vendredi 30 avril 2010

& Un soupirail, des soupiraux

Lorsqu'on circule en voiture et que l'on se trouve momentanément immobilisé en ville, soit par des feux tricolores qui ne passent jamais au vert, soit à cause d'un embouteillage causé par le passage de la famille de Nénesse l'escargot, ou par toute autre forme de ralentissement, on a le temps de regarder et c'est drôlement bien.
Enfin, moi, je trouve!

Un des éléments de façades accessibles à nos regards quand on est en voiture, c'est le soupirail.
Vous soupirez! (Je n'allais pas ne pas la faire, quand même!)
Oui, le soupirail, cette petite ouverture pratiquée en bas d'un édifice, m'inspire.
Je ne parle pas de ces "trous" servant de bouches d'aération au vide sanitaire, non, non!
Je parle de ces petites fenêtres qui apportent lumière et air frais aux espaces souterrains, aux caves et aux sous-sols.

Le soupirail, qui fut d'abord fenêtre de cuisine, voui, voui,  dans les maisons bourgeoises, se transforma en simple lucarne de cave lorsque la cuisinière et son tablier, le fourneau et sa plaque en fonte, le valet et  sa livrée et le majordome s'installèrent au rez-de-chaussée.
Mais cela n'empêcha pas les architectes de l'époque de rivaliser d'ingéniosité, d'imagination et de talent pour donner à ces quelques centimètres carrés, des allures de chefs-d'œuvre de ferronnerie.
Et c'est ce que j'aime:  admirer les volutes de fer forgé, torsadé, identifier fleurs et rosaces, suivre les arabesques et trouver les pompons... Autant de détails artistiques qui, à l'époque de la révolution industrielle, donnèrent l'occasion aux artisans ferronniers de prouver leur savoir-faire (fer!)...

Et les histoires de soupirail... Ah! Si le soupirail pouvait conter...
A l'intérieur comme à l'extérieur, imaginez un peu l'ampleur de ses mémoires...  Le soupirail voit tout, entend tout, sent tout, et depuis au moins cent ans!
Il a vu les voitures hippomobiles devenir automobiles, les vélocipèdes se transformer en vélo-solex ;
il a  vu se raccourcir les jupes des belles dames et les escarpins à hauts talons prendre la place des bottines à boutons ;
il a entendu les chanteurs et les crieurs des rues et il entend aujourd'hui les sonneries des téléphones portables;
il a connu le bruits des sabots et le bruit des bottes et il connaît aujourd'hui le bruit des rollers et des planches à roulettes;
il a longtemps senti le pain frais du fournil et sent désormais les gaz d'échappement des voitures...

On lui a glissé des messages et murmuré des secrets,
on lui a dit des mots d'amour et il a sauvé des vies,
on lui a chantonné des refrains et confié des plans,
il a servi de cachette et on l'a éclaboussé de sang.

Le soupirail, qui a avalé des tonnes de boulets de charbon, est souvent muré ou défiguré aujourd'hui pour éviter d'avaler ordures, mégots, saletés et poussières...


Mais aujourd'hui, comme hier, il côtoie, sans pouvoir rien faire, ceux et celles qui n'ont pas d'abri, pas de lit et peu d'amis. Les mendiants, les gueux, les SDF, les disloqués de la vie, les petits bonshommes sur le carreau sont les habitués du soupirail.
Et ce qui ne change pas non plus, c'est qu'il a bu et boit encore de nos jours, et  ce, bien malgré lui, des litres de pisse de chiens et de chats (et d'animaux à deux pattes qui se reconnaîtront!).

Autrefois trou à misère, le soupirail glissait dans la vie de pauvres hères un fin trait de lumière. Aujourd'hui,  il éclaire des ateliers, des archives, des coffres et on l'a blindé...

On oublie qu'il existe, on oublie de le regarder, on ne sait rien de lui et pourtant, si on le retire de notre histoire, de nos histoires, il n'y a plus d'histoire(s)!

(Soupir!)

Soupirail Art Nouveau (Photo Wikipédia)
Soupirail décoré (Photo Soupiraux de Paris)

vendredi 23 avril 2010

& Matin blanc !

Certains aiment passer des nuits blanches et leur réveil est plutôt grisâtre, brumeux, ombrageux...
Mes nuits à moi sont noires noires, éclairées parfois par un rayon de lune qui se pose sur mon lit et, en cette période printanière, mes matins sont très blancs, lumineux et éclatants.

, je vous ai raconté mon côté rue et mon côté jardin. Eh bien, mon côté jardin, c'est dès que j'ouvre les yeux. Mon coin couette est à l'est, vers le soleil qui se lève (parfois en même temps que moi!) et le coq du voisin qui chante.
Côté rue, les maisons s'alignent, se côtoient, se serrent les unes contre les autres, immobiles et sages. Mais côté jardin, les fleurs pleines de vie mélangent leurs parfums et leurs couleurs,  les herbes folles dansent ensemble sous le vent, les oiseaux papotent en lançant leurs trilles d'une barrière à l'autre, les branches se touchent, se mêlent, se frôlent, se caressent au-dessus des grillages et des murets...
Et en ce moment, les arbres de mes matins sont blancs, tous blancs!


Le grand cerisier est vêtu de la robe la plus éclatante, la plus blanche du quartier; le pommier, plus à l'est, se teinte de blanc délicatement rosé; le prunier et les vieux mirabelliers du voisin portent ce blanc laiteux à nul autre pareil.
Et moi, du fond de mon lit, j'admire en silence, la beauté de mes matins blancs...


Matins blancs (Photos Epamin')

mardi 20 avril 2010

& Dimanche en soirée

Si vous avez l'opportunité de vous déplacer en voiture, le dimanche à partir de 17 heures, lorsque les ombres s'allongent, avez-vous remarqué ce sympathique phénomène?
Ici ou là, sur un trottoir, dans un jardin, sur un pas de porte, au pied d'un immeuble, on croise de savoureux moments d'humanité... 

Le long des kilomètres et selon l'heure, un film muet défile sous nos yeux...
  • Scène 1 : Plusieurs personnes sortent ensemble d'une habitation. Certains individus, la trentaine, sont chargés de sacs, de paquets, de cartons, de fleurs, de cagettes de légumes ou de fruits, de bouteilles...; d'autres, souvent quinquagénaires, portent précautionneusement des nacelles de bébé, serrent tendrement des enfants dans leurs bras ou les tiennent fièrement par la main...
  • Scène 2 : Quelqu'un ouvre le coffre d'une voiture pour y ranger les sacs, les paquets et les cartons. On peut voir parfois plusieurs véhicules... Pendant ce temps, les enfants sont bisouillés et câlinés par ceux qui les tiennent dans leurs bras et certaines joues se mouillent silencieusement...
  • Scène 3: Le coffre se referme et les portières s'ouvrent. Dans la voiture, on installe solidement les nacelles de bébés et les enfants plus grands sont attachés dans le siège auto ou sur le réhausseur.
  • Scène 4: Irrésistiblement, certaines personnes plongent leur tête dans la voiture pour donner encore une caresse ou un bisou aux enfants devenus presque inaccessibles...
  • Scène 5: Plus ou moins rapidement, les grands s'étreignent et s'embrassent et certaines personnes finissent par s'installer à leur tour dans la voiture. Les portières claquent.
  • Scène 6: La voiture démarre et s'éloigne. Ceux qui restent s'avancent au maximum sur la chaussée et agitent frénétiquement et longuement leurs mains pour dire au revoir. De multiples coups de klaxon ponctuent la scène jusqu'à ce que la voiture disparaisse au premier virage ou au coin de la rue.
  • Scène 7: Lentement et souvent avec les yeux rougis, une ou deux personnes rentrent dans la maison, la tête pleine de nouveaux souvenirs.


Et commence alors la délicieuse attente de la prochaine visite des enfants...

Peluche hippo (Photo Babycouches)

vendredi 16 avril 2010

& Nos... stalgies heureuses

Bon sang! Mais c'est bien sûr!
J'ai trouvé pourquoi je suis heureuse...en plus d'être en bonne santé, d'être mamie et d'être aimée!
C'est simplement parce que j'ai 50 ans l'an prochain et que nous sommes en 2010...
J'en vois qui font des yeux tout ronds et qui se disent " Hou la la! L'Epamin' est fatiguée. Son propos est confus et son raisonnement n'est pas très clair!"...
Lisez et vous ferez vos commentaires après!

Avoir mon âge en ce début du XXIème siècle m'est apparu hier comme une chance, comme un véritable cadeau... Evidemment!
J'ai eu la chance, l'immense privilège, le bonheur irremplaçable de connaître quelques aspects de la vie d'autrefois: les cabinets dans la cour ou la cabane au fond du jardin, le vide-ordure à l'étage, le porte-plume avec l'encrier en porcelaine que les galopins remplissaient de craie, le cartable en cuir qui dure presque toute la scolarité, mon vieux roudoudou rempli de kapok, les roudoudous et les Treets, les premiers films d'animation pour les enfants (mais si! Aglaë & Sidonie, la maison de Toutou, le manège enchanté...), les promenades en voiture sans ceinture, aller téléphoner chez la voisine qui était la seule de l'immeuble à avoir le téléphone, l'arrivée de la télé couleur, la fenaison avec le foin en vrac, les anciennes bouteilles de limonade avec le bouchon en porcelaine, les wagons avec les compartiments, les stations-service où un monsieur servait le carburant et nettoyait le pare-brise, les pots de yaourt en carton, les garde-barrières qui tournaient la manivelle pour nous laisser passer après le passage du train, la bassine qu'on emmenait dans sa chambre pour faire sa toilette puisqu'il n'y avait pas de salle de bains, la radio à lampe qui devait chauffer avant de fonctionner...

La liste de mes lointains bonheurs est immense et la simple évocation d'une petite chose du passé me ravit.


Et la liste de mes bonheurs actuels est aussi immense et vous avez sans doute la même puisque nous sommes contemporains: les moyens de transports rapides et sécurisés, le confort domestique, de la cave au grenier,  les techniques de communication et de transmission des images et du son (coucou les gens du bout du monde!!!), le micro-onde qui simplifie la vie, le cinéma immense écran, en 3D avec son ultra-hyper-méga  impressionnant (parfois trop!), l'outillage qui permet même aux plus nuls des bricoleurs de réaménager des combles, les livres pour enfants avec leurs textures, leurs couleurs, leurs illustrations de rêve, les progrès en médecine, le développement durable, le commerce équitable...

Ce sont ces deux listes de bonheurs si différents mais complémentaires qui me remplissent de joie. 
Mon "avant" est si différent de mon "maintenant" que les deux me font percevoir la chance incroyable que j'ai de les avoir et de vivre aujourd'hui, ici et maintenant.

Bon, en résumé, je suis heureuse!*
Maintenant, vous pouvez commenter...

* Je m'efforce (mais ce n'est pas toujours simple!) de ne jamais penser trop longtemps aux trucs qui me prennent beaucoup d'énergie pour rien, qui me font des rides tristounettes, qui me peinent, qui m'exaspèrent, qui me minent, bref, qui me "désépaminent"... 

lundi 12 avril 2010

& Que dira-t-elle?

Elle a fêté ses 80 ans, un jour froid de janvier: quelques bouquets reçus et qui ont trop vite fané dans sa grande cuisine, quelques appels téléphoniques de cousins éloignés mais affectueux, plusieurs cartes pleines de couleurs qu'elle a déposées sur sa vieille télévision... Dans la journée, une dizaine de visites pour lesquelles elle a ouvert bouteilles de cidre et de limonade et sorti belles brioches et gâteaux secs.

Et puis plus rien, juste le retour de la routine...
Une vie de solitude, une vie de femme très abîmée, très affaiblie par tant d'années de travail à la ferme, une vie vide d'amour, de bisous dans le cou, d'enfant et de partage des larmes...
Elle a perdu sa maman quand elle avait 20 ans.
Comme le travail a toujours régné en maître, son grand-père, son père puis son oncle ont oublié, malgré eux, son âge, sa fragilité et sa féminité. Par tous les temps et sans aucun jour de repos, son quotidien fut rude: les vaches, les vêlages, les chevaux de trait,  la fenaison, la moisson, les récoltes de fruits, de pommes de terre, et de betteraves, les vendanges, le bois, la basse-cour, le jardin, sans oublier le travail dans la maison... et tant de chagrins!


Quelques moments de furtif bonheur, pourtant, traversèrent sa vie : pour certains travaux, surtout en été, des cousins ou des amis venaient donner un coup de main à la ferme. Même si cela faisait plus de bouches à nourrir, l'ambiance de la ferme et des repas se teintait alors de nouvelles couleurs et des rires d'enfants éclataient dans la grange fraîche...

L'une de ces petites filles au rire clair (qui a plus de 50 ans aujourd'hui!) m'a téléphoné dernièrement et m'a demandé: "Si on faisait une fête pour L. avant qu'elle ne parte?"...
Après avoir essuyé nos yeux en évoquant nos souvenirs, nous nous sommes mises au travail. De nombreuses heures de recherche pour retrouver les noms, les adresses, les dates, retrouver des photos, des anecdotes, joindre les personnes, leur expliquer... 
Ils viendront... tous! Et ceux qui ne pourront venir seront associés à cette fête grâce aux nouvelles technologies.

Un jour de mai 2010, dans un tout petit village de France, quelqu'un fera sortir une vieille dame impotente de sa maison. 
Là, juste à côté de la grange, dans le petit pré qui l'a vue grandir, travailler et vieillir, plus d'une soixantaine de personnes lui offriront un goûter d'anniversaire et pour la première fois de sa vie, elle sera la reine du jour...

Que dira-t-elle?

Affiche du film "Femme paysanne" de René Duranton

jeudi 8 avril 2010

& Plic, Ploc, Flaques...

Il a plu!
Ici ou là, sur le trottoir, dans les chemins, dans la cour de l'école, au pied des escaliers, dans le moindre creux de terrain ou de construction, il y a une flaque.
De la minuscule "flaquounette" qui aura disparu avant même qu'un moineau vienne y boire à l'immense flaque qu'il faut contourner absolument si l'on n'a pas de palmes aux pieds, moi, je trouve qu'une flaque, c'est magique! 
D'abord, chaque flaque est unique, dans sa forme, dans sa couleur, dans sa longévité. Une flaque ne naît  nulle part et ne se jette dans aucun océan et pourtant, elle existe puis disparaît.

Comme un miroir magique de conte de fée, la flaque offre une étrange image du monde: les silhouettes tremblent et se transforment au moindre souffle d'air, les couleurs pâlissent ou s'obscurcissent selon la lueur du jour, le monde y tourne à l'envers.
Qu'un insecte léger vienne se poser à la surface de l'eau et c'est le monde tout entier qui se plisse, se ride et se démonte... 
Qu'un arbre s'y reflète et ses branches deviennent racines... 
Qu'un enfant y saute à pieds joints, bien chaussés de petites bottes qui le transforment en lutin malin et c'est le ciel qui rit et qui éclabousse...


Une flaque, c'est l'abreuvoir et la baignoire des petits animaux du jardin; c'est le miroir du crapaud qui aimerait tant devenir un prince en découvrant sa vilaine tête pustuleuse; c'est le meilleur moyen pour marcher dans le ciel et pour caresser le soleil; c'est le lieu de rendez-vous des bestioles à six pattes (éphémère la flaque, alors faut pas rater l'heure!); c'est un piège pour les filles en escarpins et en jupe...

On voit les flaques, on les évite mais on ne les regarde pas... Dommage!

Comment seront les premières petites bottes de mon petit lutin?
Où sera sa première flaque rigolote? 

Bougies bottes (Photo Ninipompon)

lundi 5 avril 2010

& Le Tribunal de La Haie

Comment?
Quoi qu'est-ce?
L'Epamin' rédige un billet sur un sujet aussi grave?

Voui!
Il sera question, ici, des affaires que traite le Tribunal Animal de La Haie!
Peu connu des médias, hélas, les procès qui s'y déroulent ne font jamais la une des journaux. Il faut dire que les accusés qu'on y juge ne daignent jamais se présenter aux audiences pas plus que leurs avocats!
Bipèdes orgueilleux, humains méprisants, décideurs incompétents, responsables ambitieux... tous ces coupables de crimes contre la biodiversité, de génocides calculés et organisés sur des espèces animales et végétales sont dangereux. 
La CPPPI (Cour Peau Poil Plume Interchampêtre) est régulièrement saisie par les habitants de la haie pour des expulsions abusives (même pendant la trêve hivernale), pour l'usage d'engins de destruction massive, pour l'abus de pouvoir et le manque de diplomatie de certains membres des collectivités territoriales. 
A chaque destruction de haie, des familles entières de hérissons, de belettes, de lérots se retrouvent sans abri  et ce, sans préavis. Les chouettes comme les merles ou les fauvettes se retrouvent le bec dans l'eau lorsqu'ils veulent rejoindre leur cabane de branches. Des milliers d'insectes, de batraciens, de petits reptiles doivent émigrer vers des zones d'habitations déjà surpeuplées où ils ne sont pas toujours bien accueillis.

La destruction des haies  (sauf en cas de maladies ou de champignons) est depuis toujours le fait des humains. On doit élargir les surfaces agraires car les pauvres agriculteurs sont tenus de mettre en pratique de nouvelles méthodes agricoles s'ils veulent survivre... On agrandit le réseau routier et on développe les voies ferrées... On implante des maisons, des zones commerciales ou des zones industrielles qui seront des friches dans 5 ou 10 ans pour cause de délocalisation!
La CPPPI (dont l'organigramme et les membres changent trop souvent à cause d'accidents fréquents - à ne pas confondre avec la CPI, Cour Pénale Internationale) n'est pas opposée au progrès ni au remembrement de certaines parcelles.
Cependant, les plaintes des victimes font état d'abus, de dégradations gratuites, de destructions inutiles qui remettent en cause l'équilibre des écosystèmes et de la biodiversité. Les araignées, les campagnols, les paons-du-jour, les  abeilles et les fourmis qui habitent aujourd'hui une haie ne pèsent pas lourd dans l'équilibre mondial. C'est ce qu'on pourrait opposer comme argument aux magistrats du tribunal de la Haie. 
Mais tenir ce discours, c'est oublier tous les avantages d'une haie. 

Plantez ou replantez une haie, cela permettra à vos petits-enfants de se protéger du soleil et du grand vent, de voir les abeilles butiner et polliniser les fleurs, de jouer à cache-cache, de découvrir les saisons, de manger des mûres et d'être fiers de vous...

Haie de saules en fleurs (Photo Epamin')

vendredi 2 avril 2010

& Un rendez-vous en or

Autrefois, pour ce rendez-vous, c'est ma grand-mère que j'appelais en premier...
Aujourd'hui qu'elle n'est plus, je participe à ce rendez-vous toute seule...

Les invités savent se faire attendre et longtemps, bien longtemps avant leur arrivée, ils annoncent leur prochaine venue par de légers signes qu'il faut savoir déchiffrer. 
Jour après jour, la métamorphose se déroule: d'une baguette presque magique sortent d'abord de délicats petits personnages, vêtus de velours vert tendre portant parfois un joli chapeau mauve.
Puis, par enchantement, de petites princesses en robes jaunes entrent dans la danse et déploient, avec grâce, la corolle de leur jupette.
Et alors, le décor est illuminé, embelli, plein de vie avec ce petit arbuste qui, comme un rayon de soleil, apporte le printemps dans nos jardins.

Plus tard, les jolies feuilles vertes, le long des branches souples, bruisseront sous le chaud vent d'été...


Forsythia au jardin (Photo Epamin')
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