samedi 9 octobre 2010

& Portes à cocher

Ma première porte cochère fut icaunaise et citadine. 
Dans mes souvenirs, elle est bleue, carrée et ouvre sur un immense porche bordé de deux "très hauts" trottoirs que j'aimais "escalader" et sur lesquels je m'amusais à sautiller. Ah! Comme mes petites jambes de fillette avaient du mal à monter sur ces trottoirs! 
Il me semble également que le sol de ce porche était pavé mais seules certaines personnes (qui se reconnaîtront!) pourront valider mes propos...

Ma seconde porte à cocher, tant elle a d'importance pour moi, est celle de la ferme de L.
En berceau, avec une clé de voûte gravée datant de 1706, elle est l'un des symboles de mon enfance et de toutes mes vacances. Comme une porte de forteresse, elle a abrité mes premiers pas, mes premiers tours de tricycle, mes premières balades à cheval (de trait...), mes premiers émois amoureux, mes premiers démarrages en tracteur... Encore aujourd'hui, à chaque fois que je la vois et que je l'ouvre, j'ai dix ans...


Elle est chargée de trois cents ans de souvenirs, porte de vraies blessures de guerre et des meurtrissures de travail; elle fut très abîmée lors d'une inondation et a cruellement souffert lors de la tempête de 1999. Son grincement est inimitable et le bois usé de son système de fermeture (d'origine ou presque...) laisse imaginer le nombre de mains qui s'y sont posées! 
Comme presque toutes les portes cochères de campagne, un de ses battants est percé d'un guichet pour laisser passer les piétons et l'autre laisse passer les chats en bas et les oiseaux en haut... Des chasse-roues très discrets, un gratte-pieds et un anneau ornent  la porte.

La troisième porte cochère qui mérite un détour est celle qui abritera mes derniers jours (enfin je l'espère!...). Dans ce petit village, elle fut le témoin du travail des hommes et a retrouvé une nouvelle jeunesse grâce au travail de mon homme. Toute vitrée, elle éclairera notre maison et ensoleillera notre dernier horizon.

Et je coche, bien sûr, toutes les autres portes cochères qui, citadines ou rurales, racontent  notre histoire et nos histoires.

Clef de voûte de la porte de L. (Photo Epamin')
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