lundi 31 mars 2014

& Prousthé

Je n'aime pas particulièrement Proust (ça va faire plaisir à certain d'apprendre ça, s'il passe par ici... ☺☺). Pourquoi ?
N'en déplaise aux aficionados de Marcel (que je respecte et dont je comprends la sensibilité), le style et la mélancolie de Proust ne me correspondent pas vraiment ni sa manière de décrire ses contemporains. J'aime les textes colorés et énergiques, la campagne profonde mais pas mièvre, les personnages à l'aise dans leurs baskets (ou leurs bottines!) et je ne parviens pas à trouver cela dans les pages proustiennes. Attention! Je n'ai pas dit que Swann et les jeunes filles en fleurs ne valaient rien; je dis juste que je n'aime pas. Ne me faites donc aucun procès d'intention. ;o)


Mais par contre, j'adore sa fabrique de madeleines ! Non, ce n'est pas contradictoire ! Lorsqu'une odeur ou une saveur, déjà enregistrées dans notre mémoire, se trouvent de nouveau dans notre PAV POG (Paysage Olfacto-Gustatif!), il est étonnant de voir à quelle vitesse notre cerveau ouvre le tiroir qui correspond à cette sensation... Une vraie petite mercière devant son meuble à fils en coton perlé ou à boutons! Si, de surcroît, le souvenir réveillé est doux, soyeux ou pailleté, comme il est délicieux de pouvoir s'y replonger... Durant quelques fugaces instants, on est ailleurs, loin, loin mais c'est si bien!

 Tout ça pour vous dire que ce matin, j'ai ouvert ma boîte de thé au citron et qu'en une fraction de seconde, je me suis retrouvée à l’école normale (c'est encore comme ça qu'on disait à l'époque!), il y a trente-trois ans, sirotant un exquis thé au citron dans la chambre d’internat de ma collègue en grignotant des biscuits roses ou des macarons de chez Fossier...
Photo trouvée ici

jeudi 27 mars 2014

& Bornanooga

Vous connaissez les nougats ?

Ne levez pas les yeux au ciel! Je ne parle pas du nougat blanc, noir, dur, tendre (mon préféré♥), au chocolat, aromatisé à la framboise...
Je me doute bien que vous connaissez la délicieuse saveur de ce doux mélange d'amandes torréfiées, de pistaches, de blancs d'œufs, de sucre, de glucose et de miel, délicatement emprisonné dans deux feuilles légères de papier azyme.
J'imagine aisément qu'un jour, comme moi, vous avez goûté et comme moi, vous avez aimé...

Je vous demande si vous connaissez les nougats ou plutôt "Les Nougats" car il s'agit d'un livre.
Non? J'vous raconte alors...
Quatre petites nouvelles. Quatre petites misères d'enfance. Quatre tragicomédies inventées par Claude Gutman. Quatre terribles petits drames amusants où l'on comprend que la vie des enfants n'est pas si simple, finalement.
Et moi, ces histoires, elles me font rire!

Un gamin qui rêve de s'acheter, enfin, tout seul, SA boîte de nougats à la station d'autoroute de l'aire de Montélimar où lui et sa famille font une halte chaque année, pour l'arrêt pipi-essence, quand ils partent en vacances d'été... On gare la voiture rouge, puis... plus de voiture rouge!

Tout le monde sait que les enfants perdent leurs dents et qu'ils croient ou non à la petite souris, là n'est pas la question... Mais peut-on choisir ses dents? Peut-on avoir, comme les pirates ou les sorciers, une dent qui brille? Peut-on exiger du dentiste qu'il fasse de votre bouche d'enfant une bouche en fer?

Et comment gérer cette terrible guerre des boutons, oups, des bonbons dans la petite cour de l'école? Comment se faire des copains sans perdre la face? Monsieur Patte, le maître, a bien du mal à apaiser ses loustics...

Et cette pauvre gamine qui a le hoquet depuis des jours et que rien ne peut arrêter :
" Tout y est passé. Je me suis bouché le nez sans respirer le plus longtemps possible. J'ai attendu et c'est revenu. J'ai avalé une cuillère à soupe entière de sucre en poudre. J'ai failli m'étouffer. J'ai... Je ne vous dirai pas tout ce que j'ai été obligée de faire, jusqu'aux pieds au mur qui avaient réussi à grand-mère quand elle était jeune et souple sans son col du fémur en plastique."
A moins d'ouvrir, peut-être, la porte d'une librairie...

Quatre histoires dont la chute est un petit moment de bonheur enfantin et moi, ça me plaît bien, les trucs enfantins!
Si vous avez ce livre-là entre les mains, ne le reposez pas avant de l'avoir lu... et si, en plus, vous avez une grosse borne à nougats à portée de main... 
  
Billet affectueusement dédicacé à Célestine

dimanche 23 mars 2014

& Legs au futur

J'ai bien plus de 40 ans. 
Je suis grise en permanence (pas ronde comme une queue de pelle, non, mais bien grise!). 
Je suis plutôt large, voire très large, aussi large que haute, en fait. 
Je suis plate comme une limande. 
J'ai le corps couvert de pustules (quatre au cm²: si ça, c'est pas la peste bubonique*!), la tête au carré (au cube, si c'est en 3D!) et les traits taillés à coups de serpe. 
Je joue beaucoup mais je ne fixe pas longtemps ce que je gagne et je suis si discrète qu'on finit toujours par m'oublier sitôt que l'on a fini de se servir de moi.
Mais je m'en moque car je sais que toujours, à chaque fois, on reviendra vers moi malgré ma grise mine et mon air pas-tubulaire !

C'est que, voyez vous, je suis un bien familial, un p'tit bien. Je fais partie de cette collection hétéroclite de trucs dérisoires dont on hérite et qu'on laisse cependant avec émotion à ceux qui nous suivent, en espérant qu'ils ne s'en sépareront jamais. J'appartiens au petit patrimoine de tant de familles au monde que je devrais bien être dans le livre des records...
Peut-être même que je fais partie de votre vie et que vous me mettrez précautionneusement dans un carton lors de votre prochain déménagement...
Voyons voir...

Si vous avez chez vous un petit de 1, un petit de 2, un de 3, un de 4, une barre de 5 ou de 6, un long de 8 ou un plat de 10, il y a de fortes chances que, moi, la grosse grise, je fasse partie de votre patrimoine... Tout comme eux tous, d'ailleurs, si nombreux à se ressembler, toutes générations, couleurs, tailles et origines confondues.

Ils se ressemblent tellement, tous ces petits, malgré leurs différences ! Et moi, leur Terre-mère, leur DS-monde originelle et universelle, la grande plaque legotech(to)nique de l'ère première, celle qui a traversé les âges et les continents, je les regarde, depuis des décennies, s'assembler dans de sages pavages, de délirants échafaudages, de grands palais lunaires ou des fusées interstellaires. Puis ils se désassemblent dans une folle farandole de couleurs, dans un chatoyant mélange de formes et de transparences, dans une joyeuse sarabande de bonshommes et de roues, pour s'assembler de nouveau, l'instant d'après, dans des pyramides invraisemblables et des créatures imaginaires.
Moi, la vieille grande plaque grise et sage, je le sais : qui se ressemble s'assemble! A condition bien sûr, de voir les ressemblances parce que si l'on ne regarde que les différences...
Finalement, c'est un peu comme les humains...

* j'ai la peste légonique !

Ci-dessous, à regarder pour sourire!

Les reconnaissez-vous?


lego-art-1

Texte publié dans le défi du samedi: Qui se ressemble s'assemble

vendredi 21 mars 2014

& Zizi !

Vous ne pensez tout de même pas que, sous prétexte d'avoir lu, un jour, sur mon blog gentillet, l'histoire du petit q, vous saurez tout, tout, tout sur le zizi, en lisant ce billet ! N'y songez même pas! Si vous voulez du "sale-ass*", passez votre chemin, y'a pas de "fessavoir" ici! Seulement le Gai Savoir même si ce n'est pas tout à fait celui de Nietzsche!

Par contre, si vous aimez les ass-ociations d'idées, voilà comment je suis arrivée à penser au petit "zizi"... (J'en vois qui rigolent!)

Pensée 1 : Comme il est beau le forsythia de mon jardin! Et comme tous les ans, ça me rappelle un autre jardin!

Pensée 2 : J’aimais bien l'immense jardin de mes grands-parents où poussaient ici et là de très beaux forsythias!

Pensée 3 : Tiens! Est-ce qu'il y avait un forsythia dans le jardin du Val ?

Pensée 4 : Je ne sais plus. Mais dans ce jardin, comme elle était mignonne ma toute petite, dans sa jolie petite robe de chambre, au milieu des tulipes rouges!

Pensée 5 : Les tulipes, c'est les fleurs des vacances de Pâques.

Pensée 6 : Aaaah! Les vacances de Pâques au pied de la colline, chez eux!

Pensée 7 : Pendant les vacances de Pâques, la Marcelle n'allait pas sonner les cloches: les cloches étaient à Rome, qu'on nous disait.

Pensée 8 : Et comme il n'y avait plus de cloches pour sonner l'angélus et midi, mes copains du village qui étaient enfants de chœur (y'en a qui ne sont pas des enfants de chœur mais eux, oui!) passaient à 7 heures, à midi et à 19 heures dans les rues, avec leurs crécelles.

Pensée 9 : Comment on appelait déjà les gamins qui criaient dans la rue " C'est l'angélus, gélus!" en tournant à toute berzingue leurs trétrelles ou leurs taquattes à manivelle qui cassaient les oreilles ?

Pensée 10 : Oui, ça y est, j'me rappelle: on les appelait les "bruants"!

Pensée 11 : "bruant" ou brouant" ?

Pensée 12 : Rrrrhôôô, Ep'! C'est "brouant"! voyons! Bruant, c'est Aristide (oui, y'a l'Aristide Bruant, l'homme au chat-peau noir et l'Aristide Briand, l'homme à la moustache!).

Pensée 13 : Je crois me souvenir qu'un bruant, c'est aussi un petit oiseau.

Pensée 14 : Tiens, allons voir la frimousse de ce petit zoziau...

Pensée 15 : Oh! Tout mimi, l'oiseau ! Hihihi, il existe même un bruant zizi (Emberiza cirlus). Attention, je n'ai pas dit un zizi bruyant !

Pensée 16: Zizi, pour un zoziau, c'est rigolo!

Seize pensées pour transformer un forsythia en zizi, pas mal, non?
"Eh, toi, file de là!! T'as pas vu que je prends un bain de siège ? Et c'est pas parce que tu t'appelles moineau que tu vas utiliser ma baignoire à zizi! C'est mon jacuzzizi, ici!"

* Pour les non anglophones, "ass" ça veut dire "cul" en anglais! 

mardi 18 mars 2014

& Fameuse navette

Fameuse, ça veut dire célèbre et aussi délicieuse! Ce mot convient donc très bien à mon billet, vous allez comprendre...

Notre première rencontre eut lieu ici:
Avec qui ? Ben avec lui! Avec le René ! Le bon Roy René!
Oncle, neveu, gendre, cousin, beau-père de roi, il fut lui-même roi de Sicile, de Jérusalem, de Naples et d'Aragon mais pas de France ni de Navarre bien qu'il fût l'arrière-petit-fils du Jean Bon, deuxième du nom! On ne peut pas tout avoir!
Un prince-chevalier qui eut la vie mouvementée et éparpillée d'un homme de son temps et la douleur de perdre son père très jeune, ses frères et sœurs, sa première épouse Isabelle et presque tous ses enfants. Et tout comme le premier homme de pierre de ma vie (allez voir là, en bas du billet), celui-ci eut aussi ce petit je-ne-sais-quoi qui me le rendit sympathique. 
De plus, non content de porter le prénom de mon grand-père (dont je vous ai parlé ici), ce célèbre René 1er, duc d'Anjou et comte de Provence, par le plus hasardeux des hasards (ben, c'est pas le propre du hasard d'être hasardeux, par hasard ?), a souvent croisé ma route à moins que ce ne soit moi qui aie croisé la sienne... Disons que nos histoires se sont plusieurs fois côtoyées depuis notre première rencontre en haut du Cours Mirabeau, sous les platanes. Je précise que cette rencontre eut lieu en tout bien tout honneur...
 
Et parmi tous nos points de rencontre fortuite, sans rendez-vous, le lieu qui me fut le plus plaisant à découvrir fut celui-là:
Vi, vi! Vous avez compris pourquoi j'ai mis "fameuse" dans le titre ?

Ils sont très nombreux les talentueux confiseurs en Pays d'Aix à savoir faire ça:

... mais c'est quand même grâce au bon René, si l'on en croit la légende, que le calisson est né. Certains disent que c'est à l'occasion de son mariage en 1454 à Aix-en-Provence avec Jeanne de Laval, sa deuxième épouse, que celle-ci se serait exclamée "Di calin soun!" tant elle appréciait les friandises du confiseur royal...

A moins que la délicieuse petite navette, un des treize desserts provençaux, n'ait pour véritables ancêtres le calisone italien ou le kalitsounia grec...
Peu importe, finalement !
L'important, c'est la boîte en losange et ce qu'il y a dedans... Les calissons, c'est bon et ce n'est pas ma fille qui vous dira le contraire...

Billet affectueusement dédica à Doucy

dimanche 16 mars 2014

& At...

Fumeterre
ce n'est pas une marque de cigarette électronique tellurique
Piscidia
ce n'est pas un prénom féminin
Bugrane
ce n'est pas le nom d'une berline

Alors, kesako?
Ce sont ces plantes magnifiques utilisées en magie...verte!

Fumeterre
Piscidia
Bugrane



 









Si on les mélange toutes les trois, (SURTOUT NE LE FAITES PAS!) en ajoutant :
  1. "Sors, Bitol!"  
  2. "Dis, Propyline!"
  3. une pincée de menthe, 
  4. une 'tite louchette d'amyle acétate, 
  5. un tour de moulin de saccharine sodique (du E954, bien sûr!),  
  6.  un soupçon de glycérol (exigez le E422, diantre!), mais vraiment un soupçon,
  7. quelques millimilligrammes du sempiternel et incontournable parahydroxybenzoate de méthyle (ne pas confondre ce fabuleux E218 avec le parahydroxybenzoate de propyle - E217- qui n'est rien que le dérivé sodique de l'ester propylique de l'acide parahydroxybenzoïque). Mais non, pas Esther, vous suivez plus, là!
  8. un chouilla de potassium sorbate (le délicieux E202),  
  9. une larmichette de jaune de Quinoléine (E104), beaucoup moins goûteux que la liqueur de sa pote (sapote, hihihi!) Pyridine,
  10. un doigt d'alcool éthylique (faut c'qui faut!)
  11. un énorme fût d'eau purifiée (pas moins car il en faut un bon volume pour réussir à dissoudre complètement tous les ingrédients très pas-naturels précités!)
  ça donne ça:
Au moins 40 ans d'âge!
Aujourd'hui, dans toutes les bonnes pharmacies!
Vintage!

Dans notre minuscule petite cuisine d'enfance, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, et même les jours de grand soleil, chaque matin, vi, vi, ma petite sœur et moi, nous bûmes (pas facile à placer le "bûmes"!) un minuscule petit verre à liqueur de ce breuvage millésimé 1908
Délivré sans ordonnance (encore aujourd'hui!), ce liquide jaune (non pas jaune pipi mais plutôt jaune godet à peinture quand on a rincé son pinceau de jaune citron dedans, vous voyez?) nous attendait bien sagement à côté de nos délicieuses tartines beurrées et de nos bols de Benco fumants.
Je ne saurais dire si nous le buvions avant de savourer nos tartines ou après la dernière goutte de lait chocolaté, mais une chose est sûre, il réveillait nos papilles et pas que nos papilles!
Si nous étions encore un tant soit peu endormies, en une gorgée, hop, on était "opé", comme on dit aujourd'hui, et surdynamisées pour affronter la journée. Je ne trouvais pas ça mauvais mais wouaouh, c'était fort, c'était vivifiant, c'était à chaque fois une sensation inattendue même si on s'y attendait!
On avait en un instant les cheveux dressés sur la tête (à la Kev Adams!), l’œsophage rafraîchi du haut en bas jusqu'à l'estomac voire même au-delà, les yeux riboulants et plus aucun souvenir en bouche de la saveur des tartines ou des grains de Benco: on était totalement nettoyé à l'intérieur un peu comme les conduits de cheminées ramonés par le hérisson d'un petit Savoyard au visage tout noir, sauf que là, le Savoyard était tout jaune! Cela nous faisait presque le même effet que la liqueur d’échalotes dans "les Bronzés font du ski"...

Et aujourd'hui, je sais pourquoi!

Mes parents (oh! comme je les aime!) ne s'en doutent sans doute pas: ils ont agi en très bons parents, pour notre santé, un peu comme les générations d'avant faisaient avaler une épouvantable cuillère d'huile de foie de morue aux galopins, tôt le matin...

Mais cette solution Schoum, mes bons amis, et certains d'entre vous la connaissent peut-être pour cette raison, est un efficace remède contre... la gueule de bois et les crises de foie post-fiesta-et-bibines-en-tous-genres associées à ce qu'on appelle ici, en Lorraine, "la foirotte"!
Pour faire un peu plus prout-prout, je dirais d'une voix pincharde avec le petit doigt en l'air: "Voyez-vous, trèèèèèès chers, la solution Schoummmmmm est un médicament de phytothéraaaaaapie à visée hépatobiliaiiiiiiire et antidiaaaarrhéique!"

Si telle était la fonction première et reconnue de cette solution, dont le nom viendrait d'un alcool de riz d'Extrême-Orient, je n'ose imaginer ce que la pharmacienne de notre quartier a pensé de mes parents pendant des années, chaque fois qu'ils sont entrés dans son officine en demandant avec un grand sourire, un, voire deux flacons de Schoum...
A vos souhaits !

♥Papounet, Mamounette, si vous lisez ça, soyez rassurés, je ne vous en veux pas!♥
A votre santé!

vendredi 14 mars 2014

& Le corbeau et les deux pies

La Fontaine, en son temps, narra la vie d'Agasse
Se moquant par ses vers des espions pleins d'audace.
Mon propos est tout autre et je m'en vais conter
La rencontre en haut lieu de nobles corvidés.

 
Sieur et Dame Pica, se cherchant un logis,
Tout en haut d'un bouleau avaient trouvé beau nid.
Sous le soleil de mars, ils faisaient l'inventaire
Des branchettes à changer, des dégâts de l'hiver.
Ils piquetaient par ici, becquetaient par là,
Lançaient mille caquets qui ne s’arrêtaient pas.

 
Un grand croâ, soudain, fendit le ciel si clair.
Les deux pies, dans le sapin voisin, s'envolèrent
Sitôt que l'oiseau noir se posa sur la branche
Faisant trembler la cime jusqu'à la lune blanche.
Fine et Philo, bien à l'abri sous les aiguilles
Regardaient le vandale arracher leurs pampilles.
Le puissant volatile, se montant en ménage,
Faisait feu de tout bois et, maître du pillage,
Prenait sans cérémonie dans les alentours
Tout ce qu'il lui fallait pour loger ses amours.
 

Dans le résineux, les bavardes se taisaient: 
Il ne servait à rien dans l'instant de jaser.
Au nid, point de piots, c'était là l'essentiel!
Juste attendre que le goujat libère le ciel
Puis réparer son forfait tout en cajolant
et choisir les prénoms de leurs futurs enfants. 
 Moralité:
Si le hasard vous jette près d'un vil malotru
Et qu'aucun de vos mots ne le changera plus,
Laissez donc le butor dans sa stupidité,
Gardez votre énergie pour ceux que vous aimez.

INFO DE DERNIERE MINUTE!
Comme je l'avais pressenti, Fine et Philo ont abandonné le nid, trop abîmé.
 Elles construisent leur nid... dans le sapin que vous apercevez à droite sur la photo! 
Je les ai donc quand même comme nouveaux voisins!

mercredi 12 mars 2014

& Au raout à Râ

vous invite 
à son grand raout
Lundi 10 mars 2014
de 14 heures à 17 heures 
autour du jardin d'Epamine


Je ne sais de quelle manière ils ont reçu l'invitation (ça, c'est encore un coup des pigeons!) mais ils étaient tous au rendez-vous cet après-midi là, autour de mon jardin (pas dedans, il est trop petit et la place aurait manqué!).
Les deux pigeons (ceux-là, si un jour je les attrape!...) qui logent sous les combles du voisin, ont roucoulé inlassablement durant tout l'après-midi tandis que je grattouillais la mousse de mes vieilles plates-bandes.
De l'autre côté du mur, chez la voisine, dans le vieux quetschier qu'on croit mort et qui, tous les ans, donne des fruits à foison, deux freux sont venus faire provision non pas de fruits frais mais de petites branches pour bâtir leur nid. Deux bons bucherons, ces affreux!
Une bonne centaine de mes copines Grus grus (non, rien à voir avec le cirque Gruss!) se sont rassemblées juste au-dessus de mon jardin. Elles ont d'abord dansé dans une joyeuse pagaille collectivement maîtrisée en lançant leur "krooh" que j'aime tant puis se sont éloignées au bout de quelques minutes en dessinant plusieurs triangles presque parfaits. Trois autres escadrilles, déjà positionnées en V réglementaire, les ont suivies, peu après, en empruntant exactement le même couloir aérien... Bonne route à vous!


Bonne nouvelle! Je crois que le petit studio à louer dont je vous ai parlé dernièrement intéresse un jeune couple de Pica pica. Ils ont longuement inspecté les lieux, vérifié la solidité des murs et des escaliers, discuté âprement d'un sujet qui fâche, m'a-t-il semblé, se sont gratifiés de quelques mamours en cajolant puis se sont envolés. C'était quand même leur troisième jour de visite...

Pour tous (sauf les pigeons très sonores mais invisibles!), j'ai laissé mes outils de jardinage, j'ai attrapé mon APN et... les voici...

 Les deux freux (qui ne sont peut-être pas des freux!)

Des grues en pagaille






Des grues qui s'arrangent


 Elles ont tracé la seule et unique lettre 
qu’elles savent écrire,
V magnifique
dans le ciel de leur exil.
Elles laissent quelque chose après elles,
elles emportent quelque chose
par-delà les nuages;
pour cette beauté essentielle,
grâces vous soient rendues, grues sauvages.
Car il a suffi d’une seule et unique lettre
dans le ciel démesurément gris
pour que, mieux qu’une bibliothèque,
vous donniez corps à notre nostalgie.
Ismaïl KADARE (poète albanais)

Les voitures balais...

 

Mes futurs voisins

 



























mardi 11 mars 2014

& Les bonbons d'Eugénie

Je le savais!
Je suis impériale!
Mais non, je n'ai pas les chevilles qui enflent! C'est juste pour rester dans le ton du titre... 

Eugénie...! Non ?  Voyons... María Eugenia de Guzman Palafox Portocarrero y Kirkpatrick de Closeburn ? Non plus ? 
Ben, c'est pourtant simple: Eugénie de Montijo, la femme du premier Président de la République française, Napoléon III, quoi!

La noble dame aimait les bonbons. 
Et en France, depuis très longtemps, on regorge de friandises aux quatre coins de l'hexagone ! Hihihi!
 
L'impératrice appréciait tout particulièrement ces petites tablettes d'une blancheur immaculée, à la forme originale, si lisses et éternellement délicieuses.
Longtemps, ces pastilles furent exclusivement vendues dans les officines car leur vocation première était médicamenteuse: ingénieuse formule mélangeant bicarbonate de soude et sels minéraux extraits des eaux thermales de Vichy, elles facilitent la digestion.
Puis vers 1860, avec un taux moindre de principe actif et additionnées de sucre glace et d'arôme (menthe ou anis ou citron), elles devinrent friandises.
 


Et qu'est-ce que je les aime ces friandises-là, et depuis si longtemps!
Ma grand-mère en avait toujours dans son armoire, enfermées dans une boîte en fer, jamais très loin de la boîte de bergamotes...



Octogonales (même la boîte aujourd'hui est octogonale: une grosse pastille, en somme!), rafraîchissantes, plus blanches que blanches, acidulées à souhait (même qu'on peut les savourer sans sucre maintenant), ces petites pastilles, c'est du bonheur pour les papilles... et les mamies!
Le seul problème avec ces pastilles, c'est que si on en mange une, il est obligatoire d'en reprendre plusieurs après, c'est le docteur qui l'a dit...

BILLET AFFECTUEUSEMENT DÉDICACÉ A ALN03



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