lundi 30 novembre 2009

& Comment leur dire?

PRÉ EN BULLES (hihihi!)
A la lecture de ce billet, certains visiteurs se poseront peut-être des questions sur ma santé mentale. Soyez rassurés, elle n'est pas en danger.
Il est donc inutile de chercher à retrouver ma famille pour la prévenir car
JE VAIS TRÈS BIEN!

Une seule chose me gêne: je ne sais pas comment leur parler...
Non, pas aux membres de ma famille (on cause beaucoup, chez nous!), mais à elles!

Qu'elles soient jeunes ou vieilles, très belles ou très laides, très bien conservées ou la mine plutôt défaite, certaines d'entre elles me parlent. A l'instant où nos regards se croisent, je les comprends et je les lis.
Oh, ce ne sont pas de longues phrases qu'elles m'adressent, non, non! Ce ne sont pas des mots compliqués ni des tournures complexes qu'elles utilisent pour me raconter leur vie.
Elles me lancent juste un petit signe, un clin d'œil, un sourire et je les comprends...
Qu'elles me regardent de leurs grands yeux de ciel ou qu'elles baissent timidement leurs paupières peintes, elles me narrent leur histoire, leurs peines et leurs joies, leurs cris et leurs murmures, leurs espoirs et leurs blessures....

Ici, c'est une date, gravée sur un médaillon avec deux initiales enlacées pour toujours;
là, c'est un rideau de dentelle ouvragée qui s'envole dans le vent du soir;
ailleurs, ce sera un dos un peu voûté ou très droit, une allure bancale ou un port de reine, des couleurs sombres ou des teintes d'aquarelle, une large cicatrice à peine dissimulée par un pansement de fortune ...

Il ne nous faudra pas grand chose pour que la complicité s'installe au détour du chemin, pour que le partage des émotions se fasse dans l'instant... D'un simple coup d'œil, je sais si elle a quelque chose à me dire, si mon esprit peut entrer en communication avec le sien, si des émotions naîtront de cette rencontre.

Le lieu où elle se trouve a aussi son importance. Perdue loin du monde ou perdue au milieu de la foule, solitaire ou solidaire, dans une clairière ou dans une zone ouvrière, au milieu d'un plat pays ou sur un promontoire, chacune d'elle saura me dire ou choisira de taire des pans de son histoire.

Parfois, quand c'est possible, je m'arrête, je regarde chaque détail, je touche, je frôle, je caresse, je fais prendre la pose pour la photo...

Étrangement, beaucoup n'ont pas d'âmes et ne me disent rien. Elles sont neutres, vides, dénuées de toute vie mais je ne saurais vous dire pourquoi elles ne me parlent pas.
Les autres, les bavardes, m'attrapent pas leur allure humble ou hiératique, par un bout de lumière accroché à leurs tuiles, par deux ou trois pierres polies par les vents, par un coin de mur égratigné par les ans, par une petite porte dérobée, cachée derrière des buissons, par la noblesse de leur douce simplicité...

Vous l'avez compris, je parle des maisons qui me parlent.
Non, non, pas question ici d'histoires de revenants, d'âmes errantes qui hantent les grandes chambres ni de fantômes malfaisants qui dansent sous les charpentes. Fi de tout cela!
Non! Simplement des maisons qui, comme une toile peinte ou comme une sculpture d'artiste, me disent leurs secrets.

Le problème, c'est que moi, je ne sais pas leur parler!
Comment leur dire que je les trouve belles, uniques, charmantes, apaisantes, rigolotes, espiègles, étranges, surprenantes, remplies de vie, pétries d'humanité... ?
Je ne sais que les regarder, les lire, les écouter et les aimer.

Mushroomhouse (par plusone)

13 commentaires:

  1. "Je ne sais que les regarder, les lire, les écouter et les aimer."

    c'est déjà pas mal epamin' !!!
    quel beau texte ! je suis certaine qu'elles l'ont entendu au fin fond de leur campagne ou dans le brouhaha de la ville :-)

    beaux rêves d'elles

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  2. Epamin',

    Certaines maisons parlent. Parfois, elles ont une âme tandis que d'autres comme leurs occupants n'en ont pas beaucoup ou pas du tout.

    Pendant 21 ans, j'étais agent immobilier. J'aimais les détailler, pièce par pièce, en cherchant le mot juste qui reflétait leurs plus beaux atours. Mais parfois, c'était presque impossible tellement elles manquaient d'âme et de lumière...

    Vive les histoires et les maisons!

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  3. comme toujours u me fais marcher quant à ta santé mentale elle brille de mille feu tout comme ton âme si belle
    je pensais que tu parlais des personnes , de es élèves et cela e m'a point étonnée car je trouve qu c'est dans ta nature d'être aussi humble et tendre, aussi à l'écoute et préventive mais si les choses t parlent aussi cela ne diminue en rien à ta grandeur d'âme
    je suis heureuse de te compter parmi mes amis
    je t'embrasse très fort

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  4. Coucou je ne vois même pas ton texte. Je suis cassée ou pas!

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  5. les maisons c'est très mystérieux et vivant en soi , en arrivant dans une nouvelle maison , on ressent sans le connaitre , son vécu d'avant nous , et par expérience , je sais qu'on peut faire "du bien" à une maison et qu'elle nous le rend au centuple..

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  6. Promis, je n'appelerai pas les urgences psychiatriques ! :~)

    Au contraire, je comprends très bien ce que tu veux dire (et que tu dis très joliment, d'ailleurs) pour le ressentir parfois moi-même : certaines maisons ont ce petit supplément d'âme qui donne à croire que leurs murs respirent doucement. Un petit truc indéfinissable... mais émouvant !

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  7. A vous toutes,
    un immense merci!
    Je suis rassurée sur mon état mental puisque vous me comprenez
    et que certaines, même,
    partagent mes états d'âme...

    Très belle soirée dans vos maisons...

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  8. Y'a pas à dire, Epamin', tu sais écrire...et très joilment en plus !
    On se laisse embarquer sur tes mots et sur la mer de tes "délires".
    Oui, certaines maisons ont une âme, elles respirent, elles bruissent d'une longue histoire et ne livrent leurs secrets qu'à ceux qui savent les voir et les aimer.
    Je suis très sensible à cette "âme invisible" qui habite certains lieux et je souffre cruellement en entrant dans les demeures neuves et lisses de nos contemporains.
    Peu d'âme en effet derrière ces murs en placo, ces meubles Ikéa et ces gazons trop bien taillés...
    Qu'en restera-t-il dans cinquante ans ? C'est ce que je me demande à chaque fois !

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  9. Texte sublîe....
    Mais je vois que ton désir profond serait de vivre dans le petit champignon au toit rouge, n'est-ce pas?
    Moi ausi j'aime ça les petites maisons spéciales. J'aurais toujours rêvé de vivre dans une maison bâtie dans un arbre, semblable à celle des oursons Berenstain( série de livres pour enfants).

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  10. Ouh, la maison qui parle, je connais. Quand j'étais petit, la maison n'arrêtais pas de grincer et de faire des bruits, surtout la nuit. Je me réfugiais sous mes draps :))

    SNAKE

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  11. Merci à vous trois!
    Trois avis amis qui me donnent l'envie de garder cette douce folie encore longtemps...

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  12. Oui, parfois, certaines maisons nous parlent et tu le décris très joliment. :-)

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    Réponses
    1. Merci Anne-Ma d'être venue jusqu'ici pour lire ma petite fantaisie. Je suis heureuse de voir que toi aussi, tu sais que certaines maisons nous parlent!
      Sourire d'Ep'

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Vous êtes désormais un p'tit bout de ma vie...
Merci d'être passé(e) par ici!

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