dimanche 14 décembre 2014

& Carthage: j'aime!

Mais non, pas Carthagène... Carthage: j'aime!

La reine Didon dîna, dit-on, du dos d'un dodu dindon... se tira de Tyr et fonda une cité sur les rivages tunisiens pour s'y installer avec les Phéniciens qui l'accompagnaient! 

Maline, la gamine ! Les autochtones lui octroyèrent un territoire qui devait tenir, stricto sensu, "dans la peau d"un bœuf".
Pour obtenir le plus vaste territoire possible tout en respectant la contrainte, elle coupa la peau d'un bœuf en fines lanières qu'elle mit bout à bout et elle put ainsi ériger une ville d'une belle superficie: Carthage!

 









Et là, je me souviens de mon programme d'histoire de sixième :
UN PEUPLE DE LA MER : LES PHÉNICIENS
Agriculteurs et planteurs de cédraies (ben oui, les cèdres du Liban, c'est eux!), commerçants, artisans, un peu pirates, ils sont les ennemis jurés des Romains.
Des images me reviennent en tête : Hamilcar, son fils Hannibal Barca et ses éléphants, les guerres puniques, Scipion l'Africain (dommage qu'il ne fût point contemporain de Descartes car avec des cartes et six pions, on peut passer de bons moments!), le pourpre phénicien (à ne pas confondre avec le blond vénitien!!!)... 




Et cet été, j'ai eu le grand bonheur de fouler le sol de Carthage...
Les pages de mon vieux BORDAS (Printed in France 1970) se sont réouvertes et animées sous mes yeux :
- la civilisation phénicienne et ses beaux voiliers;
 
 Photos prises pendant le splendide spectacle son et lumière à Medinat Alzarha Parc

- la construction de la belle cité carthaginoise sur les bords de la Méditerranée;
- la possession de la Corse, de la Sardaigne et de la Sicile. (J'aimerais tant voir Syracuse!)
- les offrandes au dieu Baal et à la déesse Astarté;
- les soldats puniques sur le pied de guerre;
- l'alphabet phénicien;
- les douloureuses défaites des Carthaginois;
- Caton, le Romain rabat-joie et vindicatif et son célèbre "et ceterum censeo cartaginem esse delendam";
- ce qui finit par arriver en 146 av. J.-C. avec la destruction totale de Carthage par les Romains, "Carthago delenda est".
- la reconstruction d'une cité romaine sur les ruines de Carthage;

Outre la relecture de cette page d'histoire antique, marcher dans les ruines de Carthage m'a rapprochée de Salammbô et des derniers instants de Louis IX, roi de France fort pieux (trop sans aucun doute!) mort devant Carthage en 1270 au terme de la huitième et dernière croisade.


 Ancienne Chapelle Saint-Louis et actuelle Cathédrale Saint-Louis

Je ne connais pas Carthagène mais Carthage, j'aime!


jeudi 6 novembre 2014

& Celui qui venait peut-être de Noyon

Bou Diou!

Oups, pardon pour ce juron bien mal venu au tout début d'un billet sur un saint... mais c'est ce qui me vient spontanément à l'esprit après avoir lu la vertigineuse biographie du grand Noyonnais... Il en a fait des trucs ce Gallo-romain!
Le grand Noyonnais, non, vous ne voyez pas qui c'est ?

Il y a moi, et toi, et lui Éloi !
Le bon Saint Éloi, quoi!
Celui qui pouvait dire au roi
"Votre culotte n'est pas à l'endroit !"
Mais aujourd'hui et c'est mon droit,
De lui, je ne vous parlerai pas.

Je vous parlerai d'un Eloi que je ne connais pas,
D'un Eloi que l'on ne chante pas, d'un Eloi loin des rois,
D'un Eloi dont je ne sais ni le nom, ni l'âge, ni la voix,
D'un Eloi qui était fils, époux, neveu ou papa,
Qui un jour de 14 s'en est allé loin, là-bas,
Pour creuser des tranchées dans la brume et le froid.
Un Eloi courageux, pétri d'espoir et de foi
Qui marcha loin des siens, en soufflant sur ses doigts,
Qui dormit dans la boue, près des morts et des rats.
Un Eloi amoureux de la vie, qui voulait la serrer dans ses bras...

ELOI
Ces quatre lettres d'or gravées dans le marbre
brillent dans la lumière d'automne
sur des centaines de colonnes
et de Marseille à Boulogne
peut-être même à Noyon,
on entendra le 11 novembre
au milieu des fleurs en couronnes

.... ELOI, MORT POUR LA FRANCE








lundi 3 novembre 2014

& Pour faire plaisir à Fibonacci

Octobre est fini, tant pis pour lui!
Jadis, il était le huitième mois du calendrier romain. Il fut relégué à la dixième place dans le calendrier julien. Jules César, le réformateur, eut son mois (Juillet) et son successeur Auguste, itou (Août), ce qui changea tout. Et le petit père Grégoire - pardon, Sa Sainteté Grégoire le Treizième! - garda l'ordre et le nom des douze mois dans son calendrier.


Quand j’avais 8 ans, Sœurette en avait 4, Cousin Cow-boy en avait 2, Cousinette en avait 1....
Les trois derniers du Clan des Sept (cousins) vinrent plus tard...
Mais ça, ça ne fait pas plaisir à Fibonacci.

 
Par contre, si je montre ça 











 ou ça




ça, ça va faire plaisir à Fibonacci!

Pourquoi ?
Parce que 8 est un des nombres de Fibonacci... Kézako?
Un nombre à Fifi, c'est un nombre qui fait partie de sa suite: 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21...
Et la suite de cette suite... c'est... c'est... c'est 34 parce que dans la suite à Fifi, chaque nombre est égal à la somme des deux nombres qui le précèdent. Tu me suis ?
Et la suite de Fifi se représente ainsi, à l'infini... comme la spirale d'une coquille d'ammonite:
Bon maintenant que Fifi est content avec le huit de sa suite, voyons la s'huit!

88888888888888888

C'est facile à dessiner, un huit : une petite Majorette 1/55ème et hop, c'est parti pour un tour de circuit! Vroum!
C'est joli un huit! C'est tout rond comme un bonhomme de maternelle : une tête & un ventre.
C'est très joli, un huit : ça ressemble à une esperluette dont les mains sont dans les poches!
C'est chouette un huit, on peut lui colorier la tête et le bidon.
C'est infini, un huit: pas de début ni de fin. On sait quand on le commence mais on ne sait pas quand on le termine!
C'est apaisant un huit: pas de pointu, pas de piquant, pas de ligne droite ni brisée.
C'est inspirant un huit: quand on gribouille au téléphone, il fait souvent partie de nos zentangles.
C'est symétrique un huit : un reflet horizontal & un reflet vertical.
C'est symbolique un huit: 8 rayons de la roue bouddhiste (l'octuple sentier qui mène à l'éveil... ); 8 dessins auspicieux (c'est pour toi si tu sais dessiner);  8 axes d'un mandala... Va voir et tu sauras tout, tout, tout, sur le huit.
C'est omniprésent un huit : 8 pattounes d'une araignée; 8 tentacules de Poulpie, la pieuvre; nombre atomique de notre bon vieil oxygène; 8 directions de la rose des vents; boule de billard numéro 8; l'A8; le G8; les 3-8; Oncle Octave et Tante Octavie; Gaius Octavius; ...
C'est lumineux un huit : les rosaces gothiques sont pleines de 8, de 2, de 4, de 16, de 32 sur les façades de nos cathédrales. Va voir à Clermont-Ferrand, à Auch, à Amiens, à Reims, à Laon...
Rosace de Notre-Dame de Tournai
C'est un nombre incontournable, le 8, dans le Disque-monde de Terry Pratchett : une jolie huitième couleur dans l'arc-en-ciel, l'octarine, huit jours dans la semaine, huit sortilèges, un métal magique, l'octefer et un gaz, l'octigène! Et tant d'autres choses à découvrir dans la trentaine de tomes à lire !

En résumé, un huit a de la s'huit dans les idées....

Et c'est sûr, Fibonacci a dû naître dans un chou...
Peut-être même dans un chou romanesco... C'est encore plus beau!

samedi 1 novembre 2014

& Souffles

Hélas, je n'ai pas écrit le poème qui suit.

Les mots magnifiques que je vous offre maintenant sont de Birago Diop (1906-1989), écrivain et poète sénégalais. Il rendit hommage à la tradition orale de son pays en publiant notamment des contes traditionnels.
Ici, un extrait de "Sarzan", un des "Contes d"Amadou Koumba", écrits en 1947.


Écoute plus souvent
Les choses que les êtres
La voix du feu s’entend,
Entends la voix de l’eau.
Écoute dans le vent le buisson en sanglots :
C’est le souffle des ancêtres.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les morts ne sont pas sous la terre :
Ils sont dans l’arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans l’eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule :
Les morts ne sont pas morts.
Écoute plus souvent
Les choses que les êtres
La voix du feu s’entend,
Entends la voix de l’eau.
Écoute dans le vent
Le buisson en sanglots :
C’est le souffle des ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis
Qui ne sont pas sous la terre
Qui ne sont pas morts.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le sein de la femme,
Ils sont dans l’enfant qui vagit
Et dans le tison qui s’enflamme.
Les morts ne sont pas sous la terre :
Ils sont dans le feu qui s’éteint,
Ils sont dans les herbes qui pleurent,
Ils sont dans le rocher qui geint,
Ils sont dans la forêt, ils sont dans la demeure,
Les morts ne sont pas morts.

Écoute plus souvent
Les choses que les êtres
La voix du feu s’entend,
Entends la voix de l’eau.
Écoute dans le vent
Le buisson en sanglots,
C’est le souffle des ancêtres.

Il redit chaque jour le pacte,
Le grand pacte qui lie,
Qui lie à la loi notre sort,
Aux actes des souffles plus forts
Le sort de nos morts qui ne sont pas morts,
Le lourd pacte qui nous lie à la vie.
La lourde loi qui nous lie aux actes
Des souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du fleuve,
Des souffles qui se meuvent
Dans le rocher qui geint et dans l’herbe qui pleure.
Des souffles qui demeurent
Dans l’ombre qui s’éclaire et s’épaissit,
Dans l’arbre qui frémit, dans le bois qui gémit
Et dans l’eau qui coule et dans l’eau qui dort,
Des souffles plus forts qui ont pris
Le souffle des morts qui ne sont pas morts,
Des morts qui ne sont pas partis,
Des morts qui ne sont plus sous la terre.

Écoute plus souvent
Les choses que les êtres
La voix du feu s’entend,
Entends la voix de l’eau.
Écoute dans le vent
Le buisson en sanglots,
C’est le souffle des ancêtres.

Birago DIOP

Une bien jolie façon de parler des morts, non ?
Leur fête, c'est demain.
Aujourd'hui, c'est la fête de tous les saints.

jeudi 30 octobre 2014

& Vous entendez comme ça sent bon ?

La cuisine est immense.
La fenêtre est grande ouverte.
Le soleil d'août entre chaleureusement dans la pièce.
Dehors, les hirondelles des cheminées dessinent sans relâche des V dans le ciel bleu.
Sur la longue table, bien au centre, sur un napperon crocheté au point de Venise, un magnifique bouquet de glaïeuls colore la pièce de ces hampes éclatantes.
Le délicieux parfum d'une tarte aux mirabelles embaume l'air ambiant.
Les mouches de l'été vrombissent inlassablement puis, stupides diptères, se posent pour une petite pause sur le tortillon collant suspendu au plafond.


Devant la fenêtre, la grande pierre à eau.
Devant la pierre épaisse et massive, dans la lumière du soleil d'été, une gamine, le sourire aux lèvres, frotte, frotte, frotte.
Elle frotte de toutes ses forces dans la cuve de pierre.
Elle frotte de toutes ses forces avec une brosse à chiendent.
Elle frotte un tapis et plus elle frotte, plus ça mousse.
Et plus ça mousse, plus elle sourit...


Après, elle fera couler l'eau sur le tapis pour que toute la mousse glisse doucement vers le trou d'évacuation.
Avec la brosse, elle frottera de nouveau pour que tout le tapis soit bien rincé puis, après l'avoir essoré tant bien que mal de ses petites mains enfantines, elle courra vers le jardin pour suspendre le tapis sur la corde à linge.
Les gouttes d'eau dégringoleront le long du tapis bien propre et brilleront comme des diamants dans la lumière.
Elle rentrera et criera, toute joyeuse: " Mamie, ça y est, j'ai étendu le tapis! Tu veux que j'en lave un autre ?"

☺☺☺☺☺

La petite fille a bien grandi mais aujourd'hui encore, quand elle frotte son évier de pierre (pas une large pierre à eau, hélas!) avec une brosse à chiendent, elle entend comme ça sent bon!

La photo de la magnifique dentelle au point de Venise qui illustrait  mon billet et rendait hommage au travail admirable de toutes les brodeuses a été retirée à la demande expresse de son auteur qui a jugé que je m'attribuais abusivement son travail. 
Je le regrette car telle n'était pas mon intention.

mercredi 29 octobre 2014

& So...quoi?

Sculpture originale dans le zoo de Friguia en Tunisie
(l'artiste serait Amar Amarni )

Quand Maîtresse Jill Bill a dit "Sophronue",
Moi, Epamine, je suis tombée des nues!
Quoi qu'est-ce "Sophronue"?
Sans doute une coquecigrue!

Que nenni, c'est presque Sophronie
mais avec beaucoup moins d'habits...

L'histoire n'a rien retenu de Dame Sophronue
On ne sait rien de la belle au prénom saugrenu.
Était-elle reine, marquise ou allait-elle pieds nus?
Portait-elle velours et satin ou errait-elle nue?




 


De Sophronie, par contre, on connaît l'histoire:
Elle fit grand bruit et elle connut la gloire.
En première croisade, la pieuse Sophronie
Déroba une image de la Vierge Marie.
Condamnée au bûcher avec le preux Olinde,
Elle échappa aux flammes grâce à la belle Clorinde.
Le Tasse nous dit tout dans son épique poème
Et nous narre comment Godefroy conquit Jérusalem.
 
Mais revenons à Sophronue...

"Sophro", hmmm, ça commence bien!
L'harmonie de la conscience, ce n'est pas rien!
Elle en avait de la chance, la donzelle
De commencer dans la vie de manière si belle.

Mais pour la fin,
Comme il ne lui restait rien,
La belle ingénue
Se retrouva toute nue!

On l'appela Sophronue.

dimanche 26 octobre 2014

& Il y a pschent et pschittt

Pschent... 
Ce n'est pas parce que le Capitaine Haddock l'a ignoré de sa liste d'injures et lui a préféré "olibrius", "anacoluthe", "apophtegme" et "sinapisme" que vous n'avez pas le droit d'utiliser ce mot comme insulte: "Triple buse, bachi-bouzouk, pschent de carnaval"...
J'aime bien, moi!

Habile mélange de la Haute et de la Basse-Egypte, voici le pschent [pskent].  Je suis quasiment certaine qu’aucun d'entre vous n'a jamais écrit la moindre ligne sur le pschent pas plus que sur le pschitt, d'ailleurs... pas vrai? Et avez-vous seulement réfléchi deux petites secondes au calvaire du porteur de pschent et aux souffrances du pschitt ? Nenni!
Bande d'ingrats!

Je laisse aux émérites, éminents et érudits égyptologues le soin de vous initier aux vicissitudes de la vie de Pharaon, de vous expliquer en détail l'union de la mitre et du mortier et de vous faire porter non pas le chapeau mais le pschent.
C'est si seyant, si, si!

Moi, je vais vous parler du pschitt!

Le pschitt, à défaut d'être à l'orange ou au citron et d'être bu bien frais en période caniculaire, est également une onomatopée.

Et quelle onomatopée, me direz-vous?
PSCHIIIIIITTTTTT!
Celle que produit un petit bout de plastique, strié le plus souvent, perforé à l'une de ses extrémités, délicatement concave de l'autre et judicieusement percé d'un minuscule petit trou sur le côté, lorsqu'on lui appuie dessus pour expulser sous forme d'aérosol le mélange contenu dans le récipient sur lequel il est fixé.

Et en été, le bouton qui fait "pschitt", il s'en prend plein la tête.
A peine le libère-t-on du capuchon qui le protège ou plutôt qui l'emprisonne, qu'on l'écrabouille d'une ou de plusieurs terribles pressions du doigt pour lui faire cracher sous forme de postillons légers tout ce qu'il y a dans le ventre de la bête... Pauvre petit bouchon!

Et en été, c'est la fête du pschitt! Brumisateur d'eau, huile de bronzage, lotion anti-moustique, déodorant, mousse à raser, solution désinfectante, désodorisant, crème chantilly, médicaments... Comme il est de toutes les sorties et de tous les voyages, le pschitt est dans tous les sacs, dans toutes les valises, dans toutes les mallettes, dans tous les coffres.

Et puis un jour, comme ça, sans prévenir, quand il en a vraiment assez de se faire aplatir pour un oui pour un non, il cesse ses bons et loyaux services, il rend son tablier sa buse: il se ferme bouche!
Dès lors, on emploie tous les grands moyens pour lui faire crachouiller la moindre gouttelette: on appuie avec un pouce, avec les deux pouces, avec la paume de la main, on l'arrache brutalement de son support et on lui souffle dans les bronches le gicleur.
Damned! Le pschitt ne postillonne plus!  HS le pschitt ! Plus de PSCHIIIIIIITTTTTT! Plus de pich-pich...

Alors, après avoir mesuré l'ampleur des dommages collatéraux en secouant une dernière fois la bombe désormais inutilisable bien que remplie, on se dirige d'un pas las vers la poubelle de tri sélectif la plus proche et sans un mot d'adieu, on se débarrasse à tout jamais du pauvre flacon à pschitt.

Personnellement, je suis comme Bourvil: je préfère le piston,enfin, les flacons à piston! Ils polluent moins avant, pendant et après usage que le p'tit pschitt...

mercredi 22 octobre 2014

& Sept à dire... et il y a à dire

Zut! J'ai manqué la date...  J'aurais dû écrire ce billet en septembre, septième mois de l'ancien calendrier romain... Mais comme vous l'avez lu précédemment, septembre fut plein d'aléas...

Commençons par une énigme:
Dimanche, premier jour de la semaine, jour du Soleil.
Lundi, jour de la Lune.
Mardi, jour de Mars
Mercredi, jour de Mercure.
Jeudi, jour de Jupiter.
Vendredi, jour de Vénus.
SAMEDI: septième jour de la semaine.
Samedi, jour du sabbat, du repos, du recueillement en souvenir de la création divine...
Enfin, ça, c'était avant... c'est vieux comme Mathusalem ou Hérode!
Alors, pourquoi c'est y donc le dimanche qu'on ne travaille pas ?
Sans doute une subtile idée des grands pontes(ifes!) chrétiens pour contourner les textes bibliques à leur convenance, pour reprendre à leur compte le calendrier païen et afficher complet aux offices et pour marquer leur rupture avec le judaïsme... Il n'y a donc pas que le changement des rythmes scolaires qui a été imposé au commun des mortels... Aaaaahhh!

Bon, ça, c'est dit!

Poursuivons sur un ton plus léger: serais-tu capable, l'ami(e), là, tout de suite, de citer les sept arts libéraux... Non ? Rhôôô!
Ben moi non plus, je ne sais plus...

Et pourtant, ils furent le douloureux pensum de générations d'étudiants durant des siècles.

A l'époque des SMS, ayons une pensée émue pour tous ceux qui vécurent à l'ère de la GDR (grammaire, dialectique et rhétorique) et de l'AMGA (arithmétique, musique, géométrie, astronomie).

Astronomie... Restez le nez en l'air et regardez les 7 planètes du système solaire, les 7 anneaux de Saturne, les 7 étoiles de la Grande Ourse, les 7 étoiles de la Petite Ourse et les 7 couleurs de l'arc-en-ciel.
Pour le Petit Prince, la septième planète, c'est la Terre...

Et des trucs en pack de 7, j'en ai d'autres en magasin:
- les 7 merveilles du monde (allez, hop, encore un petit test : la réponse est ici);
- les 7 cordes de la lyre du dieu Apollon : je ne suis pas certaine que la gente féminine qui le croisait tombait en pâmoison à cause de ses cordes...
- les 7 branches d'une menorah;
- les 7 têtes de l'Hydre de Lerne (le monstre du Loch Ness n'en aurait qu'une mais il attire plus de monde...);
- les 7 vertus (un "bon" chrétien n'a pas les mêmes qu'un "bon" samouraï... mais quelles sont celles d'un "bon" humain?)
- les 7 péchés capitaux. Pas la peine de les énumérer, vous les connaissez ;o) mais je vous les montre:
 La maison des sept pêchés capitaux à Pont-à-Mousson

- les 7 cieux (ben oui, vous ne connaissez pas le septième ciel... ☺);
- les 7 archanges (Attention! Gabriel, Ouriel, Remiel, Michel, Raphaël, Sariel et Ragouël sont des archanges, "Ariel", c'est juste une lessive!);
- les 7 chakras (Youpi! mon chakra coronal (le violet), le "sasraskesasra"* est activé, tout va bien!);
- les 7 premiers félibres (ne pas confondre avec des fébriles ni défibrillateur!);
- les 7 potes de petite taille de Blanche-Neige;
- les bottes de grande taille dites de 7 lieues + les 7 garçons de la fratrie abandonnée + les 7 ans du Petit Poucet + les 7 filles de l'ogre = 28 kilomètres
- les 7 collines de Rome;
- les 7 collines de Paris (voui, nous aussi, nous avons nos 7 collines : Chaillot, Champ l'Evêque (=Père-Lachaise), Montsouris, Montmartre, la Butte aux Cailles, Ménilmontant et Montparnasse);
- les 7 familles de frises
- les 7 femmes de Barbe-Bleue;
- les 7 fées-marraines  de la Belle au bois dormant;
- les 7 mouches tuées en une seule fois par le "Vaillant Petit Tailleur";
- la somme de deux faces opposées d'un dé (vous pouvez vérifier);
- la décoration naturelle d'une Coccinella septempunctata (plus commune que la Psyllobora vigintiduopunctata);
- le 7 de carreau, le Nain Jaune en somme; 
- Lana Korète**, ascète et Georges à Sète
- et les meilleurs pour la fin : Pierre, Jeannette, Jacques, Babette, Georges, Pam, Colin... l'irremplaçable "Clan des 7";

...et nous, les 7 cousins: Sœurette, Cousin Cow-boy, Cousinette, Cousin Brouette, Cousin Filou, La Petiote et Ep', honorée d'être l'aînée et de les avoir tous vus grandir...

Sept à vous...

* = "ça sera ce que ça sera" mais le vrai nom du chakra de la couronne est le SAHASRARA, lotus aux mille pétales
**Lana Korète n'existe pas... c'est l'anachorète 

mardi 21 octobre 2014

& L'art de rire

Au regard des semaines folles qui se sont écoulées depuis la rentrée du 3 septembre, je me félicite chaque jour de l'immense propension que j'ai à rire de tout et de rien car sans mon goût immodéré pour l'autodérision, l'humour simple et bon enfant et sans mon esprit bourvilien, soit il y aurait du sang sur les murs de mon école, soit je serais morte... voire les deux!

J'ai l'immense chance d'avoir cette année une classe d'élèves motivés et motivants, enthousiastes et enthousiasmants mais en dehors de la classe, Madre de Dios!
¿Que pasa?
Le changement des rythmes scolaires ? 
L'annihilation de nos cerveaux par les inepties qui passent en boucle sur tous nos écrans (le paquet de chaînes à éviter devient impressionnant!) ? 
Les manipulations journalistiques utilisées pour (dés)informer les pauvres gueux que nous sommes ?
Trop de sel, trop de sucre, trop de gras ?
Pas assez de légumes et de fruits moches par jour?

Quelle est la sombre et dangereuse origine des comportements humains surprenants qui sont mon lot quotidien depuis la rentrée ? 

Au cours des sept semaines qui viennent de s'écouler, pas un jour ne s'est déroulé sereinement, pas un seul!
Entre
les accidents,
les dossiers de plus en plus lourds d'élèves à besoins particuliers,
les appels téléphoniques intempestifs de parents durant la classe,
les "je ne mettrai pas mes enfants mercredi à l'école",
les confusions de plannings des uns,
les problèmes de bus en retard pour les autres,
les erreurs d'inscription à la cantine ou au périscolaire,
les salles de sports fermées,
la photocopieuse en panne,
les WC qui fuient,
les gamins en retard (c'est bibi qui caracole dans les deux étages pour ouvrir aux galopins dont les parents "n'ont pas réussi à habiller la petite sœur" (sic!)),
les longues et injustes diatribes parentales à lire dans le carnet de liaison auxquelles il faut répondre immédiatement avec courtoisie,
les cartables perdus,
les gamins oubliés,
les élèves au comportement et au vocabulaire "inattendus" soutenus par les parents,
les élections de parents d'élèves sans parents d'élèves,
les commentaires désobligeants sur tout et sur rien,
les trois planches à installer devant le portail les jours de grosse pluie pour faire un passage à gué,
les mouches invasives,
les sites administratifs piratés donc inaccessibles mais indispensables,
les personnes ressources absentes,
les incompétences flagrantes,
... (liste non exhaustive!!!!)

je dois faire fasse et faire classe !
Si, si.
Par semaine, j'ai une seule journée sans classe mais ce jour-là, il faudrait que je m'installe une petite caméra sur l'épaule juste pour raconter mon emploi du temps en images.

Mais yé m'en fous!

Quand je perçois dans mon périmètre vital
le lancement imminent d'un gaz abrutissant,
l'approche d'un évènement démoralisant, 
l'arrivée inopportune d'une escadrille de malotrus mal embouchés,
l'atterrissage impromptu sur mon bureau d'un message chronophage,
l'envol de propos diffamatoires sédentaires ou migrateurs,
je dégoupille immédiatement une grenade hilarante et le trait d'humour lancé dédramatise très vite la situation.

C'est donc le sourire aux lèvres que je fais fi des coups bas, des escaliers montés et descendus plus de dix fois par jour, des remarques insultantes, des pauvres gamins mal élevés (ce n'est pas de leur faute!), des pannes d'ordi, des ordres et contre-ordres, des pavés dans la mare, des grains de sable dans les rouages... et comme je ne veux plus gaspiller d'énergie pour rendre intelligents les adultes abrutis (vous avez remarqué, je n'ai pas dit un seul gros mot dans tout mon billet et pourtant, ce n'est pas l'envie qui manque!), toute seule, dans mon bureau, contre vents et marées, un peu comme en haut d'un phare, je me marre!

Rire, c'est bon pour

Billet amicalement dédicacé 
à tous les directeurs et à toutes les directrices d'école


lundi 20 octobre 2014

& C'est Phora ou pas ?





Il était deux bergères*
Vêtues de belle manière
Qui gardaient les moutons
Comme dans la vieille chanson.
(et ri et ron, petit patapon!)

Jethro était leur père
Et dans le grand désert
Pour leur petit troupeau,
Elles cherchaient un point d'eau.

Près du puits salvateur,
Se tenaient des pasteurs
Qui, las, les repoussèrent
De vilaine manière.

Sous leurs mèches rebelles,
Les belles demoiselles,
Toutes ornées de cerises,
Étaient bien dans la mouise.

Ayant quitté le Nil,
Il arriva tout pile
Le grand sauvé des eaux,
Le sauveur des agneaux.

D'un bon coup de houlette
En pleine margoulette,
Il vainquit les affreux
Qui rentrèrent chez eux.

Il défendit les belles,
Libéra la margelle,
Puisa au fonds du puits,
Abreuva les brebis.

De retour vers leur père,
Elles contèrent leurs misères…
Et Jethro, tout ému,
Remercia l'inconnu.

Il n'était pas question
D'agir par omission:
A Moïse, il donna
La belle Séphora!


* Botticelli en a oubliées cinq car les filles de Jethro, paraît-il, étaient sept en tout et non deux! Une chose est sûre: Botticelli ne pouvait, à l'époque, toucher le moindre dividende sur la célèbre chaîne de parfumerie... D'où vient donc ce parti pris? ;o)


MIC du 19/05/2014
mot: omission
image: Les filles de Jethro par Botticelli
citation : Dans toutes les larmes s'attarde un espoir. - Simone de Beauvoir

mercredi 24 septembre 2014

& Les trois mousquetaires...

... Vingt ans après (voire davantage!)!

En ce matin ensoleillé, les trois mousquetaires déambulent "tous les quatre" le long de la rue pentue. Chaque jour, ils se retrouvent là, heureux de vivre, le sourire aux lèvres, la tête pleine d'histoires de cape et d'épée à raconter à ceux qui voudront bien les écouter.
Le cheveu blanc ou clairsemé, l'allure un peu moins rapide qu'autrefois, ils ont toujours l’œil vif, le rire franc et l'humeur joyeuse.

Ils ont laissé leur rapière sur la patère, leur tabard dans le couloir, leurs outils sur l'établi, leur journal sur la table de la cuisine...
Dans leurs grandes et belles mains d'hommes d'âge mûr, point de fleuret ni d'estoc... Porthos tient un petit cartable rose orné d'un mignon chaton, Aramis, un cartable estampillé d'une chauve-souris noire sur fond jaune, Athos, un cartable mauve à roulettes et D'Artagnan, un petit sac à goûter orange...

Mais que sont donc devenus les courageux et sémillants gardes du roi, idéalement racontés par Alexandre Dumas?
Les quatre mousquetaires du bas de ma rue ne galopent pas en direction de Londres pour récupérer les ferrets de la reine mais ils marchent doucement sur le chemin de l'école. En braves grands-pères, ils accompagnent chacun, avec la même fierté, un petit roi ou une jolie princesse dans leur vie d'écolier.


Billet en hommage à tous les "Grand-père", les "Papi", les "Papy", les "Pépère", les "Papé", les "Pépé", les "Grand-papa", les "Bon-papa", les "Papou" d'aujourd'hui, d'avant et de demain... ♥

dimanche 21 septembre 2014

& Quand pleurent les pierres


J'aime me promener dans la douce lumière,
A l'heure où l'eau scintille sous le soleil couchant
Lorsque le merle noir, seul sur l'antique pierre, 
Chante au ciel du soir sa joie d'être vivant.

En ce jour de tristesse où elle s'est envolée,
Tout le parc Monceau résonne de sa voix claire
Et je la vois, là-bas, marchant dans les allées
Souriant à chacun et parlant des marcaires.

Aujourd'hui sous les roses, elle repose, elle est bien
Mais elle manque à nos vies pour tout ce qu'elle était.
On dit que l'homme est libre s'il ne possède rien :
Elle avait de grands rêves empreints de liberté.

à R.


Il y a juste un an, jour pour jour, lors des journées du patrimoine, nous nous sommes rencontrées une fois encore. Comme à chacun de nos rares moments partagés (nous n'étions pas intimes) toujours empreints de belle simplicité, d'humanité et de sincérité, nous avons ri, potiné, projeté, commenté... 
Ce jour-là, j'avais trouvé ses grands yeux clairs cernés et son teint moins lumineux que d'habitude...
Quelques semaines plus tard, j'ai appris sa maladie puis, trop rapidement, son décès.
Il y a juste un an, c'était la dernière fois que je la voyais.



MIC du 01/06/2014
mot: monceau
image:
Roses de Joye
citation :
Seul est vraiment libre l'homme qui ne possède rien  - Jules Verne



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