mercredi 24 septembre 2014

& Les trois mousquetaires...

... Vingt ans après (voire davantage!)!

En ce matin ensoleillé, les trois mousquetaires déambulent "tous les quatre" le long de la rue pentue. Chaque jour, ils se retrouvent là, heureux de vivre, le sourire aux lèvres, la tête pleine d'histoires de cape et d'épée à raconter à ceux qui voudront bien les écouter.
Le cheveu blanc ou clairsemé, l'allure un peu moins rapide qu'autrefois, ils ont toujours l’œil vif, le rire franc et l'humeur joyeuse.

Ils ont laissé leur rapière sur la patère, leur tabard dans le couloir, leurs outils sur l'établi, leur journal sur la table de la cuisine...
Dans leurs grandes et belles mains d'hommes d'âge mûr, point de fleuret ni d'estoc... Porthos tient un petit cartable rose orné d'un mignon chaton, Aramis, un cartable estampillé d'une chauve-souris noire sur fond jaune, Athos, un cartable mauve à roulettes et D'Artagnan, un petit sac à goûter orange...

Mais que sont donc devenus les courageux et sémillants gardes du roi, idéalement racontés par Alexandre Dumas?
Les quatre mousquetaires du bas de ma rue ne galopent pas en direction de Londres pour récupérer les ferrets de la reine mais ils marchent doucement sur le chemin de l'école. En braves grands-pères, ils accompagnent chacun, avec la même fierté, un petit roi ou une jolie princesse dans leur vie d'écolier.


Billet en hommage à tous les "Grand-père", les "Papi", les "Papy", les "Pépère", les "Papé", les "Pépé", les "Grand-papa", les "Bon-papa", les "Papou" d'aujourd'hui, d'avant et de demain... ♥

dimanche 21 septembre 2014

& Quand pleurent les pierres


J'aime me promener dans la douce lumière,
A l'heure où l'eau scintille sous le soleil couchant
Lorsque le merle noir, seul sur l'antique pierre, 
Chante au ciel du soir sa joie d'être vivant.

En ce jour de tristesse où elle s'est envolée,
Tout le parc Monceau résonne de sa voix claire
Et je la vois, là-bas, marchant dans les allées
Souriant à chacun et parlant des marcaires.

Aujourd'hui sous les roses, elle repose, elle est bien
Mais elle manque à nos vies pour tout ce qu'elle était.
On dit que l'homme est libre s'il ne possède rien :
Elle avait de grands rêves empreints de liberté.

à R.


Il y a juste un an, jour pour jour, lors des journées du patrimoine, nous nous sommes rencontrées une fois encore. Comme à chacun de nos rares moments partagés (nous n'étions pas intimes) toujours empreints de belle simplicité, d'humanité et de sincérité, nous avons ri, potiné, projeté, commenté... 
Ce jour-là, j'avais trouvé ses grands yeux clairs cernés et son teint moins lumineux que d'habitude...
Quelques semaines plus tard, j'ai appris sa maladie puis, trop rapidement, son décès.
Il y a juste un an, c'était la dernière fois que je la voyais.



MIC du 01/06/2014
mot: monceau
image:
Roses de Joye
citation :
Seul est vraiment libre l'homme qui ne possède rien  - Jules Verne



mardi 2 septembre 2014

& Sarrau, sacoche et galoches

Après mon vieil ami Rémi, c'est Poucet le blondinet qui m'accompagna sur le chemin du savoir-lire, Poucet & son ami l'écureuil...
Entouré de l'amour bienveillant d'un papa bûcheron et d'une maman au foyer (années 60 obligent!), ce petit garçon vivait au milieu de la forêt, dans une belle maison (tout le contraire de ma maison en bois Jeujura: celle de Poucet avait des volets verts et un toit rouge), grandissait à l'ombre des grands arbres, libre comme l'air mais sage comme les petites images de son livre. Il ne s'ennuyait jamais, rencontrait les animaux des bois, observait les plantes, construisait des cabanes, aidait son papa, mangeait les délicieuses tartes de sa maman et allait à l'école.


J'ai longtemps gardé ce livre de lecture puis je suis devenue maîtresse d'école
Comme tant d'autres collègues d'antan, sur le rouleau de la polycopieuse, j'ai installé les stencils paraffinés et encrés qui me faisaient les doigts bleus ou violets selon l'encre déposée sur la matrice, j'ai rempli le réservoir à alcool et j'ai tourné la manivelle un nombre incalculable de fois.
Puis, j'ai distribué à mes élèves ces feuilles couvertes d'informations bleutées ou mauves qui sentaient l’alcool de pomme de terre (selon mon nez!).
Et un jour, elle est arrivée au secrétariat de mairie ! Elle! La belle PHOTOCOPIEUSE !
Dès lors, soucieuse de créer mes propres outils pédagogiques pour faciliter les apprentissages de mes petits CP, j'ai fabriqué "mes" fiches de lecture et pour cela, ne sachant pas vraiment très bien dessiner... j'ai découpé les petites images de mon livre de Poucet! Voui, j'ai osé commettre ce sacrilège, cet autodafé monstrueux mais je ne vous raconte pas comme j'ai tremblé à chaque coup de ciseaux...
Claires, nettes, simples, expressives, ces jolies vignettes illustraient à merveille mes historiettes, mes listes de mots, mes phrases modèles et je les photocopiais.

Aujourd'hui, il est bien loin le temps de la manivelle et des feuilles polycopiées, bien loin le temps des petites images découpées dans le manuel de Poucet. Internet et nos ordinateurs nous offrent le monde entier et cerise sur le gâteau de la rentrée, on vient de m'installer un Tableau Blanc Interactif dans la classe...
Mais malgré ce vent permanent de modernité, en plus de ma tendresse particulière pour les petits écureuils vifs et espiègles, je tenais, en ce jour de rentrée, à rendre hommage à ce copain d'enfance grâce auquel je sais aujourd'hui ce qu'est un sarrau, une sacoche, des galoches, un phonographe, un geai, une bécasse, une roulotte, un bohémien, une souche, un vallon, un bouledogue, une butte, un chêne, un battoir, une cognée, un mitron...

Bonne rentrée à Poucet, au gros René, à Rémi & Colette, à Daniel & Valérie, à Léo et Léa... et à tous les autres!
Et que vivent les écureuils!

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