jeudi 30 décembre 2010

& V comme... Voeux


Alphabet : chapitre 22
Voici venir la nouvelle année !
Meilleurs Vœux à vous tous, amis visiteurs!
Savoureux réveillon!
Que 2011 vous garde en bonne santé et vous apporte la joie, la bonne humeur,
le bonheur des petits plaisirs simples,
de belles et inoubliables rencontres dans la vraie vie ou par ici,
des sourires qui révauffent*, des regards qui ravurent*,
des mots qui encouravent*, des mains qui apaivent*
et des lendemains qui chantent...

Très Bonne Année 2011 à tous!


* Comme c'est mon blog, j'ai le droit d'utiliser des néologismes, d'abord!
Table de fête (Photo Epamin')

vendredi 24 décembre 2010

& J...N...

Le 27 décembre, 
nous souhaiterons un
JOYEUX ANNIVERSAIR
à mon adorable petit-fils...
Une année de vie,
une année de bonheur!



Mais ce soir, 

c'est à vous tous, 

amis visiteurs,

que je souhaite

un très

JOYEUX  NOËL !
  

lundi 20 décembre 2010

& Nobody's perfect

...et pourtant, lui, il l'est et depuis très longtemps...

Sa silhouette, pourtant septuagénaire, n'a pas pris une ride. Elle est tellement reconnaissable qu'à chaque fois que je la vois, je redeviens une petite fille. 
Doucement arrondi, lisse et toujours plein de promesses, il a accompagné toutes mes vacances d'enfance. A certaines périodes de l'année, on lui confiait tous nos secrets de famille, nos meilleures idées, nos rêves sucrés et nos plus belles histoires parfumées. A d'autres moments, c'est lui qui nous offrait son cœur, nous rendait nos trésors et embellissait nos repas en famille.

Incapable de cacher quoi que ce soit, toujours honnête, on peut lire en lui comme dans un livre ouvert. Doté d'un grand sens pratique, il est solide et robuste et peut traverser le temps, de génération en génération, sans être marqué par le temps.
Adepte pratiquant du développement durable, et ce depuis toujours, sa vie saine est un modèle d'écologie et d'économie. Avec lui, aucun gaspillage, aucun déchet : il met à l'honneur le recyclage.

Sobre, transparent et discret, il sait pourtant solliciter tous nos sens : bien rangé dans l'armoire ou dans la cave, au milieu de ses compagnons, il offre à nos yeux gourmands les mille et une couleurs du potager et du verger; quand on le prend dans nos mains, sa peau lisse et pourtant de sable nous donne l'illusion de tenir un coffret à bijoux, une boîte précieuse; dès qu'on lui tire sa petite langue orange et qu'avec un "pop" affectueux et un léger cliquetis de métal, il nous ouvre son cœur, de savoureuses senteurs mêlées de souvenirs de cueillette nous titillent les narines; enfin, quand on déguste son contenu... c'est le bonheur! 

Le bonheur pour les papilles mais aussi pour l'âme : souvenirs de petits pois fraîchement écossés qui roulent, de cerises dénoyautées noyées dans le sucre, de haricots verts bien alignés recouverts de gros sel, de mirabelles dorées et ouvertes parées pour se faire entarter, des pas de mon grand-père qui emporte, dans le froid couloir, une pleine corbeille de bocaux à cuire, de la voix de ma grand-mère, au fond de la buanderie, qui surveille la cuisson des bocaux, et tant d'autres choses ... 


Puisque je vous dis que le Parfait est vraiment parfait!

Parfait de Noël  sur jardin de neige (photo Epamin')

mercredi 1 décembre 2010

& Une question de temps

Jean-Baptiste CLÉMENT immortalisa "le Temps des Cerises"; Marcel PAGNOL raconta à merveille "Le Temps des Secrets" et "Le Temps des Amours"; Francis Lemarque et mon grand-père chantèrent "Le Temps du muguet" et mes parents connurent le temps des yé-yé...
Et moi?

Eh bien, depuis quelque temps, je n'ai plus le temps!
J'ai juste le temps de travailler, et encore, quand on m'en donne le temps... Etant donné qu'on nous demande toujours de faire, dans les temps, un truc ou un machin pour avant-hier, j'avoue que parfois, je n'ai pas assez de temps, bien que j'essaie toujours de faire plusieurs choses en même temps...
Du matin au soir, le temps file et  je regarde passer le temps sur le radio-réveil de ma table de chevet, sur ma pendulette de salle de bains, sur le cadran de mon four micro-onde ou de l'horloge de cuisine, sur l'écran de mon ordinateur (13h56 au 3ème top!), sur l'horloge de ma classe ou de mon bureau, .... mais pas sur ma montre car j'ai décidé depuis septembre de ne plus en porter!
Du matin au soir, je suis prise par le temps mais je ne parviens jamais à prendre mon temps.
Alors, j'apprécie lorsque le temps se met à être mauvais, gris, maussade, à la neige (comme les œufs mais c'est moins goûteux!), car là, le temps ne compte plus. On a le droit de perdre du temps, de tuer le temps, de trouver le temps long et comme on marche et on roule au ralenti, certains essaient cependant de gagner du temps. Pourtant, en cas de sale temps, on tolère davantage les retards, les absences, les fautes de temps, les rendez-vous manqués, ...

Mais il est un rendez-vous que je n'ai pas manqué aujourd'hui: celui que j'attends, tous les ans, dès les premiers froids, dès que le temps met son manteau blanc de froidure, de grand vent et de neige...
J'ai pris tout mon temps pour m'habiller et pour me chausser chaudement. Il faut bien se préparer pour un rendez-vous important!
J'ai pris tout le matériel nécessaire puis j'ai tout bien installé dans mon jardin : ici, quelques grosses boules de graisse, là, quelques poignées de graines...
Alors, lentement, je suis rentrée à la maison et j'ai attendu, quelques instants, bien au chaud derrière mes carreaux...

Mes petits invités, qui ne vivent pas de l'air du temps, n'ont pas pris beaucoup de temps pour arriver... En trois minutes à peine, toutes les auberges de mon jardin étaient prises d'assaut et affichaient "COMPLET".
J'ai passé un bon moment à contempler toutes ces petites boules de plumes qui voletaient partout dans les arbustes de mon jardin...


Comme tous les ans, depuis longtemps, je m'oblige à prendre le temps quand arrive le temps des petits oiseaux...
Quant à prendre le temps pour bloguer régulièrement, on verra ça quand j'aurai plus de temps...

Mangeoire pour V.I.P. (Very Important Passereaux!) Photo Epamin

samedi 20 novembre 2010

& Dir'cab

En ce mois de novembre 2010, nous avons assisté à un surprenant remaniement ministériel, n'est-ce pas? Comme tout a déjà été dit, écrit et filmé sur ce sujet, je ne rajouterai aucun commentaire. 
Je tiens cependant par ce billet à rendre hommage à tous les Directeurs de Cabinets.

Trois qualités majeures s’imposent pour être un bon "dir'cab": posséder un réel sens de l’organisation, avoir des qualités relationnelles ainsi que des capacités techniques. Viennent ensuite la disponibilité et l’esprit d’initiative.

A la frontière de l'administratif et de l'hygiénique

Le Directeur des Cabinets n’a pas beaucoup de pouvoir dans la gestion des locaux car il ne peut guère gérer ce qui se passe lorsque les portes se referment  sur chaque cabinet... Cependant, il est en prise directe avec l’administration lorsque des problèmes surviennent et il assure la liaison avec les services techniques de la commune.
Le Directeur des Cabinets est forcément le directeur de l'établissement. Son trousseau de clés à la ceinture, il partage son temps entre sa classe, son bureau de directeur, le téléphone, l'ordinateur et la messagerie académique, la cour, les préaux, les couloirs, le petit portail, le grand portail, la porte d'entrée, le jardin pédagogique, les cages d'escaliers, la BCD, les différents cagibis, la salle polyvalente, la salle des maîtres, les autres classes et bien sûr, les cabinets.
Il intervient essentiellement dans les "affaires" internes: les fuites, les problèmes de papiers (qui traînent, qui bouchent, qui manquent...), les partenaires distributeurs et les manquements au règlement intérieur. Ce sont ses compétences techniques et surtout sa connaissance des mécanismes de plomberie, des dérouleurs en tous genres, des textes en vigueur et des numéros de téléphone d'urgence qui "facilitent" son travail au sein des cabinets.

Le domaine réservé du « Dir'cab »
Il exerce en premier lieu un rôle dans le domaine de l'hygiène et de la sécurité et depuis quelques années, dans le domaine du développement durable. C’est le chef de file du côté filles comme du côté garçons mais c'est aussi un manager de compétences pédagogiques et éducatives. Il assure également la coordination des relations avec les différents services de la mairie. De ses bonnes relations avec ces services administratifs partenaires  dépend, pour une large part, le bon fonctionnement des cabinets. Il doit parfois intervenir lui-même en urgence sur les tuyaux en attendant les secours...
La bonne utilisation des cabinets est au cœur de sa mission. A ce titre, il prépare des affiches contre le gaspillage de l'eau et du papier et pour le tirage des chasses, gère les stocks de papier et de savon, suit avec attention les dossiers "anti-fuites" ou "mauvaises odeurs", met en place des projets éducatifs à destination des usagers, supervise l'usage et l'entretien des locaux, veille au respect des règles... 

Je suis dir'cab depuis trois ans et j'assume avec professionnalisme mes fonctions...
Hélas, il semble que tous les dir'cab ne reçoivent pas le même salaire...  
Cela dépend des cabinets, sans doute...

P.S. : Je profite de ce billet pour rendre un sincère hommage à toutes les femmes et à tous les hommes de ménage ainsi qu'à tous les ATSEM (Agents Territoriaux Spécialisés des Écoles Maternelles) qui entretiennent quotidiennement les toilettes des établissements scolaires et d'ailleurs. 

mercredi 10 novembre 2010

& Mamirazzi

Dès que je suis dans la même pièce que lui,
mon Lumix sort de son étui
et je deviens une mamie paparazzi,
une "mamirazzi"...





Sa jolie petite tête ronde, ses petites mains, ses doigts minuscules et pourtant si habiles, ses pieds de marionnette, ses joues douces et rondes comme des pêches, sa frimousse à bisouiller, ses yeux splendides, son sourire aux deux quenottes, son petit nez retroussé, sa bouche-framboise, tout dans ce bébé potelé me rend artiste...

Et en plus, c'est mon petit-fils!

samedi 6 novembre 2010

& Un U nu

(Il faut lire [Cnunu] )

Alphabet : chapitre 21
U: Vingt-et-unième lettre de l'alphabet latin moderne;
U: Cinquième voyelle de l'alphabet latin moderne;
U: Descendant direct du V latin;
U: Minuscule fer à cheval qui porte toujours bonheur puisque ses éponges sont en haut et empêchent ainsi le bonheur de tomber;
U: Pas de bol! On parle de clavier AZERTY  mais pas de clavier AZERTYU...
U: La lettre préférée du roi Ubu et de tous les hurluberlus;
HUe Cocotte!
Uhu colle !
Unique, comme chacun d'entre nous;
Universel
Union
U c'est toi (ben oui, I love U!);
U ... Les nouveaux commerçants (hihihi!)
U la licorne de l'enfance selon Solotareff ;
U, pour un humain sans hache;
U représente la sélénocystéine dans les séquences d'acides aminés des sélénoprotéines (c'est évident, pas vrai?);
U pour souligner chez M. HTML;
"La voix U, dit le maître de philosophie, se forme en rapprochant les dents sans les joindre entièrement, et allongeant les deux lèvres en dehors, les approchant aussi l'une de l'autre sans les joindre tout à fait: U. 
Monsieur Jourdain
U, U. Il n'y a rien de plus véritable, U. 
Maître de philosophie
Vos deux lèvres s'allongent comme si vous faisiez la moue, d'où vient que, si vous la voulez faire à quelqu'un et vous moquez de lui, vous ne sauriez lui dire que U. 
Monsieur Jourdain
U, U. Cela est vrai! Ah! que n'ai-je étudié plus tôt pour savoir tout cela!"


Ultime instant

lundi 1 novembre 2010

& Sursoulélè

Hihihi!
Perdu! Malgré le titre (un peu trafiqué, je le reconnais...), vous ne trouverez ici ni légende africaine, ni histoire de griot, ni conte étiologique. Lisez plutôt...

Petit-Four-sur-Jelet,
Calessoncourt-sous-Thiffe,
Trifouilly-les-Oies,
Tumulus-lès-Kachadoc'h*...

Ah, que j'aime les noms de lieux! Et parmi tous les noms de lieux, j'aime beaucoup les noms composés de certaines de nos communes de France (et aussi de Navarre...) qui racontent toute une histoire sur un seul panneau... 

Certains de ces toponymes "coulent de source" comme Villeneuve-sur-Lot, Chalon-sur-Saône, Châtillon-sur-Seine, Nogent-sur-Marne, Sully-sur-Loire, Tournon-sur-Rhône et même les plus nuls en géographie peuvent les retrouver facilement sur une carte...
Pour les villes qui "prennent les eaux" comme Châteauneuf-les-Bains,  Amnéville-les-Thermes, Challes-les-Eaux..., la source est thermale!
De nombreux noms enracinent chaque lieu dans sa terre ancestrale : Beaumont-du-Périgord, Crèvecœur-en-Brie, Châlons-en-Champagne, Vernou-en-Sologne,  Saint-Léger-en-Yvelines, Sauveterre-de-Béarn, Bourg-en-Bresse, Fraisnes-en-Saintois,...
D'autres encore nous renseignent:
- sur le décor et l'environnement : Hannonville-sous-les-Côtes, La Grange-aux-Bois, Joinville-le-Pont, Druyes-les-Belles-Fontaines, Fontenay-sous-Bois, Saint-Leu-la-Forêt, Boulogne-sur-Mer... 
- sur la commune la plus grande du secteur : Bussy-lès-Daours, Saint-Père-lès-Vézelay, Bourg-lès-Valence, Raphèle-lès-Arles...
- sur la fusion administrative de deux communes: Jussecourt-Minecourt, Babeau-Bouldoux, Monsempron-Libos ...
Parfois, dans le nom de la commune, on trouve aussi une allusion poétique, historique ou rocambolesque à un évènement du passé: Castillon-la-Bataille, Vaison-la-Romaine, Buis-les-Baronnies, Epineu-le-Chevreuil, Châteauneuf-du-Pape, Brie-Comte-Robert, Jouy-aux-Arches...
Et chacun d'entre nous connaît au moins un nom de commune dans lequel on retrouve un saint ou une sainte du calendrier voire même un St patron ou une Ste patronne "rayés des cadres" comme  Saint-Front-la-Rivière, Saint-Bonnet-Tronçais, Saint-Leu-d'Esseren, Sainte-Tréphine... 

Mais je me pose une question : les "baptiseurs" de communes pensent-ils toujours aux conséquences de leurs décisions ?
De nombreuses, longues et douloureuses histoires entre villages n'auraient-elles pas pu être évitées si l'on avait réfléchi davantage sur le nom des communes et si l'on avait, par exemple, évité les mots "sous" et "derrière" ?

* Ces quatre noms de communes sont inventés...

samedi 9 octobre 2010

& Portes à cocher

Ma première porte cochère fut icaunaise et citadine. 
Dans mes souvenirs, elle est bleue, carrée et ouvre sur un immense porche bordé de deux "très hauts" trottoirs que j'aimais "escalader" et sur lesquels je m'amusais à sautiller. Ah! Comme mes petites jambes de fillette avaient du mal à monter sur ces trottoirs! 
Il me semble également que le sol de ce porche était pavé mais seules certaines personnes (qui se reconnaîtront!) pourront valider mes propos...

Ma seconde porte à cocher, tant elle a d'importance pour moi, est celle de la ferme de L.
En berceau, avec une clé de voûte gravée datant de 1706, elle est l'un des symboles de mon enfance et de toutes mes vacances. Comme une porte de forteresse, elle a abrité mes premiers pas, mes premiers tours de tricycle, mes premières balades à cheval (de trait...), mes premiers émois amoureux, mes premiers démarrages en tracteur... Encore aujourd'hui, à chaque fois que je la vois et que je l'ouvre, j'ai dix ans...


Elle est chargée de trois cents ans de souvenirs, porte de vraies blessures de guerre et des meurtrissures de travail; elle fut très abîmée lors d'une inondation et a cruellement souffert lors de la tempête de 1999. Son grincement est inimitable et le bois usé de son système de fermeture (d'origine ou presque...) laisse imaginer le nombre de mains qui s'y sont posées! 
Comme presque toutes les portes cochères de campagne, un de ses battants est percé d'un guichet pour laisser passer les piétons et l'autre laisse passer les chats en bas et les oiseaux en haut... Des chasse-roues très discrets, un gratte-pieds et un anneau ornent  la porte.

La troisième porte cochère qui mérite un détour est celle qui abritera mes derniers jours (enfin je l'espère!...). Dans ce petit village, elle fut le témoin du travail des hommes et a retrouvé une nouvelle jeunesse grâce au travail de mon homme. Toute vitrée, elle éclairera notre maison et ensoleillera notre dernier horizon.

Et je coche, bien sûr, toutes les autres portes cochères qui, citadines ou rurales, racontent  notre histoire et nos histoires.

Clef de voûte de la porte de L. (Photo Epamin')

samedi 18 septembre 2010

& Sans petit homme vert

Je dis BRAVO!
Je dis MERCI!
Je dis CONTINUEZ AINSI!

Il suffit de quelques traces de peinture, d'un regard, d'une posture et une espèce d'alchimie merveilleuse se crée entre deux individus ...
L'un est debout,  immobile, en attente et il scrute l'horizon pour voir si aucun ennemi ne s'avance et ne menace sa vie.
L'autre, assis dans sa boîte musicale (ou non) et climatisée (ou non), les yeux et l'esprit concentrés sur ce qu'il fait, se déplace et vit sa vie...
Puis soudain, là, à cet endroit précis, alors qu'ils ne se sont jamais donné le moindre rendez-vous, c'est la rencontre.

Elle se fait sans un mot et pourtant tout se dit:
" S'il vous plaît !?!?
- Je vous en prie!
- Vous êtes bien aimable!
- C'est normal! 
- Je vous remercie!
- De rien !
- Bonne route!
- Bonne journée!"

Elle se fait sans un mot et honore la vie...
Un petite signe de tête, un petit signe de la main, deux sourires...

J'aime sauver une vie en laissant passer quelqu'un sur un passage pour piétons!
J'aime quand quelqu'un s'arrête pour me laisser vivre quand je suis piéton!


Je vous souhaite de belles rencontres sur les "passages cloutés"...

Jaune et noir (Photo Pierris)

samedi 11 septembre 2010

& Sur le carreau...

Il sautillait, bondissait, batifolait dans les herbages qui entouraient la grande ville. Primesautier, parfois même effronté, ses pas mesurés ou pas l'emmenaient toujours vers de nouveaux espaces car l'inconnu ne lui faisait pas peur!

Ce jour-là, sous un doux soleil de septembre,  il avait décidé de visiter le nord de la ville et il se mit  à suivre le  chemin qui menait vers le petit bois. 
"Fichtre, se dit-il, ça circule par ici!" 
En effet, il lui fut bien difficile de traverser la chaussée pour aller voir ce qui se passait de l'autre côté de la route. Mais il ne regretta pas d'avoir risqué sa vie car ce qu'il vit l'époustoufla.
De toute sa vie, il n'avait jamais rien vu de semblable: des camions, des bennes, des cheminées, des monticules de terre, des gens qui vont, qui viennent, qui s'affairent comme des fourmis au milieu de trucs et de bidules! Mais quel était donc cet endroit ? 
Afin de comprendre où il était et ce qu'on y faisait, Messire Phanero fureta un peu partout puis, d'un bond, s'installa sur... ma vitre de voiture!
Ce n'est qu'au bout de quelques secondes, en sortant de la déchetterie, que j'aperçus un gros Leptophyes punctatissima, là, sur mon pare-brise!
Vert, le petit insecte l'est de nature mais on peut penser qu'en cet instant, il était vert de trouille ou vert de colère... 
Malgré la limitation de vitesse à 50km/h, pas possible pour la bestiole de sauter en marche : elle était collée au carreau et seules les fines et longues antennes de ce gracieux orthoptère frétillaient dans le vent.
J'ai repensé alors à cette géniale publicité où l'on voyait un escargot tombé par mégarde sur le capot d'une voiture et qui faisait  le voyage de sa vie...

Ma bestiole m'a quittée d'un saut au premier stop et j'espère de tout cœur que la balade que je lui ai offerte par hasard lui a fait plaisir...

Pare-soleil Pas moi

mardi 31 août 2010

& Août

Pardon à tous ceux qui viennent ici pour sourire, pour s'étonner, pour se distraire car d'habitude, ici, c'est léger, amusant, serein, couleur ciel bleu et tout ça, et tout ça...
Dans ce billet, ça ne sera pas possible.

En effet, en cette fin d'août, je suis triste, comme toujours, depuis toujours...
Rassurez-vous, cette morosité n'est liée ni à la rentrée qui approche (bien au contraire !) ni à l'été qui touche à sa fin, non, non! C'est simplement que le mois d'août, pour moi, c'est le mois des douleurs.

D'abord, ce furent les insupportables et longues douleurs de ma mère lorsque j'ai décidé de venir au monde en cet auguste mois puis les mêmes atroces douleurs lors de l'arrivée de ma petite sœur, quelques années plus tard.
Ensuite, mes premières douleurs de fille (vous savez, l'arrivée des Anglais...) me firent entrer dans la cour des grandes.
Puis, toujours en août, commencèrent et finirent deux histoires qui auraient dû durer toujours...

Enfin et surtout, c'est le mois de sa mort!

Adolescente insouciante, j'ai vu la maladie l'affaiblir, le briser, le détruire et l'emporter et ma vie ne fut plus jamais la même.
Il avait veillé sur mes premiers pas, m'avait tenu la main pour monter puis pour sauter les escaliers, m'avait installée sur mon tricycle, m'avait fait sentir les roses et montré les coccinelles, m'avait ouvert les portes de son atelier, m'avait appris à faucher... Il avait enchanté mes jours de vacances, avait parsemé mes matins de framboises, de groseilles, de noisettes, de fraises des bois et de petits pois fraîchement cueillis et il avait peint mille arc-en-ciel dans mon ciel d'enfance.
Puis, un matin d'août, à l'aube, après de longs mois de souffrance, il s'endormit enfin paisiblement, pour l'éternité. 
Aucun mot pour dire!
On déposa quelques magnifiques glaïeuls de son immense jardin sur son lit, tout autour de lui.

Lui ai-je assez dit que je l'aimais? On ne dit jamais assez aux autres qu'on les aime!


Cette année, pour la première fois depuis sa mort, j'ai fait pousser des glaïeuls dans mon jardin! 
Sans doute l'hommage d'une grand-mère à son grand-père!

samedi 28 août 2010

& J'ai grandi de 70 cm

Il a eu 8 mois hier!
Lui, ce petitou adorable dont les yeux bleus magnifiques sont deux petites flaques de bonheur limpide...
Lui dont le sourire (sans dent pour le moment !) ressemble à celui du soleil que les enfants dessinent dans le coin de la feuille; vous savez, ce soleil éclatant qui a des fleurs au bout des rayons!...
Lui dont les babillages, les bavouillages, les galipettes et les fossettes sont autant de rouleaux de réglisse, de pastilles Vichy, d'anis de Flavigny à déguster.


Sans le savoir et sans le vouloir, mon petit-fils me fait grandir. Pas en taille rassurez-vous, mais dans ma tête!
Je vis et je vois la vie différemment depuis qu'il est là (et même depuis 9 mois avant son arrivée!); rien, plus rien n'est pareil qu'auparavant. Le soleil est toujours là, même si le ciel est noir d'orage ou gris de pluie...Et il y a, en plus, le doux sourire de maman de ma fille...

Être mamie: quelle belle aventure!

mardi 24 août 2010

& Copains comme cochons

Jadis, je trouvais ça  magique!

Plus tard, j'ai tenté de comprendre.

Aujourd'hui, j'admire.

La première fois que je les ai vus ensemble, il y a très longtemps, j'ai vraiment pensé que leur lieu de vie était un espace enchanté tant leur promiscuité me semblait improbable. Ils partageaient le gîte, le couvert, l'ombre, l'eau claire et vaquaient à leurs occupations journalières sans jamais se gêner... 
Et pourtant ! Ils ne parlaient pas le même langage, n'étaient pas de la même race, n'avaient pas les mêmes rites et ne respectaient pas les mêmes lois... Malgré toutes ces différences, ils vivaient ensemble, en bon entente et dans le respect des habitudes de chacun.

Quelques années plus tard, j'ai appris que ce mélange des genres était bénéfique aux uns et aux autres: ce que ne veulent pas manger les uns (et qu'on appelle les "refus") est apprécié par les autres, la répartition des espaces à vivre se fait selon les besoins de chacun, le tempérament placide des uns apaise et modère les fougueux emportements des autres et les êtres sans famille ont, malgré tout, de la compagnie.
En plus, il paraît que c'est bon pour l'environnement...

Aujourd'hui, quand je passe à côté d'une prairie où paissent ensemble bovins et équidés, je souris, j'applaudis... et je m'interroge.
L'homme, qui se dit doué d'intelligence (nous sommes quand même des Homo sapiens, pas vrai?), n'est pas capable de vivre en bonne intelligence avec ses congénères  (vous faut-il des exemples?...) alors que des animaux de familles, de genres, d'espèces et de races différentes cohabitent 24h/24h dans un espace clos, sans s'entretuer.
Ces "gens" là respectent les mères avec leurs petits, ne se bousculent pas pour arriver le premier, boivent ensemble sans s'insulter,  laissent dormir ceux qui dorment, tolèrent les différences, ...

Faut-il donc, pour agir avec sagesse, être bête à manger du foin?

Illustration: Toupies Lanka Kade

mardi 17 août 2010

& Folies bergères

Sur une scène d'un beau vert tendre, décorée de guirlandes de fleurs et d'arabesques dessinées par le vent, elles dansent.
Dans une chorégraphie mille fois répétée, elles suivent la maître de ballet. Chaque jour, elles bougent, se trémoussent, avancent, tournent, se regroupent, se dispersent, s'alignent...
Elles s'observent du coin de l'œil pour garder les distances et maintenir l'harmonie des lignes.
Elles craignent un peu l'habitué au regard noir qui les guette et qui pince leurs mollets quand elles ne respectent pas le rythme ou quand elles improvisent une sarabande.
Mais ce qu'elles redoutent le plus, c'est le jour du déshabillage!
Sans prévenir, on les attrape l'une après l'autre, on les maintient fermement et on leur retire leur jolie robe de laine douce. En un instant, elles perdent leurs formes avantageuses, leurs courbes moelleuses et retournent sur scène dans le plus simple appareil...

Mais le spectacle n'est plus le même! 
Je préfère voir, dans la prairie, Mesdames les brebis  (leur maris et leurs petits) avec leurs beaux habits!

Illustration : French Cancan (Macha)

mardi 10 août 2010

& La danse des sept voiles

Elle ne s'appelait pas Salomé; elle n'en avait ni la beauté, ni la renommée et j'ose espérer qu'elle n'en avait pas, non plus, la cruauté.
Et pourtant, comme la fille d'Hérodiade, la dame maniait les voiles avec beaucoup de féminité et les retirait un à un, avec lenteur. En respectant toute une gestuelle savamment étudiée qui donnait à penser aux spectateurs qu'ils verraient, tôt ou tard, quelque chose d'intéressant, elle laissait tomber au sol les étoffes légères, les velours colorés, les dentelles travaillées, les satins et les plumetis, les tulles et les taffetas...
Mais, à l'inverse de la belle Salomé (belle, belle, z'avez vu sa photo? Si ça se trouve, elle était moche comme un pou...), la dame, quelques instants après que les voiles aient chu, réajustait immédiatement d'autres tissus et masquait de nouveau son intimité par de l'organdi, de la mousseline, de la toile ou du calicot.
Étrange, me direz-vous! Plus que vous ne pouvez l'imaginer...
Non seulement la nudité ne durait guère mais ce phénomène se répétait quotidiennement et, pour couronner le tout, le choix des matières, des couleurs et des motifs était des plus contestables!
Imaginez une épaisse dentelle bleue délavée représentant  un dauphin bondissant associée d'une part à un velours cramoisi et d'autre part à un morceau de pseudo toile de Jouy verte.. ou bien un carré de boutis gris "drapé" près d'un tissu à gros tournesols jaunes rehaussé d'un patchwork de carrés tricotés...

Je n'exagère pas: c'est le spectacle que m'a offert (heureusement, gratuitement!) pendant un an, ma voisine d'en face, en changeant tous les jours (ou presque!), les pans de rideaux de ses fenêtres et de sa porte d'entrée vitrée... Pour chacun des trois battants de fenêtres et pour les deux battants de la porte, elle choisissait des tissus différents, quotidiennement... 
C'est le jour des dauphins bleus en dentelle que j'ai commencé à observer la danse des sept voiles de ma voisine...
Les sept voiles (Photo Flickr)

samedi 7 août 2010

& Si on prenait un petit T ?

Alphabet : chapitre 20
Un peu rigide certes, mais fort apprécié des Provençaux ("Té, vé, il est brave, ce pitchoun!"), le T est un chouette type.
Sans T,
pas de T. rex (le T roi);
pas de T-shirt (le maillot-T);
pas d'instant T (Bizarre, on ne dit pas l'instant I !);
pas de Mister T;
pas de T sur l'enveloppe sans timbre;
pas de T dans l'atelier du dessinateur;
pas de TGV;
pas de TF1 (bonne idée, finalement !);

Le T donne la sanT!
Le T écrit la liberT, l'égaliT et la fraterniT...et tous les autres mots en T qui enquiquinent les petits écoliers.

Le T offre le thé aux Anglais (et à tous ceux qui mettent du t dans leur thé à l'inverse de ceux qui  y mettent du ch ! Allez voir ici pour mieux comprendre).
Il est notre T d'oreiller (ou celle dans l'œil!) et notre premier T1 ou T2 (après, on oublie de compter les pièces!).
C'est le temps qui passe comme dans V = d / t , la empérature en degrés Celsius ou Fahrenheit et la grosse tonne de plumes moins lourde que la tonne de plomb.
Il facilite le tlépéage sur la route des vacances, a participé à l'invention du Tléphone, de la Tlévision, du Tléphérique, du Tlescope, du Tlégraphe, de la Tlécommande et permet la Tlépathie, le Tléguidage, les Tlécommunications et tant d'autres choses qui se passent de loin.  (Attention: Ne pas inclure Tlémaque dans cette liste: il ne s'agit pas d'un point de restauration rapide à distance!)

Avec T, ça  tinte, ça tintinnabule, ça tournicote, ça tartine, ça tarabuste, ça trottine, ça tripatouille, ça traficote,  ça tontine, ça tapote, ça tricote, ça tétine...

Pour faire des acrobaties, des opérations, des facéties ou de bonnes actions, le T s'associe au I.
Parfois, en souvenir des ces ancêtres grecs, il copine avec le h et fait naître Théo, Théophile, Théodora, Théa, Thalia, Théotime, Thérèse... fabrique des théorèmes, des théories, soutient des thèses et discute de théologie, de théocratie et de thermonucléaire .
Comme l'union fait la force, il travaille de temps en temps avec son jumeau : les lunettes ont ainsi deux branches, la brouette a deux manches, la biscotte et la butte ont deux côtés, la carotte et la hutte ont, en double, ce que vous voulez.
Discret mais efficace, en fin de mot, le T se tait.

Ah, au fait! C'est l'éT: n'oubliez pas d'en profiT!

T-shirt T.Rex (Photo CafePress)

lundi 2 août 2010

& Seul, tout seul

Seul, sans l'avoir décidé.
Solitaire, par obligation.
Ermite et pourtant au milieu d'un monde.
Agoraphobe? Fichtre, non!
Célibataire ? Allez savoir!
Enfant unique? Oh que non...
...mais peut-être le seul survivant de toute sa fratrie.
Malheureux ? Nul ne le saura jamais...
Hautain, non, mais altier, oui.

Il est seul, tout seul et il ne saurait dire depuis combien de temps, il est là.
Le mystère de sa vie vaut le détour et quand on le voit, les questions se bousculent dans nos têtes:
- Que fait-il là, tout seul ?
- Pourquoi est-il seul ?
- Quand, comment et avec qui est-il arrivé ici ?
- Comment a-t-il échappé aux folies meurtrières des hommes ?
- Pourquoi est-il encore debout après tant d'années ?
- Quelle est son histoire, quels sont ses souvenirs ?
- Combien de saisons verra-t-il encore ?
- Par quel heureux hasard prend-on encore soin de lui ?
- Qui le verra à terre ?


Ce vieux solitaire n'a pas de barbe, n'est pas chenu et tient debout sans canne, même sous la tempête. 
Il parle avec le vent, caresse les nuages, se nourrit de pluie, de ciel, de soleil et de terre et ouvre ses bras à des milliers d'hôtes en toutes saisons.
Que sa silhouette se dresse dans l'immensité d'une plaine, à flanc de coteau ou sur un éperon rocheux, elle transforme le paysage et lui donne une autre dimension.
Si le vieux solitaire pouvait parler, il nous dirait le temps qui passe, les colères du ciel, le travail et la sueur des hommes, le sang des champs de batailles, les amours cachées, les bruits du monde, les couleurs des saisons,  les sillons et les récoltes, les chants d'enfants,...


Je t'admire, arbre solitaire, arbre remarquable et te souhaite longue et belle vie...

Sculpture "Le bâton de vieillesse" (Photo Marbezy)

samedi 31 juillet 2010

& Recette d'été

  1. Prenez une petite Titine que vous connaissez bien et qui vous obéit au doigt et à l'oeil.
  2. Lavez la Titine avec de l'eau savonneuse et rincez-la à grande eau. 
  3. Videz soigneusement l'intérieur de toutes les choses inutiles et nettoyez avec application.
  4. Garnissez le fond de la Titine avec moult bagages, sacs, boissons, biscuits, coussins, doudous et couvertures. 
  5. Ne mettez rien sur la plage arrière de Titine (Pas assez de sable sur cette plage-là pour y planter un parasol !!!....)
  6. Dans la Titine, installez tout d'abord un adorable bébé tout potelé et souriant. 
  7. Attachez-le solidement dans l'espace qui lui est réservé et aménagez au mieux son environnement. 
  8. Placez ensuite une jeune maman avec tous ses accessoires de maman puis une grand-mère qui sait conduire (enfin, qui a toujours son permis avec tous ses bons points et pas un seul accident en 29 ans!).
  9. Si vous avez la chance d'avoir un papa et un papy en congé lors de la réalisation de cette recette, glissez-les dans la Titine, la recette n'en sera que meilleure!
  10. Dans la lumière du soir, à l'heure où les ombres s'allongent et où la chaleur se fait plus douce, faites démarrer la Titine. 
  11. Suivez longtemps les pointillés...
  12. C'est demain! Après plusieurs heures de non-cuisson (voyager la nuit, c'est le meilleur moyen d'éviter la cuisson-papillote!) et plus d'un millier de kilomètres, ouvrez les portières... 
  13. Au pied d'un vieil olivier, cueillez délicatement un Papé et une Mamé aux joues rosies d'émotion et laissez-les  fondre lentement devant un tout petit enfant.
  14. Ajoutez une grosse poignée de chaudes embrassades. 
  15. Posez tendrement des menottes de sept mois dans des mains de soixante-dix/soixante-douze ans.
  16. Versez quelques larmes sucrées.
  17. Mélangez des cheveux blancs, gris, bruns et blonds.
  18. Déposez ici et là quelques sourires d'enfant, de douces caresses et des regards bleus, verts, gris et noirs.
  19. Décorez avec des bouquets de lavande, des feuilles de laurier-rose et le chant des cigales.


Savourez, dégustez sans modération cette rencontre inoubliable.
Prenez et reprenez du rab de bonheur  et ... n'oubliez pas d'apporter un Tupperware... pour emporter des miettes et des souvenirs heureux...

70 ans séparent ces deux jolies mains...(Photo Epamin')

mardi 20 juillet 2010

& Pour une poignée de haricots

Un espace.
Un territoire bien délimité.
Des frontières naturelles ou mises en place par chaque tribu.
Un patrimoine familial jalousement préservé.
Un point d'eau individuel ou commun.
Des petits chemins, des sentes, des allées.
Un abri, deux cabanes, trois appentis...

Le temps pris, perdu, partagé, mesuré, attendu, venu...
Des trésors... d'imagination.
Des couleurs, des formes, des senteurs, des saveurs.
Des échanges, des dialogues, des confidences, des commérages, des ragots, des disputes, des querelles, des raccommodages.
Des pas, des mains, des mots, des sourires, des rires, des visages.
Travailler, suer, arroser, semer, planter, repiquer, rire, papoter, récolter, ramasser, cueillir, offrir, recevoir, sentir, goûter, donner...

Une brouette bien âgée appuyée contre une palissade, une paire de bottes sous un banc de bois, une botte de radis et une botte d'asperges dans un petit panier d'osier, un arrosoir en fer blanc oublié dans une allée, des sachets de graines dans des boîtes de biscuits vides sur une petite étagère, un béret basque qui répond au salut d'une casquette, une cagette de verdure posée sur une petite table ronde, une poignée de mains par-dessus une barrière,  une bêche qui attend la suite, un râteau aux dents longues, des mots de bienvenue lancés à la cantonade...
"Salut Bernard, salut Mathilde, salut P'tit Louis!
- Salut Marco! Salut Paulo!
- Quelqu'un veut des graines de potimarron? On les sème en poquets ou on les grille pour l'apéro!
- Allez, donne! Je vais essayer. En échange, voilà une poignée de haricots blancs."


Dans les jardins "ouvriers" ou "familiaux" (Merci Jules-Auguste!) on peut être rouge comme une tomate, voir la fin des haricots, faire chou blanc, ne pas avoir un radis ou avoir un peu d'oseille, se fendre la pêche, tomber dans les pommes, avoir la patate, raconter des salades, se mêler de ses oignons, couper la poire en deux, faire le poireau, ramener sa fraise, se prendre une châtaigne, sucrer les fraises,  ...
Pour les citadins, c'est sûr, un petit lopin de terre à cultiver, c'est un petit goût de paradis... avant de manger les pissenlits par la racine...

Quand tombe le nid... (Photo Epamin')

vendredi 16 juillet 2010

& Quand Bibendum écrivait...

Ah! Bibendum!

Ce gros bonhomme pétri de bourrelets (comme ça doit être agréable d'être Bibendumette: aucune angoisse de prendre un peu de poids !) a une bouille et une silhouette qui m'ont toujours fait sourire, du plus loin que je me souvienne. 
Moelleux mélange de Casimir, d'un paquet de chamallows et d'un culturiste futuriste, il me semble que la charmante mascotte des pneus Michelin pourrait faire un doudou très acceptable, non? J'en causerai avec mon petit-fils, le moment venu...☺

Et bien, figurez-vous que Bibendum écrivait...Oui!
Certes, il ne fut pas un écrivain célèbre et ne fut jamais contraint de dédicacer son dernier bestseller au milieu d'une librairie de quartier chic ou lors d'une fête littéraire renommée. Et pourtant, il écrivit beaucoup et partout et l'on put lire ses œuvres en grosses lettres aux quatre coins de la France... mais de la France d'avant!
Rappelez-vous: voilà quelques années, sur les bords de nos routes, aux carrefours et à l'entrée de nos communes, les panneaux indicateurs étaient en béton, émaillés de bleu, de blanc et de rouge. On les appelait les panneaux Michelin. Ils indiquaient les directions, les noms des communes, les lieux-dits, les signaux du code de la route... Vous vous souvenez, ça y est? Même les bornes kilométriques et de limites des départements étaient en béton.
Hélas, lorsque des accidents survenaient et que ces panneaux étaient mis en cause, les dégâts matériels et humains étaient, semble-t-il, trop importants. Aussi, décida-t-on, un jour, de remplacer ces gros et solides panneaux de béton  et ces bornes ancestrales par une signalisation plus légère et réfléchissante, de surcroît. On commença dans le même temps à abattre les arbres au bord des routes...

Replantez les arbres le long des bas-côtés et ajoutez dans votre paysage un ou deux panneaux Michelin: vous rajeunissez de 40 ans!


Effet garanti, j'ai testé pour vous! Avec Bibendum, si on ne maigrit pas, on rajeunit!


Photo d'un panneau pas loin de chez moi

mardi 13 juillet 2010

& Le jour de la pintade

Vi!
Moi, j'vous'l'dis: aujourd'hui, 13 juillet, nous sommes le jour de la pintade!

Non, non, je ne confonds pas avec la dinde de Noël ou de Thanksgiving ni avec le poisson du vendredi ou le gigot d'agneau des fêtes pascales... Je vous parle de la pintade, la Numida meleagris, cet oiseau dodu, ce gallinacé pas très beau mais dont la chair a l'heur de plaire à certains gastronomes.

Pourquoi une amicale allusion à la pintade, me demanderez-vous? Tout simplement parce que nous sommes le 13 juillet et que c'est son jour!

Je ne suis pas méléagricultrice et je n'ai pas d'affection particulière pour la pintade ni sur ses deux pattes ni dans mon assiette. Mais il y a de nombreuses décennies, Philippe François Nazaire Fabre a jugé utile, voire indispensable, d'attribuer un jour de l'année à ce volatile tout comme il attribua un jour à l'orcanette, à l'alaterne, au chervis, à la scorsonère, au lycoperdon, au macjonc, à la chalemie, à l'arroche, au hoyau, au chamerops, à la macre, au martagon,...

Il faut dire qu'en ce temps-là, il flottait comme un petit air de révolution, même dans le calendrier...

Jusqu'au revoir, citoyens et citoyennes!
Je vous souhaite une bonne fin de Duodi en ce chaud mois de Messidor.

Et que vivent les pintades en toute liberté, égalité et fraternité!

dimanche 11 juillet 2010

& Vieilles dames voûtées

Le promeneur de l'été a coiffé sa casquette.
Il cherche longuement et souvent vainement une place à l'ombre pour garer Titine; 
il fuit l'adret et recherche l'ubac dans les rues touristiques qu'il arpente; 
il sort de sa besace la petite bouteille d'eau (jadis enveloppée dans du papier journal, 
aujourd'hui maintenue au frais dans un petit sac isotherme) 
dont il boit lentement le contenu rafraîchissant; 
il fabrique de temps en temps un léger brouillard autour de son visage en utilisant son brumisateur.

Pourtant, sous la chaleur intense de ce mois de juillet, il sue.

Et c'est alors, qu'au détour d'une rue, tandis qu'il s'éponge le front d'un  revers de la main, il les voit!
Belles, larges et  sombres, accueillantes, les vieilles dames voûtées offrent à celui qui les admire un havre de fraîcheur et une leçon d'histoire. Au centre de certaines villes, si les aménagements urbains n'ont pas eu raison de leur grand âge, on peut en effet contempler de splendides halles ou de pittoresques arcades, vestiges des temps anciens et beaux espaces ombragés...
Autour des places ou le long de certaines rues, qu'il est agréable de flâner en plein été sous les arcades, d'y siroter une boisson fraîche ou d'y chercher un souvenir de vacances! On y reproduit sans doute les gestes des gens d'antan qui allaient d'échoppe en atelier, de taverne en boutique... Nos pas se glissent dans les pas de ces hommes et de ces femmes qui, durant des générations, ont arpenté ces dessous d'arcades au fil des saisons. Comme nous, sans doute, au plus fort des étés, ils appréciaient la fraîcheur bienfaisante de ces voûtes de pierres ou de bois.

Et au milieu des villes, ça ne vous fait rien quand vous arrivez devant des halles? Moi, quand je vois ces anciens marchés couverts, aux charpentes de bois ou de métal, ces lieux qui ont tant de choses à nous raconter, je m'installe ici, puis là, et aussi là-bas, puis je reviens, je regarde et j'imagine...

A l'étage, accessible par un bel escalier de pierre ou par un modeste escalier de bois,  les discussions, les débats de justice, les décisions...
Sous les voûtes,  le tumulte des marchés de draps, de tissus, de blé, de vin, les foires aux bestiaux, les emplacements convoités, les contrats signés d'une poignée de mains, les coupeurs de bourses, les étalages de marchandises, les boniments des marchands, les rires des gars, les sourires des filles,  les mains des mendiants au pied des piliers, la fraîcheur en plein été...

Des halles anti-hâle, en somme!

Halles de Vézelise - 1599 (54)

vendredi 2 juillet 2010

& Deux ans de vacances

YOUPI!
V.A.C.A.N.C.E.S!
Et elles sont grandes celles-ci mais il paraît qu'elles seront peut-être les dernières de leur série...
On verra bien!

Aussi, ne soyez pas inquiets, les amis: je ne fais aucun lapsus révélateur dans mon titre en mettant le mot "ans" à la place de "mois"... Je ne souhaite pas avoir deux ans de vacances. Non, non, non! 
Mais l'expression "grandes vacances" me ramènent irrésistiblement à mon enfance, à toutes ces grandes vacances d'antan passées chez mes grands-parents. A cette époque, la télé était en noir et blanc et trônait sur le grand buffet dans la cuisine immense. (J'entends encore le bruit de la porte de ce meuble dans lequel était rangé le pain...).
En vacances, on avait le droit de regarder la télé en mangeant et avant les informations de la mi-journée, une série télévisée nous a tenus plusieurs jours en haleine, ma sœur, mes cousins et moi: "Deux ans de vacances".

Si je vous dis "Sloughi", Doniphan, Briant, O'Brian, Dick, Gordon, Jacques et que cela vous dit quelque chose; si vous écoutez ça et que vous reprenez en chœur ce chant de marins, alors, comme moi, vous rajeunissez en pensant à ce feuilleton.
Dans ces lointaines années 70, on connaissait encore Jules Verne et la mise en images de son génial roman d'aventures nous comblait d'aise. De jeunes et sympathiques héros qui troublaient  la jeune adolescente que j'étais devaient déjouer les plans machiavéliques de dangereux pirates. Amitié, courage, trahison, danger, injustice sociale, survie, mort, île déserte, trésor...des ingrédients surpuissants qui nous faisaient rentrer à l'heure pour déjeuner...
La lecture du roman m'avait plu mais je me souviens encore très bien des émotions ressenties en suivant les aventures de tous ces garçons sur le petit écran.
Ah! Comme c'était bien ces deux ans de vacances!.....

Bon, en ce qui me concerne, je vais commencer mes deux mois de vacances en allant ranger demain mon école pour faciliter le travail des femmes de ménage, lundi.

Bel été à vous tous!

samedi 26 juin 2010

& Co & Co

Sur la grande feuille de papier,
l'enfant dessine.
Il tire la langue : il s'applique.
Une grande maison avec un toit de tuiles et sa cheminée qui fume*,
des fenêtres aux volets verts, percés de petits cœurs,
une porte en plein milieu encadrée de pots de fleurs,
un arbre vert foncé à droite et un arbre vert clair à gauche,
Au ciel, un soleil qui sourit et de noires V-hirondelles,
Un ou deux nuages, moelleux comme des chamallows,
Peut-être une barrière ou un banc mais un chemin, certainement...
De chaque côté du chemin, de l'herbe, de l'herbe, de l'herbe, verte, verte, verte...

Et l'artiste en herbe, prend son tube de peinture rouge
et du bout de son pinceau,
ajoute à l'herbe des gouttes de coquelicots
puis, comme une caresse dans le ciel,
dessine les ailes de Dame Coccinelle.
* Les cheminées des dessins d'enfants fument toujours, même en plein été!

Logo Coccinelle & Coquelicot

mardi 22 juin 2010

& Comme vous m'avez manqué...

Coucou !
Vous êtes encore là, malgré mon silence?
Comme ça me fait plaisir et je vous en remercie!

Durant ces semaines de travail acharné pour préparer la fête de l'école (spectacle, exposition photo, inauguration du jardin de l'école, kermesse et tout et tout...), j'ai dû mettre mes esperluettes entre parenthèses (il faut bien dormir un peu!) et j'avoue que cela m'a beaucoup pesé. Comment vous dire?

A plusieurs reprises, pendant ces jours de labeur forcé, j'ai constaté que nos échanges amicaux me manquaient; que parler avec vous de tout et de rien, de joie de vivre, de la lumière du matin, de Fraise des Prés, de poudre de perlimpinpin, de trucs et de machins, cela me faisait vraiment du bien.
J'ai réalisé que face aux vicissitudes du quotidien (et dernièrement, j'ai beaucoup "vicissitudiné", vous pouvez me croire. Il faut dire que j'ai croisé de nombreux "vicissitudineurs"........), mes "copains" de la blogosphère aéraient mon atmosphère et coloriaient mon univers (nous éviterons pendant quelque temps le bleu des Bleus, s'il vous plaît!) parfois voilé par la méchanceté, la stupidité, la cruauté...

Bref, pour faire court : vous m'avez manqué!

PS: la fête d'école fut une réussite et mon petit-fils est un adorable poupon qui aura 6 mois dans 5 jours.

samedi 5 juin 2010

& S, ô S !

Alphabet : chapitre 19

S !
Ô S!
S qui sanglote et souffre en silence dans mes longues années "pas de chance";
S qui serpente à l'envers sur le sentier de mes souvenirs et me sourit ;
S qui sourit à la vie, qui sème à l'envi, qui jamais ne s'ennuie;
S si singulier qui marque le pluriel et dit ce que TU fais;
S pour écrire sœur, sentiments, soleil, sérénité;
S qui signe mes lignes et mes cahiers d'écolier;
S au début, S à la fin de qui je suis;

S qui souligne le sujet du verbe;
S de Samedi et de Septembre ;
S + R : ça valait la peine d'attendre...


S qui tourne, qui virevolte,
qui tourbillonne, qui tournicote;
S gracieux, sinueux;
S volute, S arabesque, S entrelacs.

S, si heureuse ici-bas...
S'père que ça durera!


Fer forgé (Photo Mermer)

lundi 31 mai 2010

& C'est son anniv'...

...à mon 'tit blog!

Pour ne pas oublier, j'avais fait des nœuds à mes boucles d'oreilles...

Un grand, très grand merci à vous tous, pour vos gentils mots, votre humour, vos âmes sensibles (dans tous les sens du terme!), votre fidélité, votre esprit, votre sens du partage, vos sympathiques échanges, vos pensées amicales, et tout et tout...



Merci aux anciens, aux moins anciens, aux tout nouveaux, aux bien nommés, aux anonymes, aux proches, aux lointains...

Merci à la vie de m'avoir donné ce goût de rire et cette joie de vivre que j'ai eu plaisir à vous offrir ici, dans mes esperluettes, depuis un an.

J'ai bien envie de continuer, et vous?
Alors, à bientôt et encore merci pour cette belle année!

Photo Boucles d'oreilles  "Nouée" (Création et photo Mneemusine 2.0)

dimanche 30 mai 2010

& Je pense à elles


Sur ce cliché d'antan,
trois étaient déjà maman
et moi, je suis le petit enfant...

Aujourd'hui, c'est moi la grand-maman,
ma fille est une jeune maman
et le tout petit s'appelle Clément...

A toutes celles qui furent, sont et seront maman,
je pense...

Bonne fête des mères!


Une de mes photos préférées... un peu maquillée (Photo de famille)
Jolies pensées (Photo Epamin')

vendredi 28 mai 2010

& Les soeurs

"Nous sommes deux soeurs jumelles"... chantaient les belles demoiselles de Rochefort.
Mais point n'est besoin d'être jumelle pour aimer sa sœur, pas vrai?
Peu importe la couleur, peu importe la taille, peu importe le lieu d'habitation et peu importe l'âge: tous ceux et toutes celles qui ont la chance d'avoir une fratrie savent comme il est doux et plaisant d'avoir une sœur ou un frère (voire plusieurs).


C'est pourquoi vous n'aurez guère de peine à comprendre la peine éprouvée par cette petite qui un soir, se retrouva sans sa sœur, comme ça, sans raison, sans explication...
Depuis toujours, elles habitaient sous le même toit, partageaient les mêmes émotions, dormaient dans la même chambre, avaient les mêmes amis, allaient à la piscine ensemble, découvraient de nouveaux horizons au même moment...
Et puis il y eut ce soir tragique, cet instant inexplicable où, pour la première fois de sa vie, lorsque la lumière s'éteignit, elle se retrouva seule, sans sa sœur près d'elle.
Depuis quelques jours déjà, elle avait perçu une espèce de distance, un drôle de silence, une sorte d'absence entre elles deux. Mais cela ne l'avait pas inquiétée outre mesure car à plusieurs reprises déjà, sa sœur avait papoté avec d'autres copines, était partie en balade avec elles et elle était toujours revenue. 

Mais ce soir, sa sœur avait disparu ! Où était-elle allée? Qu'avait-il pu lui arriver ? Avec qui était-elle, alors que la nuit était déjà tombée?
De nombreux jours et de nombreuses nuits passèrent ainsi, sans nouvelles, et à chaque instant, l'inquiétude grandissait laissant peu à peu la place à un terrible chagrin...

Puis, un matin, la lumière entra brusquement dans le lieu où se languissait la petite... et d'un seul coup, elle se retrouva tout contre sa sœur, l'autre petite de la paire de chaussettes rouges et jaunes à petits pois...

A vous tous qui mettez des chaussettes, avez-vous déjà pris conscience du bonheur que vous éprouvez lorsque vous retrouvez, enfin, la deuxième chaussette de votre paire préférée?
Alors, pensez un peu aux souffrances qu'endure chacune des chaussettes des paires que vous avez dépareillées... et songez à l'indicible joie qu'elles ressentent lors des retrouvailles que vous leur offrez.

dimanche 16 mai 2010

& Jour L.

Jadis, certains ont vécu le jour J...
Samedi, dans un petit village de France, une soixantaine de personnes ont vécu le jour L.
Son jour à elle, L., notre L. ...

A la fin du déjeuner qu'elle prit en tête à tête avec L. (pendant qu'on installait tout discrètement sur le côté de la maison), la "gamine de 55 ans" qui fut à l'origine de cette géniale idée de fête d'anniversaire informa l'attachante octogénaire que des gens qu'elle aimait beaucoup l'attendaient dans son petit pré, là, juste à côté...
Grosse panique à bord: impossible de faire sortir L. de sa cuisine qui refusa tout net d'aller voir "tous ces gens"...
...Elle n'avait pas besoin de surprise, son anniversaire était passé, pourquoi avait-on dérangé tous ces gens pour elle alors qu'ils avaient peut-être des choses importantes à faire chez eux, dans leur jardin...? 
Un refus catégorique!
C'est alors qu'un "gamin de 55 ans", ne voyant rien venir, se décida d'aller à la rescousse de la gamine et au bout de quelques minutes, L. apparut dans son manteau de laine grise, accrochée au bras des deux "gosses quinquagénaires". 
L. était blanche et dans un premier temps, pas contente du tout de "tout ça". 
Mais à la vue de certains visages aimés trop rarement vus, à la vue de  nouvelles frimousses jusque-là aperçues uniquement sur des photos, à la vue d'anciens camarades d'école et d'habitants du village appréciés mais rarement côtoyés... le mécontentement de L. s'est transformé en une très vive émotion qui nous a même un peu angoissés (un cœur de 80 ans, ça se ménage mais certains avaient demandé une surprise totale...........!).

Après avoir embrassé un maximum de personnes, s'être étonnée de la présence de certains venus de si loin et s'être enthousiasmée devant les bébés,  la reine du jour prit place sur son trône (un superbe fauteuil électrique relaxant) sous le barnum installé rapidement et discrètement par de solides gaillards. 

Sur l'invitation, il était demandé d'apporter une chaise, une pâtisserie et une boisson. Aussi,  sous le fameux barnum, on put dresser un splendide buffet de savoureux desserts faits maison accompagnés de jus de fruits, de cidres, de vin liquoreux, de bière, de pétillants fruités, de Champagne, joliment fleuri de petits bouquets champêtres et qui émerveilla L. 

A la lecture du petit discours lu en son honneur et en entendant les paroles écrites spécialement pour elle et chantées à l'unisson sur l'air de "Céline" d'Hugues Aufray (sans répétition et sans un couac, messieurs-dames!), la vieille dame si dure avec elle-même sortit discrètement un petit mouchoir blanc de la poche de son manteau et épongea ses yeux bleus tout mouillés de larmes sucrées. (Elle ne fut pas la seule et j'ai même vu certains hommes essuyer furtivement une petite larme au coin de leurs yeux! Tant mieux! C'est que l'émotion était vraiment au rendez-vous!)
D'une voix émue et tremblante, elle remercia tout le monde, trouvant à peine ses mots... On lui offrit un petit verre de Champagne pour la remettre de ses émotions. 
Commença alors un sympathique et chaleureux défilé! Quelqu'un disposa quelques chaises en rond autour du fauteuil de L. et sans interruption, spontanément, l'un après l'autre, chacun des invités vint papoter plus ou moins longtemps avec elle.
Elle feuilleta ensuite à nombreuses reprises l'album-souvenir empli de photos grappillées auprès de tous et découvrit avec surprise le cadre numérique et la belle grande télévision qui trôneront désormais chez elle.

En marge de ces affectueux hommages rendus à cette chère vieille dame méritante, chacun de nous éprouva un réel plaisir lors de ce moment festif car il fut l'occasion d'embrassades chaleureuses, d'émouvantes retrouvailles, de surprenantes et sympathiques rencontres, de belles évocations de souvenirs heureux et de généreux fous-rires....


Ah! Si vous connaissiez L. et si vous aviez passé quelques jours de votre vie dans ce petit village, c'est sûr, vous auriez, comme nous, grandement apprécié ce jour L qui restera pour tous ceux qui l'ont vécu, un inoubliable souvenir...

Sa colline (Photo Epamin')

jeudi 13 mai 2010

& Contrepèterie

Certains glissent dans la piscine et d'autres pissent dans la glycine;
je sais que des malpropres pissent dans les piscines...
Moi, j'aime me glisser sous les glycines!

Glycine!
C'est doux comme un prénom de petite fille : " Hier, j'ai croisé la petite Glycine!"...
sucré comme un nom de vieille aïeule : "C'est une recette de grand-mère Glycine!"...
magique comme un nom de fée : "La fée Glycine s'est penchée sur son berceau!"...

Et comme c'est beau la glycine!
Ses lourdes grappes de fleurs, posées sur un délicat feuillage vert tendre, colorient les murs et les murets, les tonnelles et les pergolas d'un rafraîchissant  bleu mauve; le moindre espace, même laid, devient féérique au moment de la floraison de la glycine.

Et le parfum de la glycine, vous l'avez déjà senti ? Suave, entêtant mais si frais pourtant, il enveloppe nos soirées sous la tonnelle d'agréables senteurs...


Dans une de mes maisons d'enfance (hélas, mes parents n'étaient que locataires!.), une glycine abritait mes jeux de poupée et de dînette...
C'est pourquoi, en cette période, tout comme les grappes de fleurs des marronniers et des lilas, les fleurs de glycine colorent mon cœur des couleurs du bonheur.

Ma maison d'enfance (Photo Epamin')
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...