Je tremble!
J'ai peur!
Je n'ai pas envie de sortir de chez moi!
J'ai mal au ventre !
Mon coeur va exploser dans ma poitrine!
Je tourne comme un lion en cage dans ma petite maison!
Il faut que j'y aille!
J'attends cela depuis si longtemps!
Je les attends depuis si longtemps!
Eux ne se doutent de rien!
Ils tremblent.
Ils ont peur!
Ils n'ont pas envie de sortir de chez eux!
Ils ont mal au ventre!
Septembre 1982!
Aujourd'hui, c'est la rentrée!
Ma première rentrée !
Je suis maîtresse d'école!
J'ai toujours voulu être maîtresse d'école et j'ai beaucoup travaillé pour y arriver.
30 années se sont écoulées... 30 rentrées ! (trentrentré, hihihi!)
J'aime toujours autant être maîtresse d'école!
Je travaille toujours beaucoup (je dirais même plus!) pour bien faire mon métier.
Mes premiers élèves approchent de la quarantaine; ceux de cette année ont 9 et 10 ans!
Et quand je regarde mon album de photos de classes (Snif! Il me manque les trois premières : 1982, 1983 et 1984), je me dis que le jour où j'aurai une page Bouille-bouquin personnelle (j'avoue que ça me titille un peu quand même!), la liste de mes "amis" sera essentiellement composée des noms de tous ces gamins dont j'ai croisé le chemin.
Car, en plus, certains de ces futurs amis-anciens élèves me témoignent encore leur attachement d'une petite carte postale de vacances, d'un signe de la main ou d'une affectueuse embrassade lorsque l'on se rencontre...C'est donc des vrais gens...
Si j'ai pendant une ou deux et pour certains, trois années (quelles années, ces trois années-là!), donné à ces lutins d'autrefois le meilleur de moi-même, je voudrais qu'ils sachent, TOUS, combien tout ce qu'ils m'ont apporté au fil des ans m'est précieux.
Avec une moyenne de 25 élèves par classe par an ajoutés à la multitude de gamins rencontrés plus ou moins longtemps pendant 5 années de remplacement (des petits de 2 ans aux grands de CM2!), calculez le nombre de regards d'enfants que j'ai eu le bonheur de croiser... et le nombre de cahiers que j'ai corrigés !
J'ai appris - quel drame! - que quelques uns de mes gamins avaient eu une vie très courte, que d'autres avaient fait quelques mauvais choix et qu'ils avaient réussi malgré tout à reconstruire leur vie.
Je suis heureuse et fière de savoir que la plupart de mes anciens élèves sont désormais bien installés dans leur vie, ont fondé une famille ou sont en couple, poursuivent leurs études ou ont un métier.
Que leur vie à tous soit belle, douce et clémente!
Soyez heureux, mes loulous!
La maîtresse
Arrête, tu me donnes envie d'y retourner à l'école !! Et pourtant ....
RépondreSupprimerRelation humaine effectivement très forte et on ne mesure que bien plus tard l'importance du savoir transmis !
C'est pour ça que dans ma tête et dans mon cœur, je suis et je resterai jusqu'à la dernière minute, une maîtresse d'école et jamais un "professeur" des écoles: je trouve que ces deux mots ne vont pas ensemble et que l'expression est bancale.
SupprimerMais, ça, ça n'engage que moi!
Bonne semaine, Yanik!
Magnifique billet Epamin, très émouvant. D'un côté et de l'autre, ces moments partagés restent en mémoire et structurent toute une vie. Par ton entremise, je repense à tous les profs qui ont compté pour moi ... je m'aperçois en te lisant que j'ai peut-être compté pour eux aussi, va savoir ?
RépondreSupprimerBises.
L'équation est simple, Solveig: si un enseignant a compté pour toi, sois certaine que tu as compté pour lui.
SupprimerMerci pour ta visite et pour les compliments!
Bises d'Ep'
Comme il est bon de te retrouver Epamine !
RépondreSupprimerCette longue période sans tes écrits m'a frustrée car te lire me remplit de bonheur.
Félicitation pour ce billet qui nous montre combien ton sens de l'altruisme est grand.
Comme tous ces petits à qui tu as apporté instruction et chaleur,je garde de la maitresse de mon enfance un souvenir unique qui malgré mon âge avancé , ne s'efface pas. J'espère qu'il en sera de même pour tes "Loulou".
Bonne année scolaire avec tes chères petites têtes.
DOUCY.
C'est vrai, Doucy, que ceux de ta génération (j'entends celle des arrière-grands-parents) n'ont souvent eu qu'un seul maître ou qu'une seule maîtresse jusqu'au certificat d'étude.
SupprimerOu c'était le bonheur sans cesse renouvelé, année après année, ou bien c'était l'enfer! A te lire, ta maîtresse fut sans doute autoritaire mais bienveillante!
Bises d'Ep'
Mes tresse
RépondreSupprimerJeu t'ai cri depuis les baumettes ke tu conai sure man !
Jé voulu apliké un de tè prinssipe : il fo savoir doné !
Bébert pa doné alor pan Bénert é kan pa doné di ans ferme !
bone ané mes tresse
Andiamo,
SupprimerJe suis contente, mon garçon, tu sais écrire "Baumettes" sans faute, maintenant! Tu as fait des progrès car les fois précédentes, tu n'y arrivais pas. La prochaine fois, n'oublie pas la majuscule.
Bonne année à toi aussi et sois sage avec les gardiens.
La maîtresse
Bonsoir Epamine,
RépondreSupprimerJe découvre ton blog après être allée chez ma copine Solveig. Tu es une vraie de vraie maîtresse:-)
Je me suis reconnue dans tes mots. J'étais maîcresse de maternouille, dirlette aussi, et depuis 2006 je suis en TGV (Très Grandes Vacances, retraitée quoi...)
Cette partie de mon existence auprès des enfants m'a énormément épanouie et je retourne très régulièrement prendre un peu le sel de leur vie... Ils comptent ces petiots là, et jamais je ne les oublierai, apparemment eux aussi ne m'oublient pas.
Bonne soirée
Bonsoir collègue,
SupprimerMerci de ta visite, de tes gentils mots et bienvenue dans mes esperluettes, Marité.
Aaah! La maternelle ! Mon petit-fils a fait sa rentrée cette année en PS et la maîcresse est une idole pour notre petitou. Mais comme tu le dis si bien, si on compte pour eux, eux comptent beaucoup pour nous et on ne les oubliera jamais...
Belle fin de soirée et à tout de suite chez toi...
Bienvenue sur mon blog et à très bientôt!
RépondreSupprimerMerci pour ton petit détour par ici... Désormais, je serai obligée de penser à toi quand je verrai un ourson tant ils sont mignons sur ton blog.
SupprimerUn de mes élèves a trouvé le sens de "gourmander " ce matin...
... le retour est donc en cours ici.
RépondreSupprimerQuel plaisir de te retrouver ici, Dominique! Vraiment !
SupprimerOui, Epamine-le retour commence déjà par les Esperluettes... L'Epaminothèque reviendra plus tard...
A bientôt !
oui, tu as un vrai vrai talent , avec la passion!!
RépondreSupprimeraprès quelques années de ce côté ci de la classe, j'y entre encore , mais en intermittence... pas forcément plus facile car je jongle à enchainer des niveaux et thèmes différents , c'est certains jours assez épuisant, mais quel plaisir de retrouver ces lascars devenus de grands échalas qui vous font la bise tout confus à la sortie de la supérette , tellement contents qu'on les reconnaissent encore... et moi donc!!
bine flattée qu'on me reconnaisse encore 15 ans après!
ça réconforte!!
Bon, c'est pas tout ça , au lit!! je démarre tôt demain!
bise et bien heureuse de ton retour!
Merci pour tes mots gentils et ton long message.
SupprimerBonne soirée à toi!
Bises d'Ep'
Coucou Epamine,
RépondreSupprimerTu reprends du service, maîtresse, je suis bien content ! Mon ancien blog s'est endormi, je consacre beaucoup de temps au patois charolais auquel j'ai dédié un blog qui ne représente qu'une petite partie de ce que je fais pour tenter de faire revivre la langue de mes aïeux. Cette année, au programme : une comédie musicale en patois, prévue pour le cinquième week-end de novembre à Sivignon. 25 acteurs, 18 chansons, de la valse au rock en passant par le blues de vache évidemment, près de deux heures d'un spectacle qui ne devrait pas inspirer la mélancolie.