vendredi 29 août 2014

& Serviette de garde

Au quotidien, on connaît les chiens de garde, les pages de garde (si agréables à préparer à la plume avant la rentrée!), les tours de garde, les avant-gardes...
En vacances, au pays du soleil, du sourire, du sable fin, de l'eau et du ciel bleus et normalement de l'insouciance, on trouve des serviettes de garde, générées par des servi(et)tudes inconnues du Code Civil ...

En effet, si plusieurs articles du Code Civil règlementent en les différenciant les servitudes légales instituées pour l'utilité publique et celles instituées pour l'utilité des particuliers, autour des piscines et sur les plages des vacances, un nombre impressionnant de touristes usent et abusent de l'article 686 du Code Civil qui permet aux propriétaires d'établir sur leurs "propriétés" les servitudes conventionnelles qui leur conviennent.

Sous prétexte d'être "propriétaires" de leurs serviettes (et même que des fois, ce n'est pas le cas car les serviettes susdites sont louées au club!), moult résidents déposent leurs rectangles d'éponge, dès potron-minet, sur les transats qui leur conviennent, soit au bord de la piscine, soit sur la plage pour se les approprier puis s'en vont se recoucher. Ils passent ensuite la journée comme bon leur semble, ailleurs, puis s'en reviennent s'installer sous "leur" parasol, étendre "leur corps sublime" sur "leur" transat, tout contents et fiers de retrouver "leur" fief, pour faire trempette et bronzette à l'heure qu'ils préfèrent.

Toute la journée, l'espace qu'ils se réservent demeure ainsi prohibé, interdit, inaccessible, forbidden aux autres plaisanciers et pour les "honnêtes" gens, les travailleurs du bord de mer, les stakhanovistes du carré de sable, les tayloristes de la paillote, c'est souvent bernique (non, je ne parle point là de patelles!) lorsqu'ils cherchent un petit coin de repos!
Durant notre délicieuse escapade au pays du jasmin, pour chaque jour passé à l'hôtel, il nous a donc fallu anticiper, analyser, jouer les behavioristes pour avoir le privilège de poser nos popotins sur un transat, sous un parasol, sans déclencher le courroux, l'ire et les flots d'injures des adeptes de la serviette-attitude.

Vraiment, dans ce cas-là, l'éponge, ça gonfle !

dimanche 24 août 2014

& J'ai parlé au Petit Prince...

Si, si, et aussi à Cécette la petite Antillaise, au Génie du Pousse-Pousse, à Angelot du Lac, à John Chatterton le détective, à Paul le petit d'homme, au Chien Bleu, à Otto l'ours en peluche, à Jeanne sur la piste du Mokélé, à Elytre-de-Lait, à Mandibule-de-Savon et à la Reine des Fourmis, à Toto l'Ornithorynque, au Fou des Fleurs, à Harry Cover, à Rose dans son tunnel, à la petite grenouille qui réfléchit, à Jean-Charles qui ne parle pas le hollandais et au gros nounours bleu qui dort!

La preuve en images!
Quand on soulève le 1er rabat... Suspense... On découvre... Tadam!

En arrière-plan, le jardin du Fou des fleurs, à l'ombre sous son grand chapeau chinois. Assise sous l'arcade, la petite Cécette qui attend sa maman. Sous la queue de John Chatterton, le chat détective, on aperçoit Toto l'Ornithorynque. A droite, dans sa cage suspendue, Paul, petit d'homme capturé par des ogres gentils. Près des oreilles du chat, sur leur feuille, les deux fourmis rouges détectives qui recherchent leur reine disparue. Fidèle et toujours bienveillant, le chien bleu monte la garde.

Sous le 2ème rebat : Derrière les fenêtres, Angelot du Lac, orphelin de la Guerre de 100 ans. A ses côtés, Otto, petit ours malmené par la deuxième guerre mondiale. A droite, Jeanne suit les traces de son père sur la piste du Mokélé. Dans son tunnel, la petite Rose suit son frère Jack.

Sous le 3ème rabat : Ah! Le Génie du pousse-pousse ! Le premier album de littérature jeunesse que j'ai étudié avec mes élèves suite à la réforme de 2002... Une merveille illustrée par Anne Romby. En cadre, Jean-Charles, chenapan en camping qui fait semblant d'apprendre le hollandais.

Puis, comme sous un doux vent d'enfance, la gamine en jupette à carreaux (c'est moi) se lève et face à moi, le Petit Prince, une adorable grenouille philosophe perchée dans son arbre et un gros ours bleu qui réchauffe un enfant inuit.
Et où ai-je pu entretenir toutes ces conversations ô combien inattendues, bouleversantes et plaisantes avec quelques-uns de mes héros préférés en littérature jeunesse ?
Ici, dans ce livre à la couverture de toile, cousue à la main !
Et quel est donc ce livre, me demanderez-vous?
C'est LE LIVRE de mes 50 ans!
Une merveille !
Un trésor !
Un chef-d’œuvre !
Mon "précieux"...

C'est "mon" livre, créé de toutes pièces par ma fille chérie voilà trois ans, pour mon cinquantième anniversaire, fabriqué et relié page après page de ses mains d'artiste, véritable travail d'orfèvre de papier. 
Un livre feu d'artifice qui vous lance des poignées d'émotions scintillantes dans les yeux et au cœur dès qu'on ouvre une page.
Un livre-coffret rempli de savoureuses surprises cachées sous des languettes, actionnées par des tirettes, des cordelettes, des chevillettes et la larmichette cherra.
Un livre d'art magnifique par ses papiers, ses textures, ses couleurs, ses découpages, ses collages et ses pliages si délicats.
Un livre pop-up époustouflant par ses montages si ingénieux, ses agencements si surprenants, ses assemblages si émouvants.
Un livre d'amour et de talent, de complicité et de malice, de partage de doux souvenirs, de respect et de tendre connivence.
Très intime par ce qu'il contient, j'ai longtemps hésité avant de vous le présenter mais au terme de trois années de réflexion, trouvant injuste que le monde entier ne puisse profiter de cette œuvre majeure, je vous offre, avec l'autorisation de l'artiste chère à mon cœur, quelques pages du nouveau "Livre des Merveilles" après ceux de Marco Polo, de Jean de Mandeville et de Pierre le Vénérable.

Jugez vous-mêmes!

PAGE 1 - LE SOMMAIRE - Sous chaque petite fenêtre, la table des matières présentée en jolis mots facétieux.
PAGE 2 - Sous ce bel étui rouge : un mouchoir en papier en prévision des larmes à venir...
PAGES 3 et 4 - Un bouquet de fleurs non pas cueillies mais découpées et collées pétale après pétale...
PAGE 6 - La page qui me raconte, une page d'esperluettes en somme!
PAGE 7 et 8 - Deux pages historico-comico-tendres, rédigées par l'auteur et délicatement ornées de petits cœurs virevoltant au gré du vent.
PAGES 9 et 10 - Mon portrait chinois par les membres de ma famille
Admirez cette minuscule lanterne chinoise qui se replie et trouve sa place entre les pages...
PAGE 12 - Une mallette de cassettes qui s'ouvre sur ça...
Dans chaque soufflet de la pochette, une pièce de puzzle pour reconstituer la playlist de mes morceaux préférés: tous y sont!
PAGES 15 et 16 : c'est la fête! Cotillons, confettis, cadeau, Champagne et gâteau sont de mise !



Même un joli chapeau à plume pour faire la fête...
PAGE 18: Une télé en marqueterie, avec 3 chaînes = 3 ficelles! En tirant sur chaque ficelle, apparaissent successivement sur l'écran l'image des génériques de mes anciennes émissions préférées. Vous admirerez la mire, les trois boutons et la table en formica, matière omniprésente dans "l'ancien temps"!
PAGE 21 : Ma vie en quelques photos à découvrir l'une après l'autre, à condition de suivre à la lettre l'adorable mini mode d'emploi...

Sur les autres pages, dans d'élégantes cachettes savamment agencées, de nombreuses lettres de personnes chères, proches ou perdues de vues depuis longtemps, m'offrirent de belles émotions.
Ici ou là, des messages, des dates, des poèmes, des souvenirs, un joli gribouillis de mon petit lutin, âgé d'un an et demi à l'époque...

Le petit mouchoir du début du livre n'a pas suffi à éponger toutes les larmes sucrées que j'ai versées en feuilletant cette merveille et c'est la même chose à chaque fois que je sors cet ouvrage unique de son écrin...

On dit que les gens heureux n'ont pas d'histoire...
Pourtant, lorsqu'elles ont du talent, certaines personnes réussissent quand même à en faire des livres magnifiques.

♥ Merci à Elle ! ♥
♥ Merci à Toi, encore une fois! ♥



vendredi 22 août 2014

& Le vieux monsieur et l'église


Zaghouan.
Petite ville de Tunisie.
Marché authentique hebdomadaire très peu fréquenté par les touristes.


De chauds sourires partagés par dessus les étals ou sous les bougainvillées.
Des regards ensoleillés échangés au coin des rues ou sous l'arc de triomphe.
Des silhouettes enveloppées de foulards et de djellabas colorées ornées de paillettes
et des pieds chaussés de babouches brodées.
Des odeurs de fruits mûrs, d'épices, de miel,
de jasmin, d'huile d'olive...



Regardez...
Touchez...
Écoutez...
Sentez...
Savourez...

 
Temps libre.
Partir à la découverte de cette petite ville.
Arpenter les ruelles animées sous le chaud soleil d'Afrique.
Admirer les ferronneries, les portes cloutées, les moucharabiés finement ciselés, les céramiques.
Gravir les escaliers blancs pour atteindre le sommet de la colline.
Et tout en haut des escaliers, la mosquée.

Et là, tandis que je photographie la mosquée puis la bâtisse qui lui fait face,  un charmant vieux monsieur sort tout à coup de sa très vieille 4L, ornée d'un autocollant bleu-blanc-rouge, estampillé d'un F majuscule.  Il nous salue et engage la conversation.

"C'était une église, avant!" 
Le vieil homme sort alors son portefeuille de la poche arrière de son pantalon, en tire une vieille photo sépia et nous explique qu'autrefois, quand il était jeune, il y avait la messe le dimanche, là, en face de chez lui. L'église, aujourd'hui désaffectée, a été transformée en espace d'activités.

A la beauté du lieu s'ajoute l'harmonie spirituelle: face à face, sur la même place, deux édifices pour deux fois et cet homme musulman qui garde comme un trésor la photographie jaunie d'une église oubliée...


Si vous observez avec attention cette image, vous verrez, au pied de la mosquée, la 4L et le vieux monsieur avec ses paniers de victuailles achetées aux marché...



jeudi 21 août 2014

& Et dire que je n'ai même pas fait de photo...

...de ma fesse rougeoyante à violacée, boursouflée, douloureuse, œdèmisée (je dis ce que je veux, c'est moi qui ai eu mal!) !

Ce jour-là, c'était mon anniversaire!
Heureuse d'être en famille, sous le soleil méditerranéen, je construisais avec application un splendide château de sable, une puissante forteresse de plage, un imprenable mini-Krak des Chevaliers, sous le regard admiratif d'un lutin équipé de deux petites ailes orange fluo qu'on appelle bouées...
 Tandis que mon lutin-chef-de-chantier, tel un pompier d’antan, allait et venait sans cesse, entre vagues et sable avec son petit seau pour remplir nos douves si peu étanches ou jouait à saute-vagues en lançant son rire clair, je m'assis sur le sable doré et chaud quand une terrible douleur me transperça le haut de la cuisse. Je dirai même le début de la fesse.  
Si je dis terrible, c'est que ce fut terrible! 
Un douloureux mélange de piqûre de frelon, de seringue de Diafoirus et de vaccin anti-touT et pas anti-toux! 
J'ai souffert en silence pour ne pas alarmer la compagnie mais au bout de quelques minutes, n'y tenant plus, j'ai demandé de l'aide et ma fille a retiré une écharde avec une pince à épiler... 
Une écharde sur la plage! Si encore j'avais entrepris de construire un pont-levis, des hourds ou un trébuchet avec du bois flotté pas assez frotté, j'aurais compris d'où venait l'écharde... mais à part une aiguille d'oursin perdue par son propriétaire ou une épine de rascasse échouée sur le sable, je ne voyais pas ce qui avait pu m'infliger une si douloureuse piqûre...

Mes bougies soufflées, la citadelle submergée, le lutin fatigué, les arrière-grands-parents comblés, nous sommes rentrés en fin de journée.
Toute la soirée, j'ai ressenti des picotements, des fourmillements dans le haut de mon cuissot (ou cuisseau, c'est vous qui voyez!) mais "une bonne nuit là-dessus", pensai-je, "et ça ira mieux demain!"
Tu parles!
Je connaissais la lune douce, la lune rousse, la lune blanche, la lune halotée, la pleine lune, la lune gibbeuse mais c'est une lune boursouflée et endolorie qui s'est levée le matin... Une énorme plaque rouge de la taille d'une assiette joliment décorée en son milieu d'un cercle concentrique violacé de la taille d'un verre ponctuait mon popotin. Composition du plus bel effet, je vous l'accorde, mais qui était insupportable tant cela me démangeait !
Au moindre signe de fièvre, j'avertirais la maisonnée mais pour l'instant, il n'y avait pas péril en la demeure... J'ai donc tu mon bobo-cucu en me réjouissant que mon petit-fils n'ait rien eu.

Mais j'ai eu de la chance... Vi, vi!
Je viens d'apprendre que la criminelle, la coupable piqueuse, la terrible vénéneuse est une Echiichthys vipera, une épine de Judas, un dragon marin (sic nos amis Belges), pour faire simple, une vive vipère qui a enfoncé son épine empoisonnée dans le gras de ma fesse. Disons plutôt que je me suis assise dessus! La bête était sans doute morte mais sa piqûre n'en reste pas moins dangereuse. Le poison que ce poisson glisse dans notre sang peut entraîner des malaises, des vertiges, la paralysie du membre atteint et des troubles cardiaques et respiratoires... Rien que ça! 
C'était il y a douze jours: la marque centrale est toujours légèrement visible. Demain, je vais demander conseil à mon pharmacien. Dans deux semaines, c'est la rentrée! S'étouffer ce jour-là à cause d'une arête de poisson dans la gorge, ça peut casser l'ambiance, mais avoir un malaise à cause d'une épine de poisson dans la fesse, ça ferait désordre...
Et dire que je n'ai pas fait de photo! J'aurais peut-être eu une 'tite place dans le livre des records. Cela aurait été un beau souvenir pour un anniversaire, non!
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