Ayons une pensée émue et compatissante pour toutes les lavandières, blanchisseuses et autres buandières, qui, durant des générations, ont lavé leur linge (et celui des autres...) pas toujours en famille, mais toujours dans des conditions pénibles.
Je ne vous expliquerai pas ici les différentes étapes de la lessive à la cendre ou au cuvier et ne vous raconterai ni les "buées" ni les "suées" des blanchisseuses des villes. Non, non!
Si ça vous intéresse vraiment, envoyez un 'tit mail à la petite-fille de la Mère Denis ou lisez L'Assommoir de Zola pour avoir un petit aperçu des vicissitudes de la lessive traditionnelle.
Aujourd'hui, je veux juste vous parler des lavoirs! Ils sont un de mes p'tits bonheurs!
Petit ou grand, fermé ou ouvert, au milieu du village ou le long d'un cours d'eau, ces édifices d'un autre temps permettaient aux femmes de venir rincer (le plus souvent, le linge se lavait à la maison!) leur énorme quantité de linge, à des périodes précises. Il est de notoriété publique que les messieurs venaient plutôt s'y rincer l'œil si je peux m'exprimer ainsi...
En ruines ou restauré, d'architecture "banale" ou recherchée, rustique ou abondamment fleuri, j'aime croiser un lavoir quand je vadrouille.
Espace de vie,
d'échanges, d'efforts, de travail,
de papotages
(voire de commérages!),
de disputes, de rencontres,
de règlements de comptes, d'amourettes,
il me plaît d'imaginer les histoires, les mots, les gestes, les regards
qui s'y sont échangés.
d'échanges, d'efforts, de travail,
de papotages
(voire de commérages!),
de disputes, de rencontres,
de règlements de comptes, d'amourettes,
il me plaît d'imaginer les histoires, les mots, les gestes, les regards
qui s'y sont échangés.
Pour rien au monde, je n'aurais voulu vivre la vie difficile des femmes d'autrefois mais ces lieux de vie presque exclusivement féminins me parlent au cœur.
Lavandières du Cotentin (Photo Les Goublins - retouchée Epamin')
Lavoir St Jean à Ampus (Photo France lavoirs - retouchée Epamin')
J'avais un lavoir prés de mon ancien appartement. Il était situé dans un ancien mas vigneron réhabilité.
RépondreSupprimerLa gardienne des lieux y tient toujours la discussion du soir dés le printemps jusqu'à la fin de l'été.
Je l'ai trouvé souvent seule faisant un monologue sur la pluie et le beau temps. Par les fenêtres, gueulaient les télés et tintaient les avertissement de messages msn.
J'aime beaucoup la seconde partie de ton message: on dirait des paroles de chanson, voui, voui!
RépondreSupprimer(J'aime aussi le début, bien sûr!)
A propos de chanson, ce billet me rappelle "Jour de lessive", de Gaston Couté "Voici ce linge ou goutta maintes et maintes fois un vin amer / Où des garces aux lèvres peintes ont torché leurs bouches d'enfer"
RépondreSupprimerJe ne connaissais Couté que de nom (et encore, même pas capable de citer son époque!); merci donc TKH d'avoir corrigé cette lacune par ton sympathique et culturel commentaire. Je suis allée chercher quelques renseignements et j'ai lu la chanson que tu cites... Wouaouh!
RépondreSupprimerJe possède la photo jaunie d'un lavoir où allait ma grand-mère. Emotion.
RépondreSupprimerGrande émotion...
RépondreSupprimerIl y a deux ans environ, seule à cheminer sur Ouessant, j'ai découvert dans un creux de la lande, abritée de deux petits saules trapus, un lavoir minuscule. Je m'y suis arrêtée longuement et j'ai imaginé mes ancêtres marchant jusqu'à cet endroit. C'est un moment fort, dont je me souviendrais longtemps.
RépondreSupprimerJe ressens comme toi ces émotions inattendues qui nous font trouver l'instant présent si beau.
RépondreSupprimerMerci de parcourir mes esperluettes et d'y laisser des traces amicales!
Tu savais, en vrai, hein...? Tu savais en écrivant ce billet, j'en suis sûre. il eût été courtois de me prévenir que ma vie d’après serait dans les traces de ceux qui étendaient les grands draps blancs au nez et a la barbe du vent... pfff.
RépondreSupprimer:) Mnee
RépondreSupprimerben non, je ne savais pas... Tu penses bien que si j'avais su, je te l'aurais dit et je t'aurais déjà acheté:
- une brouette,
- des sabiots,
- un battoir,
- une lessiveuse,
- une halette,
- une planche à laver,
- une caisse à laver,
- une brosse
- et trois palettes de savon de Marseille...
Gros bisous d'Ep'