lundi 29 août 2011

& Quand Papy sort ses outils...

Mon papy est très grand. Mon papy est très fort. Mon papy a une grosse voix. 
Quand je mets ma toute petite main dans la sienne, j’ai du mal à imaginer qu’un jour, j’aurai peut-être des mains grandes comme les siennes.
Mon papy a beaucoup d’outils ; encore plus que le papy de T'choupi !
Mon papy sait tout faire avec ses outils… même construire une cabane… juste pour moi.

Il a construit ma cabane en cachette (même Mamie ne le savait pas…). Après, il a montré la cabane à Mamie : je crois qu’elle avait les yeux tout mouillés en regardant Papy. Ensemble, ils ont mis les belles couleurs que Papy avait choisies...

Et puis un matin, quand je me suis réveillé, Papy et ¨Mamie étaient dans le jardin. Ils avaient roulé longtemps pour m’apporter ma cabane…
Les grands ont tout bien installé puis je suis entré dans ma cabane et j’ai vu toutes les surprises que Papy avait préparées… un mur-tableau avec des craies, des petites bêtes au plafond qui dansent avec le vent, un joli banc vert, des petits volets avec des cœurs...

Comme je l'aime ma cabane! 
Comme mon papy est gentil !
Merci, Papy !


 

   
  


 
  
   

       

samedi 27 août 2011

& Les petits drapeaux...


Dans les temps anciens, le premier gugusse qui plantait son drapeau sur une terre soi-disant vierge (ou sur une planète inhabitée!) estimait que cet espace lui appartenait à partir du "piquer du bâton". 
Il adoptait alors un profond mépris voire une inhumanité sanglante à l'égard des populations autochtones (sur ce sujet, y'a pas eu trop de problèmes sur notre bonne vieille Lune!) et s'installait tout à son aise en pillant, exterminant, violant, torturant, exploitant sans vergogne les lieux et les habitants du lieu.
(Précision: vous l'aurez bien compris, je suis anti-colonialiste!)

Dans certaines contrées de notre belle et malheureuse planète bleue, on pratique, comme autrefois mais désormais sous le regard des médias et sans le moindre" piquer du bâton" :
- déforestation, 
- expulsion, 
- construction de murs, 
- extermination massive, 
- déportation de population, 
- aliénation culturelle de peuples entiers, 
- fanatisme religieux et politique...
Autant d'actes barbares qui sont autant de gestes terroristes!
On le sait, on le voit mais personne ne songe à planter le drapeau blanc... C'est vrai que ça ne touche pas les "grands" de ce monde...

Ce qui est bien par contre, avec internet, c'est qu'on peut planter plein de petits drapeaux sur nos blogs sans humilier personne! Au contraire!
Ici, quand tu piques un petit drapeau sur ton blog, tu dis à tous ceux qui aiment ce drapeau: "Viens l'ami, tu es ici chez toi et tous les mots que j'écris, d'un clic, tu les comprendras!"


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  Les drapeaux à cliquer sont dans la marge à droite. Essayez-les tous!

Et, m'inspirant du poème d'Alain Bosquet, je te dis:

Viens sur mon blog, ami lointain,
J'écris des mots bleus qui dansent,
Qui dansent: on dirait des lutins!

Viens sur mon blog, ami lointain,
J'ai de vieux souvenirs
Qui te feront sourire
Et des histoires plein la tête
Pour éclairer tes rêves.

Viens sur mon blog, ami lointain,
Tu rencontreras des blogueurs comme toi
Qui écrivent, qui partagent
Ce qu'ils ont dans leur cœur.

Viens par ici, ami lointain,
Dans mon blog, il y a de l'humour, 
Du soleil, l'enfance, la nature,
Et tout au fond, une fleur fragile : le bonheur
Que tu pourras cueillir chaque jour
aussi souvent que tu voudras.


Viens en France, enfant lointain, 
Nous avons des blés qui dansent, 
Qui dansent : on dirait des poupées.
Viens en France, enfant lointain, 
Nous avons des villes vieilles, 
Vieilles dont chaque pierre a une histoire; 
Et des villes jeunes, jeunes, 
Plus jeunes que toi.
Viens en France, enfant lointain, 
Tu connaîtras des garçons comme toi, 
Qui jouent qui apprennent, 
Qui veulent être heureux.
Viens à Paris, enfant lointain 
Dans ma maison, il y a de la musique, 
Du soleil, des gâteaux, des livres profonds, 
Et au dehors une girafe énorme : La Tour Eiffel 
Que tu pourras peindre en Bleu, 
En Mauve, en Rouge, 
Tant que tu voudras. 

Alain Bosquet


vendredi 26 août 2011

& Quand les mots dérivent...

J'aime quand les mots dérivent... J'ai toujours trouvé ce principe extraordinaire!
Ne vous méprenez point! Je n'évoque ici ni une conversation ni une dispute qui dérivent ni quelqu'un qui se laisse aller à la dérive. Non, non! Pas plus que je ne parle des fonctions dérivées en maths ou des circuits électriques en dérivation. BEURK!

Moi, je vous parle de cet incroyable pouvoir qu'ont les mots de s'allonger, de se raccourcir, de prendre un autre sens, de fonder une famille par simple association de petits morceaux comme dans un jeu de construction.
Vous prenez un radical et en posant un préfixe devant, hop! un nouveau mot est créé...Vous ajoutez un suffixe derrière: rehop! voilà un troisième mot de la même famille.
Par ce principe de pièces imbriquées, on passe de notre "constitution" au très célèbre adverbe "anti/constitution/nel/le/ment" qui est suivi de peu par l'apo/patho/diaphulato/phobie (cherchez ce que ça veut dire, vous allez rire!).


Parfois le radical se déguise et selon son humeur, il garde le costume du mot latin (scolarité, scolaire, déscolarisation...) ou bien revêt une tenue plus "moderne" (école, écolier). Légère nuance qui dérange les petits escholiers quand il s'agit de retrouver les mots de la même famille...

Les préfixes, eux aussi, enquiquinent les élèves :
"Anti" est un sympathique (ou non!) préfixe qui exprime une idée d'opposition. Voilà les antimondialistes, les antisociaux, les anti-américains, les anticolonialistes, l'antipathie...   Ou au contraire, il y aura dans l'anti, comme une belle idée de protection : un produit anti-inflammatoire, un antibiotique, un antivol, un antiseptique... (L'antidote, opposition ou protection ?)
Précision: les antilopes, les antiquaires, l'antimoine et les Antillais n'entrent dans aucune de ces catégories... (Hihihi!)
Parfois, pour compliquer la vie aux élèves, le "i" disparaît et on trouve des antonymes, des antalgiques et même un antéchrist...


Le préfixe "para"  exprime également une notion de protection : un produit antipoux s'appelle "parapoux"! Et on s'équipe d'un parapluie, d'un paratonnerre, d'un parapente, d'un parasol, d'un paravent, ...
Mais que dire de la parapharmacie, des professions paramédicales, des ateliers parascolaires et des histoires paranormales ? Pas de chance pour les gamins: "para" c'est parfois presque !

Et que fait-on des parasites, des parallèles, de la paranoïa ?
Où se situe la parabole, le paradis et... le parapet?

Photo ebay

mercredi 24 août 2011

& Ben, ça alors!

Parler des fleurettes, du beau soleil, des p'tits oiseaux, des herbes folles, des p'tits n'enfants et des beaux sentiments, j'aime bien. Évoquer mes meilleurs souvenirs, vous faire sourire, ça me plaît bien aussi! Cela me met du baume au cœur et si j'en crois la plupart de vos commentaires, mes billets ajoutent un peu de rose dans votre vie, le temps de la lecture voire même un petit peu après...

J'aime bien mon blog, ce que j'y mets et ce que vous y apportez et quand j'en suis "privée", j'avoue que ça me manque !

Mais il ne faudrait surtout pas croire que je suis uniquement une grand-mère qui tricote des mots bleus, une maman avec des étoiles dans les yeux, une gentille dame qui aime son amoureux, une maîtresse qui ne tire pas les cheveux... Je suis autre chose et vous allez le comprendre...

J'allais régulièrement sur le blog du Coucou :o( car la légèreté de sa plume, son approche fine et humaine de l'actualité et les valeurs qu'il défendait résonnaient en moi et me faisaient presque "aimer" la politique. Depuis qu'il n'est plus là, je me rends compte que lire des billets de controverse, de révolte, de remise en question, ça me manque...
Alors, discrètement, je suis allée visiter quelques petites fois des blogs plutôt "amis" ou carrément "adversaires" du coucou, histoire de me préparer aux élections, de découvrir les dernières inepties de ceux qui nous dirigent comme de ceux qui veulent nous diriger et pour me coucher un peu moins bête certains soirs!

Aujourd'hui, je me rends donc à pas feutrés chez Nicolas pour partager (ou non) son avis, partager avec plaisir ou non ses agapes et là, en entrant chez lui, je trouve un gros mot à cliquer: le JEGOUNOTRON.
Néologisme de bon aloi (comme aurait dit Maître Capello!), je m’enquiers de ce quoi qu'est-ce donc (j'ai le droit de dire ce que je veux, d'abord!).


Je découvre qu'il s'agit non point d'un monstre préhistorique du genre Mégalencetropithécusphodon, ni d'une plante médicinale absorbant les vapeurs d'alcool (après les agapes...), ni même d'une machine à remonter le temps... Non!
C'est un ingénieux système informatique, inventé me semble-t-il par Lolobobo, sur une idée de Jegoun, alias Nicolas, qui vous permet de trouver dans l'instant les blogs qui ont fait un lien vers le vôtre...(voir en pied de page, sur ce blog!)
Et là, les bras m'en tombent...


A part Yanik (que je remercie une nouvelle fois!) et ses "Mots de la ville" avec lequel je papote régulièrement et qui me fait de petits clins (liens) d’œil de temps en temps, je suis très émue de constater que mon blog a été lié dans des blogs politiques "monumentaux".
Je tiens donc à remercier vivement et sincèrement Nicolas, Yann, reNicolas, Alex, l'échotier (dont je n'ai trouvé ni le prénom ni le pseudo; pardon), Gildan, Marco et Homer qui m'ont fait l'honneur de citer mon blog lors du décès de notre ami Jean-Louis.


lundi 22 août 2011

& La dame au foulard bleu

Elle m'ouvrit un jour la porte de son antre et dans mes yeux, brillèrent mille étoiles.
Dans son espace de travail, ce n'était que couleurs, gaieté, historiettes et calligraphie, rigueur et sourire, autorité et bienveillance.
Frêle comme une brindille mais si forte face aux terribles douleurs de sa vie, elle posait son doux regard bleuté sur les pas hésitants des lutins qui lui étaient confiés.
Je quittai cette dame en me promettant d'accompagner un jour, moi aussi, une ribambelle de galopins sur le chemin de la vie... et je lui offris un foulard bleu...


Un peu plus tard, le hasard faisant bien les choses, je franchis une nouvelle fois la porte de la dame au foulard bleu : je devenais sa collègue!

Le temps a passé...
Nos chemins se sont séparés.
La vie n'a pas toujours été tendre avec moi mais elle a été cruelle avec elle...

30 ans après, elle porte encore mon cadeau de temps en temps et grâce à ma fille, la dame au foulard bleu a fait partie de mon cadeau d'anniversaire ...

A l'occasion de nos retrouvailles, je lui ai offert deux autres foulards bleus...

samedi 20 août 2011

& 10+10+10+10+(10-4)

Longtemps, elles ont soufflé leurs bougies ensemble, durant le week-end d'août qui séparait leurs deux anniversaires... 
Longtemps, semaine après semaine, année après année, elles ont tout partagé : 

- les jupes qui tournent (surtout celles faites maison!), 
- les tours de vélo (jusqu'à la pancarte du village!), 
- le petit verre quotidien de Schoum (pour bien digérer), 
- les pique-niques en famille dans la garrigue  (avec les copains!), 
- "le lundi au soleil" (c'est une chose qu'on n'aura jamais!)

- "La petite maison dans la prairie" (Ah! trop mignonnes les deux frangines!), 
- l'élégance de leur papa en costume (on aurait dit James West!), 
- le beau maquillage des yeux verts de leur maman (des yeux de princesse!), 
- le pont au-dessus de l'autoroute (coucou les camions!), 
- la petite poste en carton (Allo, Mme B...!), 

- les innombrables maisons en Légo (murs blancs, toits rouges),
- le gros chien noir et le petit chien blanc en peluche  (posés sur les lits),
- les vacances à la campagne (au pied d'une colline),
- les sorties en discothèque le dimanche après-midi (de 14h à 18h),
- le Gini et les Chipsters à l'apéritif (trop délicieux!),

- "Fifi le petit canari" et Thomas O'Malley (car tout le monde veut dev'nir un cat...),
- "Les Mystères de l'Ouest" (pas besoin de commenter...),
- la même chambre (pratique pour jouer ensemble!),
- la tendresse de leurs parents (toujours!),
- les chansons des années 80 ("Celebration!"),

- les jeux et les chansons dans la voiture, (Ah! les deuch' vertes!)
- les bottes d'Apoutsiak (en presque vrais poils de phoque avec pompons...),
- les dattes fourrées à Noël (avec l'espoir qu'elle les aurait oubliées!),
- la bienveillance de Mme Anton (adorable nounou!)
- les histoires du soir (à trois, on dort. 1, 2, 3!!)...


L'une près de l'autre, elles sont devenues des jeunes filles, puis des jeunes femmes, puis des mamans. L'une d'elles est même grand-mère!
Aujourd'hui, elles partagent tous ces bons souvenirs et toujours complices, elles s'en fabriquent de nouveaux pour plus tard.

Même si aujourd'hui, elles ne sont pas ensemble pour souffler leurs bougies, elles sont l'une près de l'autre en pensée...
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la petite ...

  ♫ BON ANNIVERSAIRE, ma petite sœur! ♫

vendredi 19 août 2011

& L'Héautontimorouménos

Dans les anthologies ou chrestomathies (chouette, je me coucherai moins bête ce soir!), on a l'habitude de croiser J.-M. H, C.P., R.D., A.de L., V.H., C.B., E.G., G.A., L.A., P.de R., J.de la F., M.C.* et d'autres grands poètes de talent.

Mots roulant comme des perles ou pointus comme des épines, allitérations, assonances, tercets et quatrains rythmés, alexandrins aux hémistiches parfaits, rimes plates, croisées, embrassées, redoublées, riches, pauvres... : jolie boîte à outils que celle du poète!
  
Aidés de Calliope, d'Erato, de Terpsichore ou de leur propre muse, les aèdes ont respecté ou au contraire contourné les règles de la poésie  pour nous offrir des textes uniques et magnifiques. Ils nous parlent de spleen, d'espoir, d'amour, de haine, de guerre, de paix, de révolte, d'oubli, de prison, de liberté, de beauté, de trahison, de nature, d'hommes, de femmes, d'enfants, d'animaux, de ruines, de châteaux, ...de la vie!

Mais aujourd'hui, je formule un vœu: que G.C.M. et certains de ses potes trouvent également leur place dans les anthologies que l'on étudie à l'école!
G.C.M. : Grand Corps Malade!
Un beau garçon à la voix grave et chaude qui joue avec les mots, les mélange, les accroche, les balance, les décortique et qui nous propose des textes bouleversants. Grand Corps Malade: un slameur!

Il connaît l'art de la rhétorique et toutes les figures de style, ce jeune homme, et a capella ou bien accompagné d'une discrète mélodie, il déclame ses textes ici ou là...
Ses poèmes sont de vraies et vivantes histoires mêlant culture, société, sentiments, humanité avec une belle lucidité.

Voici sa définition du slam qu'il déclame en slamant:

C’est quoi, c’est qui, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie
C’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, on vient même si t’as pas envie
Mais si t’écoutes un tout petit bout, p’t-être bien que t’en sortiras ravi
Et ça c’est important pour nous, c’est grâce à ça qu’on se sent en vie

J’aime ces attaques un peu surprise, c’est un attentat verbal
On a faim de se faire entendre, moi j’ai l’appétit cannibal
Certains diront que c’est un peu naze et d’autres que c’est franchement d’la balle
Quoi qu’il se passe on poursuivra mais crois pas que ton avis m’est égal

Capable de faire irruption dans des endroits inattendus
Dans des bars et des théâtres, tu nous a déjà entendus
Mais on a déboulé aussi dans des collèges, dans des lycées
Dans des squares et dans la rue, on a posé, toi-même tu sais

Le principe est clair : lâcher des textes là où et quand tu t’y attends pas
Claquer des mots un peu partout et que ça pète comme un attentat
Dans des salles ou en plein air, laisser des traces, faire des ravages
Va demander au 129H ce qu’on appelle le slam sauvage

On pose des textes énervés, ou de geon-pi sentimental
On aborde un peu tous les thèmes avec ou sans instrumental
Mentalement prêt à proposer partout un intermède vocal
Une interruption sonore, un homicide amical

Si je vois de l’écoute dans tes yeux, je voudrai te dire merci
Et tu pourras me croiser partout sauf sur la scène de Bercy
J’ai des paroles pour te réveiller et j’en ai pour te bercer
Je te les offre sous les projecteurs ou dans le RER C

Le plaisir de capter des regards un peu destabilisés
Qui se disent ceux-là, ils ont pas peur de se ridiculiser
Le plaisir de capter des regards parfois remplis d’émotion
Dans ces cas là, on sait qu’on a passé le test avec mention

On prend la parole à l’apéro et on la prend au dessert
Mais si les plus sceptiques nous disent "mais à quoi ça sert ?"
A pas grand chose c’est vrai, j’avoue, si ce n’est à partager
Des bons mots, des bons moments et des lyrics enragés

C’est un poème, c’est une chanson, c’est du rap ou du slam
Ferait tellement plaisir qu’après ce texte tu t’enflammes
Appelle ça un ego-trip ou appelle ça du freestyle
On est solide comme de la brique et fragile comme du cristal

Les mots sont nos alliés, on les aime comme maître Capello
Puis on les laisse s’envoler en musique ou a capella
Et comme des flèches ils tracent, lancés par nos cordes vocales
Puis on les entend résonner comme une bombe dans un bocal

On arrive comme un accident dans des endroits insolites
Tu nous verras souvent en groupe, on vient rarement en soliste
Et même si tu te sens à l’abri, il faut jamais que tu t’emballes
Tu peux subir à tout moment, un attentat verbal

Maintenant tu sais qui c’est, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie
C’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, on vient même si t’as pas envie
Mais si t’écoutes un tout petit bout, p’t-être bien que t’en sortiras ravi
Et ça c’est important pour nous, c’est grâce à ça qu’on se sent en vie
(© Grand Corps Malade, Attentat verbal, 2004)


Résumé:
Le slam: bel outil qui permet de découvrir la poésie et toutes ses richesses, d'écrire comme on a envie, de dire tout haut ce qu'on ressent et d’apprendre à écouter les autres.

*José-Maria de Hérédia, Charles Péguy, Robert  Desnos, Lamartine, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Eugène Guillevic, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, Ronsard, Jean de la Fontaine, Maurice Carême

mercredi 17 août 2011

& Bouille-bouquin

Dans les rues de la Rome antique, BVBVLCVS RVSTICVS CAEPIO se trimballait avec une brouette remplie de tablettes d'argile car il voulait pouvoir noter tout à loisir sa liste de courses, ses rendez-vous, ses mémoires et les adresses de ses amicorum...

En Basse comme en Haute Egypte, Amyrtaios, Isetnofet, Ptahotem et Tanutamun, scribes de leur état, promenaient en permanence une sorte de rouleau à pâtisserie bien emballé dans plusieurs mètres de papyrus sur lequel ils pouvaient gribouiller leurs graffitis, plus communément appelés "hiéroglyphes".

Frère Aegidius et Frère Petrus de l'Abbaye de Montmirluc comme Frère Nizier et Frère Eulethère du Monastère de Picécume, en habiles moines copistes, préférèrent les bons gros vieux codex à ces volumen peu pratiques...

Et l'on pourrait ainsi, en plusieurs paragraphes, rappeler toutes les étapes de l'histoire du livre de ses origines à nos jours. 
On pourrait aussi présenter le petit livre bleu ou rouge ou jaune ou vert ou multicolore... 
On pourrait évoquer les incunables ou tous les livres dits "saints" de toutes les religions ou s'entraîner à réciter les formules magiques des vieux grimoires.
On pourrait.... STOP!

Moi, aujourd'hui, je préfère faire un billet sur Bouille-Bouquin... Comment ? Vous ne connaissez pas Bouille-Bouquin ?
Pourtant, de très nombreuses personnes connaissent le titre de ce livre qui n'existe pas, que l'on ne trouve dans aucune librairie, que l'on ne peut pas acheter, qui n'a ni première ni quatrième de couverture, qui n'est ni en parchemin, ni en papyrus, ni en argile, ni en papier, dont on ignore même le nombre de pages et dont on ne sait des auteurs que ce qu'ils veulent bien en dire...
Tout le monde (ou presque) feuillette les pages de ce livre sans se mouiller le bout du doigt, parcourt quotidiennement les innombrables lignes écrites dans toutes les langues et beaucoup de lecteurs réussissent même à lire entre les lignes...
Vous ne voyez toujours pas de quel livre il s'agit ?

Alors, cherchons ensemble les synonymes du mot "bouille"... Vous dites: visage, frimousse, mine, tête, tronche, bille, binette, face, figure...
Idem pour "bouquin": livre, manuel, album, brochure, opuscule, livret, ouvrage, fascicule,...

Et si on mélange, ça donne: "visage-livre", ou bien, dans la langue de Shakespeare : FACEBOOK!

Parler à un mur ou écrire sur les murs pour raconter sa vie (bof!), pour rigoler (pas mal!), pour soutenir une cause, une personne (très bonne idée!), suivre un fil et être au fait d'une certaine actualité pour partager (plus on est de fous, plus on rit!), pour retrouver (on s'était donné rendez-vous dans dix ans!), pour rencontrer (il était une fois...), pour avoir des amis (quels amis?!), pour...

Facebook: on aime ou on n'aime pas.




Un grand merci à ma fille pour son aide précieuse dans la réalisation de la page des Esperluettes.

mardi 9 août 2011

& 10 + 10 + 10 + 10 + 10

La poupette, là, c'est moi!


Je suis née le 9 août 1961 et aujourd'hui, j'ai
CINQUANTE ANS !


18 années de belle enfance, de belle adolescence, de belle insouciance et de belles vacances  
+ 18 années de trop de malchance, trop de souffrance, trop de malveillance, trop de silence
+14 années de grande chance, de grande romance, de grande confiance, de grande espérance

Je voudrais que le temps s'arrête, là, maintenant!
Tout est bien...


Pourtant, 
- mon miroir me dit régulièrement et pas toujours gentiment que j'ai 50 ans même si ma fille s'entête et me répète que j'ai toujours 39 ans!
[Je tiens à préciser que certaines bonnes âmes me disent "On n'dirait pas que vous avez cinquante ans"... (sur la photo ci-dessus, c'est sûr!)]
- les petits numéros de mes vêtements (vous savez,  les deux chiffres ou la petite lettre qu'il y a sur les étiquettes, là, dans le cou!) ont tendance à augmenter presque aussi vite que le coût de la vie...
- les routiers, pourtant toujours sympas, ne me klaxonnent plus quand je les double sur l'autoroute (avant, j'avais même parfois droit aux appels de phares!!!);
- ici et là, des petites douleurs me rappellent que j'ai des doigts, des épaules, des genoux...C'est pourtant inutile de me le rappeler, puisque ça fait 50 ans que je les utilise!
- je dois régulièrement (faudra que je fasse ça cette semaine!), bien à l'abri des regards, dans ma salle de bains, me recouvrir entièrement la tête d'un produit anti-neige qui jusqu'à ce jour donne d'assez bons résultats et me permet de garder une chevelure automnale;
- beaucoup de mes anciens élèves sont parents et certains sont même mes collègues!
- si je m'arrête de danser après une série de rocks endiablés, il me faut un certain temps pour retrouver l'énergie nécessaire pour danser un slow;

et je m'arrête là par égard pour les personnes sensibles...

Malgré toutes ces petites indélicatesses de la vie, je trouve la vie de plus en plus belle, car:
- je suis mamie d'un adorable petit lutin qui grandit et s'épanouit à merveille ;
- les gens que j'aime m'aiment et ils sont heureux ;
- je n'ai pas du tout 50 ans dans ma tête (mais alors pas du tout!);
- j'aime encore tout plein beaucoup mon métier d'instit (j'ai intérêt car je ne sais pas en quelle année on me laissera partir...);
- je suis en excellente santé (pourrrvou qué ça dourrrre!)
- je suis de cette génération qui a connu les vieilles choses d'avant (des trucs comme la TV en noir et blanc, le téléphone à cadran qui tourne, le tourne-disque, le jeudi sans école, les charrettes de foin tirées par les chevaux, les tabliers bleus pour les garçons et roses pour les filles à l'école, les yaourts dans des pots en carton ciré, les treets ...) et qui connaît les neufs trucs d'aujourd'hui (pas la peine que je fasse la liste, vous connaissez aussi bien que moi...)
- j'ai beaucoup beaucoup de projets pour les années à venir;
- bien que pour de faux, je n'ai pas cinquante ans, mes 50 ans pour de vrai m'offrent plus de sérénité, une maturité certaine (non, je n'ai pas dit que j'étais blette!) et une certaine sagesse;
- j'ai un appareil photo qui fait de très belles photos (quand je m'applique!)
- j'ai le plaisir de vous connaître (et même de vous reconnaître pour la plupart d'entre vous par votre avatar);
- je vis!

Eh!  Va falloir que je modifie mon profil... (ça y est c'est fait!)


Photo pas prise par Ep' (hihihi!)

samedi 6 août 2011

& A l'heure du banc

Une multitude de popotins se posent sur les bancs que ceux-ci soient en bois, en fer, en plastique ou en pierre.
Parfois, dans certaines situations très spécifiques, quelques popotins entraînent tout le reste du corps sur le banc et les individus se couchent au lieu de s'asseoir...
La plupart du temps, donc, le popotin se pose (ou s'écrase...) sur un banc mais selon son âge, il se posera soit sur l'assise soit sur le dossier et choisira une certaine heure pour se poser. 

En groupes, les popotins suivent tout un rituel depuis très longtemps. 
A la mauvaise saison, seuls les jeunes popotins (surtout ceux des adolescents,) bravent les rigueurs du climat et malgré le vent, la pluie, le froid et la neige, ils se retrouvent durant des heures figés sur les bancs. Lorsqu'ils se lèvent, je suppose qu'ils sont congelés comme leurs propriétaires qui sont restés là, immobiles, recroquevillés dans leurs blousons alors qu'il fait si bon au coin du feu...

Au printemps, beaucoup plus de popotins se retrouvent sur les bancs. Les jeunes popotins attendent impatiemment l'heure de la sortie des classes pour passer du banc d'école au banc du jardin public.
Les popotins plus âgés, eux, fréquentent de temps en temps les bancs devant les maisons ou dans le jardin.
A la belle saison, certains bancs plus que d'autres sont prisés par les jeunes popotins. Comme il fait jour plus longtemps, les bancs installés à l'abri des regards adultes sont leurs préférés...

Pour les anciens popotins, surtout dans les villages, le banc est, à la belle saison, ce qu'était le lavoir autrefois : un kiosque à journaux, une radio locale, un confessionnal, une boîte à rumeurs, un panneau publicitaire...

Dès que la température est supportable, un, puis deux, puis trois voire quatre popotins seniors s'installent confortablement sur le banc de la Lucette, du Gilbert ou de l'Ambroise et c'est parti... 
Cela commence toujours par la météo, puis on évoque la mort du cousin du Pierre et la naissance du dernier fils de la famille Trucmuche, on raconte la bonne récolte de petits pois mais on se plaint des tomates qui ne rougissent pas, on se plaint du maire mais on s'enthousiasme sur le menu du repas des anciens, on se lamente des douleurs qu'on a ici ou là mais on se félicite des compétences et de la disponibilité du bon docteur, et on regarde passer les voitures...


Quand je suis en voiture et que je traverse les agglomérations, j'adore faire coucou aux vieilles gens qui sont assises sur leur banc...


Je dédie ce billet à ma chère grand-mère qui regardait passer les voitures... et les delta-planes en haut de la colline.

Photo Ep' (Le banc de ma grand-mère)

jeudi 4 août 2011

& L'homme à la petite brouette

J'aime bien offrir un casse-croûte à ma Titine dans cette station-là, le matin, avant de rejoindre mon lieu de travail car de l'autre côté de la route, c'est la campagne, les champs, la brume qui se lève, les oiseaux qui se réveillent, le soleil qui pointe à l'horizon.
Ce matin-là, la fraîcheur de la nuit n'était pas totalement dissipée et la lumière du jour montait, pâle sur la campagne environnante. Comme toujours à cette heure-là, j’étais seule avec ma p'tite voiture et distraitement, je regardais défiler les chiffres au compteur de la pompe. Ensuite, machinalement, je rangeai le tuyau et refermai le réservoir à clé. 
Et là, en relevant la tête, je le vis!
Sorti de nulle part, arrivé de je ne sais où, un homme déambulait sur la route en poussant une petite brouette devant lui. La petite brouette était vide et l'homme, en tenue de travail, marchait d'un pas régulier, totalement indifférent à ce qui se passait autour de lui.
Mais que faisait-il là ? Comment était-il arrivé devant la station sans que je ne l'aperçoive avant? L'endroit, les champs, la route... tout était désert à mon arrivée... Et pour quelle raison n'avait-il pas une brouette "normale"?

Très vite, mon cerveau a imaginé des tas de scenarii tous plus loufoques les uns que les autres: maladie, crime, aliénation, accident, caméra cachée, hallucination, ...

Et pendant ce temps, sans s'occuper le moins du monde de mes interrogations existentielles,  l'homme à la brouette marchait...

 
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