Un territoire bien délimité.
Des frontières naturelles ou mises en place par chaque tribu.
Un patrimoine familial jalousement préservé.
Un point d'eau individuel ou commun.
Des petits chemins, des sentes, des allées.
Un abri, deux cabanes, trois appentis...
Le temps pris, perdu, partagé, mesuré, attendu, venu...
Des trésors... d'imagination.
Des couleurs, des formes, des senteurs, des saveurs.
Des échanges, des dialogues, des confidences, des commérages, des ragots, des disputes, des querelles, des raccommodages.
Des pas, des mains, des mots, des sourires, des rires, des visages.Travailler, suer, arroser, semer, planter, repiquer, rire, papoter, récolter, ramasser, cueillir, offrir, recevoir, sentir, goûter, donner...
Une brouette bien âgée appuyée contre une palissade, une paire de bottes sous un banc de bois, une botte de radis et une botte d'asperges dans un petit panier d'osier, un arrosoir en fer blanc oublié dans une allée, des sachets de graines dans des boîtes de biscuits vides sur une petite étagère, un béret basque qui répond au salut d'une casquette, une cagette de verdure posée sur une petite table ronde, une poignée de mains par-dessus une barrière, une bêche qui attend la suite, un râteau aux dents longues, des mots de bienvenue lancés à la cantonade...
"Salut Bernard, salut Mathilde, salut P'tit Louis!
- Salut Marco! Salut Paulo!
- Quelqu'un veut des graines de potimarron? On les sème en poquets ou on les grille pour l'apéro!
- Allez, donne! Je vais essayer. En échange, voilà une poignée de haricots blancs."
Dans les jardins "ouvriers" ou "familiaux" (Merci Jules-Auguste!) on peut être rouge comme une tomate, voir la fin des haricots, faire chou blanc, ne pas avoir un radis ou avoir un peu d'oseille, se fendre la pêche, tomber dans les pommes, avoir la patate, raconter des salades, se mêler de ses oignons, couper la poire en deux, faire le poireau, ramener sa fraise, se prendre une châtaigne, sucrer les fraises, ...
Pour les citadins, c'est sûr, un petit lopin de terre à cultiver, c'est un petit goût de paradis... avant de manger les pissenlits par la racine...
Un régal ton voyage dans le jardin ! :)
RépondreSupprimerQue de fraîcheur, de poésie, de réalisme pour ceux qui ont connu ces jardins ou paquis comme on disait du temps de mon père. Les jardins de mon père étaient une école aussi bien pour y découvrir les plantes, les insectes mais surtout l'amitié, le partage et la satisfaction du bien fait. Tout était planté au cordeau et la "mauvaise herbe"n'avait pas sa place dans ce lopin de terre.
RépondreSupprimerPour un pareil billet je te payerais bien des prunes mais avant si tu veux bien , allons croquer la pomme et parler de fleurs sans souci.
Merci pour tant de bonheur !
BIZZZ de DOUCY.
Les jolies allées cendrées ont fait place aux vilaines cours bétonnées ];-(
RépondreSupprimerLes jardins familiaux sont effectivement des endroits paisibles, chargés d'émotions, d'amitié, de poésie.
RépondreSupprimerJ'aime m'y promener. Et même quand on n'y est pas jardinier soi-même c'est facile d'engager la conversation pour un petit moment de partage simple.
J'aime énormément quand tu écris dans ce style là. Ciselé et poétique.
RépondreSupprimerOn parle souvent maintenant de "jardins partagés" et de multiples associations font revivre cet esprit, ou le transforme en quelque chose de militant et d'écologiste. Le long des voies ferrées tout autour de Paris, par exemple. Dans beaucoup de lieux d'insertion et de "lien social" aussi.
J'ai participé à un jardin collectif animé par un centre social de village. Très enrichissant avec des moments difficiles : aucune clôture entre les parcelles et chacun sa culture d'origine ( au sens large, ah ah ! ) et donc sa notion de "propriété privée"...Cela fait réfléchir. 3 années d'expérimentations individuelle et collective, je pourrais t'en écrire un roman !
Bien vue, l'ambiance. Ah j'aurai voulu voir l'enclos , le jardin Marco-Paulo...sans doute avec des caravelles en guise d'épouvantail à moineaux. Non, je plaisante, mais dans ces jardins ouvriers, il n'y a pas que la vanne d'eau ouverte, on chambre le voisin et les brèves de comptoir sont rapportées ici, en devoirs de vacances.ça change un peu des snobs qui n'ont jamais vu pousser autre chose que la mode et comme dit la chanson, ça fait rire les oiseaux. Le travail de la terre est trop dur pour se passer de ces moments là.
RépondreSupprimerRoger
Pour une citadine comme moi, c'est toujours fascinant de réaliser combien un carré de terre fait rêver ..
RépondreSupprimerLe voyage commence sans avion, ni décalage horaire..
Et avec toi, pas besoin de passeport!!!
=)
Arf
RépondreSupprimerMerci tout plein!
Normal que ce soit un régal, j'ai choisi une boîte de petits jardins extra-fins (hihihi!)
Doucy
RépondreSupprimerPuisque tu m'invites, je viens te voir pour parler de fleurs, de bébés dans les choux et de souvenirs de jardins... J'arrive!
Bises épaminées
Andiamo
RépondreSupprimerHeureusement que, ici ou là, c'est la contraire qui se produit...
Conseil de lecture pour se balader dans un drôle de jardin: "Le cabanon de l'oncle Jo".
Bonne journée.
Annick
RépondreSupprimerDans certaines communes, on ne dit pas "jardins familiaux" ou "ouvriers", on dit "jardins partagés".
J'aime beaucoup cette expression.
Merci de ta petite visite et bonne journée.
Lôlà
RépondreSupprimerUne belle histoire d'humanité et de culture(s) que tes aventures jardinières...
Merci pour ce long commentaire et pour ton chaleureux compliment.
Bises d'Ep'
Roger
RépondreSupprimerEn matière de travail de la terre (et avec la terre), tu sais de quoi tu parles, pas vrai?
Et si tes récoltes ne vont pas dans l'assiette, elles n'en sont pas moins de savoureuses gourmandises pour les yeux...
Manue
RépondreSupprimerSi l'embarquement est immédiat et qu'il enthousiasme les visiteurs, alors, je suis contente.
Bon voyage ici ou là-bas. Avec des bises d'Ep'
toujours contente de lire tes billets plein de fraicheur, merci de venir me lire régulièrement, mais je n'ai pas eu les trois commentaires que tu ne vois pas sur mon blog...Penses-tu à mettre les lettres demandées et valider? en ce moment à cause de la chaleur mes neurones sont un peu fatigués!!!
RépondreSupprimeramicalement MimenS
Comme c'est beau ! Comme c'est rythmé, riche, souriant, et plein d'entrain, et plein d'entraide... Je me suis demandé, au début, si tu ne décrivais pas la vie d'un village africain... Mais finalement, il y a u peu de ça : ces jardins procurent les occasions d'échange et de voisinage que la vie citadine a engloutis dans l'anonymat d'un quotidien trop pressé...
RépondreSupprimerBravo pour cette superbe création littéraire !
Passe un délicieux WE, Epamin'...
Bises, et à bientôt !
NiNa-Lou
J'ai fait le tour de ton jardin en gambadant au rythme de cette esperluette toute en fruit, en légume et en poésie.
RépondreSupprimerDoux et tendres becs chinois. Xx
Sue
C'est un jardin ... extraordinaire chantait Trénet. Tu te fais rare, Chère Epamin', j'espère que c'est pour des raisons agréables ; en tous cas tu n'en es que plus chère !
RépondreSupprimer♠ michka-mimens
RépondreSupprimerMerci pour ta visite.
Oui, je fais tout comme il faut avec les lettres de validation ...
Tant pis!
Prends soin de toi...et de tes neurones!
Bises
♦NiNa-Lou
RépondreSupprimerMerci pour ces mots sympathiques.
Je suis heureuse que tu aies songé à un village africain car tel était mon intention. J'essaie, dans ce genre de texte, de placer le plus loin possible le mot ou l'image qui donnera son vrai sens au texte. Alors merci d'avoir suivi mes pas en Afrique...
Grimimi
RépondreSupprimerMerci pour ton petit tour dans mon jardin.
Le 27 fut-il heureux?
Bises d'Ep'
Je suis très touchée, Olivier par tes mots amicaux et je t'en remercie sincèrement.
RépondreSupprimerQue de bonnes raisons...
J'aime bien l'hommage cinéphile du titre.
RépondreSupprimerAdS
RépondreSupprimerMerci pour la visite et pour le commentaire éclairé!
Belle fin de journée.