jeudi 31 janvier 2013

& A eux


Tous les deux sont partis.
Lui, cela fera trente-cinq ans au mois d'août. Elle, il y aura quinze ans le 2 mai.

Comme dit un poète : la mort d'un arbre fait un trou dans la terre mais l'absence de l'arbre est encore plus grande dans le ciel.
Leur absence m'est chaque jour douloureuse. Je leur dois tant. Je les aimais tant. J'avais encore tant d'amour à leur donner.

Si aujourd'hui je sais faucher l'herbe, danser la valse, repriser les chaussettes, planter des tomates, faire des conserves et des confitures, poser du papier peint, me servir d'un fusil à aiguiser, peindre des volets, faire un ourlet et du point de chausson (avec des aiguilles BOHIN!), tailler les rosiers, faire du vélo, utiliser des outils, chantonner de vieilles chansons... c'est grâce à eux!
Si j'ai une impressionnante collection de timbres français, si j'aime le forsythia, le muguet et le mimosa, si je ne sais pas coudre sans dé, si j'adore le gâteau de riz au caramel, si j'aime mettre mes mains dans la terre, si j'aime les vieux outils, si j'aime et si je respecte la nature... c'est grâce à eux!
Si j'aime entendre le bruit de la soupape d'une cocotte-minute, le grincement d'une roue de brouette, le crépitement d'un rôti dans une casserole, le bruit d'une scie circulaire, le chant de l'alouette, le crissement de pas dans la neige et tant d'autres petits bruits de vie, c'est que l'espace d'un instant, je suis auprès d'eux.
Si j'ai aujourd'hui le vieux couteau de mon grand-père dans un des tiroirs de ma cuisine, la vieille machine à coudre à pédale de ma grand-mère dans mon salon et leur petit miroir baroque sur le palier de ma chambre, c'est pour avoir un peu d'eux tout près de moi, chaque jour.

La naissance de mon petit-fils, en décembre 2009, m'a procuré une joie immense, indescriptible et j'aurais tant aimé qu'ils partagent ce bonheur avec moi, leur petite-fille...
Mamie, Pépère, vous me manquez...

samedi 26 janvier 2013

& Beau, hein ?


Benjamin piquait mais n'était point mal rasé.
Il faisait des trous mais n'était pas l'poinçonneur des Lilas.
Il a mis jadis de nombreux nourrissons en sûreté (dont moi!).
Il a aidé les banquiers à compter les billets et il a facilité la vie des comptables lorsqu'ils devaient liasser leurs bordereaux - pas vrai, Papa ? 
Il a "collé" aux murs d'innombrables individus de tous genres.
Il a parfaitement joué d'un instrument de musique qui, pourtant, ne produisait aucun son. 
Puis, il a fait tourner la tête à des millions de petites dames en leur offrant une bille en verre de Murano.
Il s'est même délicatement glissé dans la chevelure des belles....
Il a fait plein d'autres trucs mais ça vous aiderait trop si je vous les énonçais!


Vous n'avez pas trouvé de qui il s'agit ?
Si je vous dis qu'il a partagé une grande partie de la vie de ma grand-mère, ça ne vous aide pas ?...
Le titre de mon billet ne vous met pas non plus sur la voie : beau, hein ?

Bon, alors je traduis :

Benjamin a fabriqué des centaines de millions (p't'être même des milliards!) d'aiguilles à coudre, celles avec le chas, ce petit trou dans lequel il devient de plus en plus difficile de faire glisser un fil au fil des ans.
Il a inventé la première machine automatique de montage d'épingles de sûreté en France en 1890.
Il a fabriqué des épingles pour les bureaux et les comptoirs (vous savez, celles à tête triangulaire, utilisées par les milliardaires qui faisaient des tas de billets devant eux !).
Il a fabriqué des punaises.
Il a fabriqué des trombones.
Il a fabriqué des épingles à tête en verre de Murano (oui, oui, ces jolies petites épingles colorées dont la tête toute ronde se brise!).
Il a fabriqué de simples pinces à cheveux et des neigeuses (ces épingles qui ont donné leur nom aux virages dangereux et qui servent à tenir les beaux chignons des dames - hein, maman!- ou les postiches).



Et il fait toujours tout ça!
Enfin, pas vraiment lui car Benjamin est mort en 1911 mais comme l'usine qu'il a construite en 1868 existe toujours, c'est toujours son nom qu'on voit sur les étuis d'aiguilles à coudre, sur les petites boîtes de trombones, de punaises ou d'épingles à tête, sur les coffrets d'aiguilles à tricoter ou de crochets...: 

BOHIN
Aujourd'hui, pour rester sur le marché, la marque BOHIN a diversifié ses productions. Allez faire un petit tour et vous serez surpris.


 

Ma mamie (la belle jeune femme en photo qui aurait pu fêter ses 100 ans dans 5 jours si elle n'avait pas eu l'idée saugrenue de partir je ne sais où, il y a quelques années!!!), fut d'abord une magnifique jeune fille aux cheveux très longs, puis une extraordinaire couturière, puis une belle jeune femme élégante, puis une très belle maman, puis une amusante belle-mère, puis une adorable mamie, puis une charmante très vieille dame. A chaque étape de sa vie, elle a quotidiennement utilisé toutes ces petites choses qui sortaient des usines BOHIN et j'ai encore certains de ses accessoires de couture dans ma travailleuse.

C'est beau, hein ?

 PS: Je ne suis pas actionnaire chez Bohin: j'ai juste, avec cette marque, un lien affectif piquant, une attache particulière !


Mamie Jeanne, photo d'époque habilement restaurée par ma fille
Carte postale perso
Carte postale (Delcampe)

mercredi 23 janvier 2013

& D'où ça vient?

Il s'en passe des trucs sur l'autoroute... 
Il suffit d'être à l'écoute!

"La prochaine fois, je vous le chanterai" qu'il dit, le monsieur Meyer de France Inter. 
Dès que le générique de l'émission est terminé, il nous raconte des histoires, de belles histoires d'Histoire et comme on ne peut pas montrer d'images à la radio, il illustre ses propos avec des chansons d'avant-hier, d'hier et d'aujourd'hui (celles de demain, y peut point ! ). 



Ce jour-là, je roulais (et j'ai roulé très longtemps, ce jour-là!) toute seule au volant de ma p'tite titine et pendant que les kilomètres tournoyaient au compteur, j'ai entendu ça  : 



Chanté par Akhenaton :
Tes cours de break, de jazz, de krump
Ça vient de la rue
Les meilleurs dribbles et les meilleurs dunks
Ça vient de la rue
Les vêtements que les jeunes se déchirent
 
Ça vient de la rue
Check du poing au moment de partir 
Ça vient de la rue
L'évolution de la langue française

Ça vient de la rue
Rider le skate avec un air à l'aise
 
Ça vient de la rue
Puis franchir le mur marcher pas rapper
 
Ça vient de la rue
20 euros l'entrée ça veut pas raquer
 
Ça vient de la rue
Élaborer des toiles demain effacées
 
Ça vient de la rue
Superstar avec des fats lacets
 
Ça vient de la rue
Capuche fourrée et goose matelassée
 
Ça vient de la rue
Bleu blanc rouge sur le drapeau français
 
Ça vient de la rue
Touché d'balle de fou de Ronaldinho

 Ça vient de la rue
Les icônes et les modèles des minots
 
Ça vient de la rue
Ces sons qui font bouger les parterres
 
Ça vient de la rue
Le samedi dans tous ces clubs d'apartheid
 
Ça vient de la rue

Refrain :
La mode, les codes, le style et l'élégance
Les prods, les pas, les techniques et les danses,
Le sport, les sapes, les vagues et les tendances,
Cherche pas, tu sais d'où ça vient.


Chanté par Shurik'n :
Partout ou tu vas, ce que tu entends
 
Ça vient de la rue
Et cette grosse caisse qui perce les tympans
 
Ça vient de la rue
Les pantalons larges et les Nike en boîtes
 
Ça vient de la rue
T'es à la page, y'a le caleçon qui dépasse
 
Ça vient de la rue
Si ton fiston se jette sur le parquet
 
Ça vient de la rue
Si ta fille rêve d'une vie comme Beyoncé
Ça vient de la rue
L'argot qu'ils parlent et les mots qu'ils apprennent
Ça vient de la rue
Les noms, les groupes, les refrains qu'ils reprennent
Ça vient de la rue
Science de la rime poussée à l'extrême
Ça vient de la rue
Mentalité je suis pas de ceux qui s'traînent, non
 
Ça vient de la rue
Et cette culture qui rassemble autant de jeunes
 
Ça vient de la rue
C'est subversif, sensé, donc ca gêne
 
Ça vient de la rue
Ouais, les grands boxeurs, les joueurs phénomènes
 
Ça vient de la rue
Les femmes de ménage et leurs serpillières
Ça vient de la rue
Les pères courages que l'usine assassine
 
Ça vient de la rue
Et tout ce potentiel que l'on sous-estime
 
Ça vient de la rue

La mode, les codes, le style et l'élégance
Les prods, les pas, les techniques et les danses,
Le sport, les sapes, les vagues et les tendances,
Cherche pas, tu sais d'où ça vient



Chanté par Freeman :
Et couz, d'abord la zik que t'écoutes
 
Ça vient de la rue
Lorsque ma façon de voir le monde s'découpe
 
Ça vient de la rue
Quand Patson et Djamel te font rire
Ça vient de la rue
La misère habillée en sourire

 Ça vient de la rue
Toutes vos Under qui abondent mec
 
Ça vient de la rue
Brian de Palma et Scorsese métèque
 
Ça vient de la rue
Les mentalités à toutes épreuves
 
Ça vient de la rue
La démocratie et toutes ses preuves

 Ça vient de la rue
Quand c'est Busta qui passe le Courvoisier
 
Ça vient de la rue
Et quand le peuple crie "Ali bomaye!"
Ça vient de la rue
La révolte des Résistants en France
Ça vient de la rue
Les Droits de l'Homme et ses influences
Ça vient de la rue
La foi des Restos du Cœur et Emmaüs
Ça vient de la rue
Quand le maire et le président sont élus

 Ça vient de la rue
Par tous les moyens nécessaires
 
Ça vient de la rue
Le fond et les paroles d'IAM frère
 
Ça vient de la rue



Vous avez tout lu ? Merci tout plein !
Si, comme moi, vous n'avez pas tout compris à la première lecture, pas grave!


Recommencez, faites une seconde lecture, cherchez le sens des mots que vous ne comprenez pas et vous verrez que cette chanson est non seulement pleine de notre humanité mais également empreinte d'un magnifique humanisme. 
En forçant un peu le trait, on pourrait presque la chanter comme un hymne national. 
Elle parle de nous tous, des jeunes, des vieux, de notre pays, de notre histoire, de nos cultures, de notre passé, de notre présent, de notre société, de différences, de tolérance, de solidarité, de respect...

Certains diront: "Oui, mais c'est du rap, alors...!" 

Justement, c'est du rap, et alors ?


Tout ne me plaît pas dans le rap (oh, non, non, non!), mais il ne faut pas affirmer que tout le rap soit à jeter aux orties. 

Chaque époque a connu de nouveaux genres, de nouvelles musiques,  de nouvelles modes, de nouveaux codes sociaux, de nouveaux mots incompréhensibles pour les non-initiés, des expressions claniques... 
A chaque fois, la nouveauté a dérangé, a effrayé, a fait parler, a alimenté les gazettes puis on a fini par admettre voire, par apprécier cette nouveauté... 

Et il faut faire avec le rap qui n'est plus une nouveauté (Souvenez-vous de Rapper's Delight en 1979 par les Sugarhill Gang !) comme avec tous les styles : trier, séparer le bon grain de l'ivraie...

Même si ça vous surprend, je trouve que cette chanson est plutôt du bon grain... qui vient de la rue ! 




"La rue Saint-Denis" par Claude Monet
Enfants dans la rue de la Poyat à Saint-Claude (39) (Delcampe)

lundi 21 janvier 2013

& Pots de caste

Quand j'étais petite, Mamie remplissait des pots de confiture avec de la gelée de groseille ou de la marmelade de reine-claude puis elle collait dessus une étiquette sur laquelle elle écrivait rapidement le nom du fruit et l'année en cours.

Pépère, lui, vidait des pots de peinture au fur et à mesure que les travaux en cours avançaient.

Quand ma petite sœur et moi étions malades et que nous toussions, Maman se levait au cours de la nuit, ouvrait le pot de miel et en versait une grosse cuillère dans du lait chaud qu'elle nous faisait boire pour nous adoucir la gorge...

Quand il fumait la pipe (ça fait très très longtemps et cela n'a plus cours mais je m'en souviens!), Papa ouvrait son pot à tabac et sortait doucement une pincée de tabac qu'il déposait délicatement dans le fourneau, puis une autre, puis encore une autre... Ensuite, il tassait le tabac et allumait sa pipe.
Comment ne pas être fumeur de pipe quand on a vécu plusieurs années à Saint-Claude ?

En cours, j'adorais quand ma maîtresse disait: "On colle!" car alors, on ouvrait notre petit pot de colle Cléopâtre qui sentait bon l'amande et on étalait soigneusement (ou pas, ça dépendait des fois!) la colle blanche, onctueuse et odorante avec la petite languette qui était sous le bouchon.
Ah, on avait du pot à l'époque, du vrai pot!

Aujourd'hui, on a un autre type de pot... mais ne les cherchez pas, ceux-là, car ils ne se posent ni sur une étagère, ni dans un placard, ni sur la table du salon, ni sur une table d'écolier et encore moins sur une table de nuit.

De nos jours, en effet, on utilise des pots de caste et il faut savoir :
  • qu'on ne peut pas tenir un pot de caste dans sa main (donc, on ne peut pas casser un pot de caste !); 
  • qu'on ne peut pas coller une belle étiquette autocollante dessus puisque ces pots-là n'existent pas;
  • qu'on ne peut pas remplir un pot de caste avec de la caste même si ça s'appelle un "pot de caste" (en fait, on ne remplit pas un pot de caste, on "podcaste"!) ;
  • que le nom plus courant de pot de caste est "podcast" ou "balado" chez nos cousins Québécois;
  • qu'on ne peut pas podcaster n'importe quoi, non, non! 
Alors, me demanderez-vous, à quoi servent-ils ces pots de caste, quand on sait tout ça ?

C'est simple (enfin, on n'est pas obligé de comprendre du premier coup, je vous rassure.....)
  1. Le pot de caste, disons "podcast" pour être moins ringard, sert à podcaster.
  2. Podcaster,  c'est utiliser la technique du "podcasting".
  3. Le podcasting, c'est la réunion du mot "Ipod" (nom d'un baladeur numérique) et "broadcasting" (qui veut dire diffusion en anglais).
  4. Sur Internet, certains sites (notamment ceux des radios) proposent le podcasting, c'est à dire la diffusion de leurs derniers fichiers audio ou vidéo.
  5. En vous abonnant au téléchargement périodique de ces fichiers, vous pouvez lire ceux qui vous plaisent ou bien les archiver sur votre ordinateur, sur votre baladeur numérique ou encore les graver sur CD.
  6. Vous pouvez ensuite déguster le contenu de votre pot de caste podcast, selon votre goût, tout de suite ou plus tard, avec vos yeux et/ou avec vos oreilles.
Détail amusant, c'est un certain M. O'Reilly qui, en présentant le Web 2.0 (plus simple mais de plus en plus interactif) en 2004, aborda le sujet... Nom prédestiné...

Pour ceux qui sont sourds comme un pot, pas de podcast!
Pas de pot!


Pots de confiture de reine-claude : fabrication Epamin'

samedi 19 janvier 2013

& Les p'tites mémés des aires

Quand j'ai vu la première, je roulais à 130 km/h et j'ai cru que c'était une blague...
Quand j'ai vu la seconde, j'ai pensé qu'elles faisaient partie d'une campagne publicitaire monumentale...
Quand j'ai vu la troisième, toujours à toute vitesse, j'ai cherché à comprendre qui elles étaient...
Quand j'ai vu la quatrième, de près et à moindre allure, elle m'a révélé leur identité: des poubelles !

Pourquoi, avant même de savoir ce qu'étaient ces trucs, je les avais trouvés "sympathiques" ?

Et tout de suite, j'ai compris ! J'aimais bien ces énormes ballons sur le bord de l'autoroute car ils me faisaient penser à des p'tites mémés des aires, à des grosses grands-mamans encapuchonnées!

Autrefois, en Lorraine, lorsqu'elles travaillaient dans les champs, dans les vignes, au paquis*, au jardin ou sur l'usoir**, les femmes (une grande partie de mes ancêtres, donc!) protégeaient leur tête et leur nuque des brûlures du soleil en portant une halette (ou hâlette si on a l'accent lorrain!). 
Cette jolie coiffe de travail en toile claire, montée sur une légère armature en osier, formait un petit auvent rafraîchissant autour du visage des travailleuses. De plus, leur cou était bien à l'abri des ardeurs du soleil sous une bande de tissu froncé, le bavolet. La halette lorraine ressemble au kissnot oléronais.




On trouve  des halettes dans une comptine chantée à la Saint-Nicolas:

Saint Nicolas, mon bon patron,
Apportez-moi des macarons,
Des biscuits pour les p'tites filles,
Des marrons pour les garçons,
Des mirabelles pour les d'moiselles,
De beaux rubans pour les mamans,
Du tabac pour les papas,
Des lunettes pour les grands-pères,
Des halettes pour les grands-mères
Un pot de fleurs pour ma chère sœur
Un baiser pour mon petit cœur.

Et on trouve même aujourd'hui d'énormes halettes sur les aires d'autoroutes! 
Certes, elles ne sont pas en toile claire, l'armature en bois n'est pas à la bonne place et elles ne protègent aucune frimousse féminine mais ne trouvez-vous pas que ces énormes poubelles ressemblent à des halettes ?

J'aurais donc pu intituler mon billet "Les halettes des haltes" !


Attention ! Ma Dalton ne porte pas une halette !

 * paquis (ou pâquis): petit espace de pâturage à la limite du village, transformé parfois en zone de petite agriculture ou de jardinage.
** usoir : en Lorraine, espace qui se trouve entre la maison et la rue et sur lequel on entreposait le tas de fumier, les outils agricoles... C'était en quelque sorte la vitrine de ses richesses...


Cartes postales anciennes : Delcampe
Photo de la halette de la halte: Epamin'

mercredi 16 janvier 2013

& Pan, pan, pan & pan!

Lentement, doucement, les flocons dégringolent du ciel en silence et recouvrent d'un froid duvet d'oie  le village endormi...

PAN!

Cheminant sur le chemin, le chemineau chemine vers les cheminées d'usine et tombe ...

PAN!

Comme les petits lapins d'Alphonse Daudet lors de son installation au moulin, les lièvres, surpris par le bruit, détalent,,la queue en l'air, et plongent dans le fourré.

 PAN!



Le petit bonhomme sur le carreau, dessiné sur la buée, a tout vu, tout entendu mais il se brise et disparaît dès qu'on tire sur le rideau...

PAN!

Quatre détonations !
Le début d'un scénario terrible, le prologue du récit d'un meurtre perpétré dans la nuit hivernale, une nouvelle enquête pour Miss Marple, Hercule Poirot and C°...

Hi! Hi! Hi! Hi! Ha! Ha! Ha! Ho! Ho! Ho! Hou! Hou! Hou!
Mais non ! Vous n'y êtes pas du tout!
Comment pouvez-vous imaginer que je vous narre une histoire criminelle ? Ici, dans mes esperluettes ! Je laisse cette tâche à notre Pierre Bellemare national qui fait ça très bien! 

Le chemineau susdit (mais non, ce n'est pas son nom!) a simplement glissé sur le verglas, en se rendant à son travail, tôt le matin. Le bruit de sa chute a fait fuir les sieurs Léporidés.
En ce qui concerne le petit bonhomme, faites l'expérience : vous dessinez une frimousse sur la vitre couverte de buée puis vous fermez vos rideaux ; la frimousse se retrouve du côté du froid et disparaît au fur et à mesure que la vitre se désembue...

Ce que j'aime, donc, ce ne sont pas les coups de feu mais les pans! Les quatre pans, voyons !... Les toitures à quatre pans: pan, pan, pan,et pan...



Avez-vous remarqué comme elles en imposent, ces belles bâtisses au toit quatre fois pentu ? Ne trouvez-vous pas qu'elles ressemblent à s'y méprendre aux tours fortifiées d'antan?
Avez-vous noté comme elles sont majestueuses, qu'elles soient au bord de la route, au milieu d'un petit bois, au centre d'un village ou au bout d'une longue allée ?

Et lorsqu'elles sont couvertes de neige, splendides bâtiments dressés dans un paysage d'hiver, elles nous emportent au pays des histoires, des récits historiques et chevaleresques...  

Je suis certaine que si l'on est patient et que l'on sait attendre, on peut voir arriver, au pied des hauts murs, tout un équipage caracolant de chevaux et de carrosses, juste éclairé par la lueur vacillante de quelques flambeaux allumés et plantés dans la neige...




Cartes postales trouvées sur le site plus que génial Delcampe

samedi 12 janvier 2013

& 30 x 25 voire davantage


Je tremble!
J'ai peur!
Je n'ai pas envie de sortir de chez moi!
J'ai mal au ventre !

Mon coeur va exploser dans ma poitrine!
Je tourne comme un lion en cage dans ma petite maison!
Il faut que j'y aille!
J'attends cela depuis si longtemps!
Je les attends depuis si longtemps!

Eux ne se doutent de rien!
Ils tremblent.
Ils ont peur!
Ils n'ont pas envie de sortir de chez eux!
Ils ont mal au ventre!



Septembre 1982!
Aujourd'hui, c'est la rentrée!
Ma première rentrée !
Je suis maîtresse d'école!

J'ai toujours voulu être maîtresse d'école et j'ai beaucoup travaillé  pour y arriver.

30 années se sont écoulées... 30 rentrées ! (trentrentré, hihihi!)
J'aime toujours autant être maîtresse d'école!
Je travaille toujours beaucoup (je dirais même plus!) pour bien faire mon métier.

Mes premiers élèves approchent de la quarantaine; ceux de cette année ont 9 et 10 ans!

Et quand je regarde mon album de photos de classes (Snif! Il me manque les trois premières : 1982, 1983 et 1984), je me dis que le jour où j'aurai une page Bouille-bouquin personnelle (j'avoue que ça me titille un peu quand même!), la liste de mes "amis" sera essentiellement composée des noms de tous ces gamins dont j'ai croisé le chemin. 
Car, en plus, certains de ces futurs amis-anciens élèves me témoignent encore leur attachement d'une petite carte postale de vacances, d'un signe de la main ou d'une affectueuse embrassade lorsque l'on se rencontre...C'est donc des vrais gens...

Si j'ai pendant une ou deux et pour certains, trois années (quelles années, ces trois années-là!), donné à ces lutins d'autrefois le meilleur de moi-même, je voudrais qu'ils sachent, TOUS, combien tout ce qu'ils m'ont apporté au fil des ans m'est précieux.

Avec une moyenne de 25 élèves par classe par an ajoutés à la multitude de gamins rencontrés plus ou moins longtemps pendant 5 années de remplacement (des petits de 2 ans aux grands de CM2!), calculez le nombre de regards d'enfants que j'ai eu le bonheur de croiser... et le nombre de cahiers que j'ai corrigés !

J'ai appris - quel drame! - que quelques uns de mes gamins  avaient eu une vie très courte, que d'autres avaient fait quelques mauvais choix et qu'ils avaient réussi malgré tout à reconstruire leur vie. 
Je suis heureuse et fière de savoir que la plupart de mes anciens élèves sont désormais bien installés dans leur vie, ont fondé une famille ou sont en couple, poursuivent leurs études ou ont un métier.  

Que leur vie à tous soit belle, douce et clémente!

Soyez heureux, mes loulous!

La maîtresse



mercredi 9 janvier 2013

& Zi end

 (Je recommence mes papotages blogantins en ce début 2013 en racontant une fin... Faut le faire, non?)

Allez, on chante tous ensemble:

Un cavalier qui surgit hors de la nuit
Court vers l'aventure au galop...
Son nom, il le signe à la pointe de l'épée
d'un Z qui veut dire...



PERDU!
Z  n'est pas seulement la signature du cavalier masqué que je trouvais si beau quand j'étais petite... C'est vrai qu'avec ou sans petite moustache de caballero, l'était pas moche le Guy Williams!


Z, c'est d'abord la toute dernière lettre de notre alphabet (consonne fricative alvéolaire sonore, excusez du peu!) qui a bien failli ne jamais y être...
Certains se plaisent à croire que Caïus GUGUS (nom passe-partout des citoyens romains, comme l'est Jean DUPONT chez nous, John SMITH chez les Anglais et Juan LOPEZ chez les Espagnols), contrarié de la présence inquiétante voire maléfique de zêta, la sixième lettre de l'alphabet grec, l'aurait fait supprimer; d'autres disent que sans utilité phonologique, on l'aurait simplement retiré des codes d'écriture.
Mais quand on est conquérant romain, qu'on joue au SCRABBLE et qu'on veut poser sur sa tablette (d'argile!) des mots piqués aux conquis grecs, il est obligatoire d'avoir les bonnes lettres dans son jeu: le Z réintégra donc l'alphabet latin mais en queue de peloton...





Z, c'est cette lettre si difficile à écrire pour les petits élèves (trop de boucles, gauche/droite, haut/bas...) et dont, hélas, on ne peut se passer à cause de la conjugaison : vous venez, vous verrez, vous vaincrez....

Z, c'est pas terrible quand il s'agit d'une série de films, sauf si c'est le film "Z" avec Yves Montand.

Z, c'est l'ensemble de tous ces nombres qui nous ont causé tant de souci au collège et au lycée...mais si, rappelez-vous: \mathbb{Z}, ensemble des entiers relatifs, ces nombres qui nous enquiquinaient parce qu'ils pouvaient être positifs ou négatifs...

Z, c'est le nom d'une fourmi du dessin animé Fourmiz, celui d'un personnage de Men in Black et c'est Dragon Ball Z!

Z, c'est le nom de la génération de mon petit-fils (voir les Z'ed, c'est zédifiant!)

Sans Z,
  • pas de Zézette, épouse X;
  • pas de Zizi JEANMAIRE ni de bruant zizi ni du zizi dont tous les sont fiers...
  • pas de Zélie, de Zoé, de Zaccharie, 
  • pas de Zadig pour Voltaire, pas d'Emile Zola
  • pas de Zazie ni de Zaz,
  • pas de Zinedine Zidane
  • pas de zozotement, ni de zizanie, ni de zombie (est-ce que ça nous manquerait vraiment?)
  • pas de Zébulon pour Margote ni de Zouzou, dans la maison de Toutou (ça, ça m'aurait manqué!)
  • pas de Zinzins de l'espace
  • pas de zéphyr, ni de zèbre, ni de zazou, ni de Zoulou....
  • pas de zen attitude... ni de zénith!
  • pas de drôle de zozo, ni de Zorro, ni de zéro.
♪ Un cavalier qui surgit hors de la nuit
court vers l'aventure au galop
Son nom, il le signe à la pointe de l'épée
d'un Z qui veut dire Zorro
Zorro, Zorro, renard rusé qui fait sa loi
Zorro, Zorro, vainqueur, tu l'es à chaque fois...
ZORRO !  ZORRO ! ZORRO ! ZORRO ! ZORRO !


Bon, ça y est, les lettres, c'est fini!
J'ai tout raconté de A à Z !

...  et si on parlait de zéro....

Le Y, c'est par ici !

samedi 5 janvier 2013

& Des voeux pour vous...


Coucou, le monde!
Coucou, les gens !

Malgré mon long silence, j'ai pensé très souvent à vous, si, si !

En ce début d'année 2013, je viens vous saluer et je vous offre chaleureusement les vœux suivants :
  • une bonne, une très bonne, une excellente santé ou la meilleure santé possible
  • des gens qui vous aiment et que vous aimez (et vous le dire souvent!) 
  • plein de petits bonheurs quotidiens pour vous et pour ceux qui vous sont chers
  • pouvoir sourire au moins cinq fois par jour, pas dans le miroir de la salle de bains mais à des vrais gens (vous mangez bien 5 fruits et légumes par jour...)
  • un peu de sous donc du travail
  • des projets et beaucoup d'imagination pour les réaliser
  • de l'eau potable à boire, du bon air à respirer et quelques mottes de terre à cultiver (une jardinière sur le balcon ou un pot dans la cuisine, ça peut suffir!)
  • un arbre à admirer tous les jours
  • de belles balades ici ou plus loin
  • de petites (ou grandes) réussites personnelles, familiales ou professionnelles
  • ...
  • de plus en plus de visiteurs sur vos blogs !
De tout coeur,

Votre Epamin'
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