Dès les premiers frimas, j'en ai mis des écharpes devant mon nez et des cagoules autour de ma tête!
J'en ai enfilé des collants de laine rouge ou bleue et des bottes fourrées d'Esquimaux (oups, pardon : je dois écrire "Inuits" pour être politiquement correcte!)
J'en ai rabattu des capuches d'anorak sur ma frimousse de petite fille!
J'en ai porté des pulls-chaussettes (beaucoup trop "chaussettes" au goût de l'adolescente que j'étais!) avec des cols roulés et boulés!
J'ai toujours glissé mes petites menottes dans des bonnes moufles bien chaudes durant les grands froids!
Et pourtant, pas de bol, je suis parfois tombée malade... mais qu'est-ce que c'était bien!Le nez qui coule, la toux qui arrache les poumons, le fièvre qui rend tout flagada, la gorge qui gratte comme un tampon jex (pas bleu mais rouge), la visite du docteur, c'était "pas glop, pas glop", tout comme les leçons manquées à rattraper, après. Mais il y avait tout le reste...
Le reste, c'était la douce présence de Maman qui prenait un ou deux jours de congé pour rester avec nous, le temps de notre fièvre...
C'était le bouillon aux petites pâtes qu'elle nous apportait sur un plateau pour que nous restions bien au chaud, au fond de notre lit...
C'était les magazines (Lisette, Placid & Muzo poche et Pif Poche) que Papa nous achetait le midi, en rentrant du travail, et que nous savourions, le dos bien calé dans l'oreiller jusqu'à ce que le sommeil nous gagne.
C'était les petites poupées en carton qu'on habillait avec des vêtements de papier qu'on étalait partout sur la couverture de notre lit.
C'était le sirop goût caramel ou goût banane qu'on avalait à l'aide de la fameuse petite cuillère jaune en plastique.
C'était le gant de toilette frais posé sur le front pour apaiser la fièvre.
C'était la main fraîche de Maman et les bisous moustachus de Papa.
C'était le bol de lait chaud, sucré de miel, que maman nous apportait la nuit, quand la toux était insupportable...
C'était bien, les nuits de miel...
C'était les petites poupées en carton qu'on habillait avec des vêtements de papier qu'on étalait partout sur la couverture de notre lit.
C'était le sirop goût caramel ou goût banane qu'on avalait à l'aide de la fameuse petite cuillère jaune en plastique.
C'était le gant de toilette frais posé sur le front pour apaiser la fièvre.
C'était la main fraîche de Maman et les bisous moustachus de Papa.
C'était le bol de lait chaud, sucré de miel, que maman nous apportait la nuit, quand la toux était insupportable...
C'était bien, les nuits de miel...
oui, moi aussi , j'aimais bien ... être malade c'était doux , le sirop à la banane c'était un antibio mais le nom m'échappe , celui au caramel ça devait être "toplexil" contre la toux.
RépondreSupprimeret ces poupées en carton avec habits , c'était trop génial .. bien mieux que les horribles Barbie!
quand on étai plus petit , comme lecture , je me souviens de "Roudoudou les belles images" et "Riquiqui les belles oreilles" , ça ne te dis rien???
et puis quand on était bouillant , du nectar d'abricot bien froid dans la petite bouteille pointue , c'était trop bon...
J'ai toujours cru que la petite fille qui dormait dans ma chambre, c'était ma sœur... En te lisant, je découvre que c'était toi puisque nous avons les mêmes souvenirs...
RépondreSupprimerJe vais chercher dans mes souvenirs un Roudoudou autre que mon vieux nounours...
Oui, c'était bien, les nuits de miel. Il en remue des souvenirs, ce joli texte. Pouvoir lire toute la journée sans être dérangé, lire et relire Robinson Crusoë, Captain Pacha, Quentin Durward, Oliver Twist, Croc Blanc. Frotter le thermomètre sur le drap pour faire monter la fièvre. Lire encore, après l'extinction des feux, sous la couverture, avec une lampe de poche.
RépondreSupprimerOui, on avait toux pour être heureux ! :~)
RépondreSupprimer(ah, les Pif poches, quel souvenir fabuleux !)
TU OUBLIES ma belle la cuillère d'huile de foie de morue chaque matin un à un ,au pas de la porte avant de sortir pour l'école émitoufflés dans nos bonnets etcache-cols
RépondreSupprimerdégueulasse cette huile tortionnaire de nos petites personnes et tellement vitale aux yeux de mon père (le bourreau par son huile tellement qu'il jouait bien son rôle)
et puis les vieux journeaux de maman qui copiait sur sa maman qui copiat sur la sienne et nous fabriquait des baumes calmants faits maison de camphre imbibé de pétrole à la limite de la barbarie de nos thorax qui s'enflammaient à la pose de ces journeaux camphrés et pétrolés mais qui arrivaient je ne sais comment moi la toubib d'aujourd'hui si médicalisée à soulager nos catarrhes et apaiser notre toux et dormir même avec ce papier qui crisse en dessous.
tant bien que mal nos parents se démenaient à leur manière pour faire avancer la caravane dans la science ou pas mais surtout beaucoup de présence comme tu dis Epamin et de chaleur.
j'ai fait long désolée mais ça parle beaucoup chez nous les méditerrannées
hahaha
bises
Le sirop au goût de banane.
RépondreSupprimerLa purée jambon. Les biscuits à la cuiller avec un yaourt.
Le Docteur avec son crâne chauve, ses petites lunettes rondes et sa petite voix.
Nous étions trois dans la chambre (mon grand-frère, ma petite soeur et moi) avant que mes parents ne fassent agrandir la maison. Nous étions trois et je me souviens qu'une année dans nos lits alignés nous étions tous malades.
Après j'ai eu "ma" chambre. Ma maman m'apportait à manger dans mon lit. J'ai des souvenirs d'après-midi fiévreux à jouer à la poupée où à regarder les nuages blancs dans le ciel bleu et à rêver.
Pour toi c'était chouette pour les "vieux" comme moi c'était:
RépondreSupprimer-cataplasmes à la farine de moutarde
- ventouses
-sirop "pulmoserum" amer, dégueu, et tout et toux !
-suppos à l'eucalyptus, quand tu lâchais une caisse c'étaient les forêts d'Australie avec les gentils Koalas qui s'invitaient dans ta chambre !
Le bleu de méthylène en badigeons, qui te faisait pisser bleu deux heures plus tard.... Marrant !
Nous n'avons décidément pas les mêmes souvenirs ! )))
Il est très beau ton texte. Mais si cé comme ça d'être malade, Roselyne va plus avoir personne à vacciner !
RépondreSupprimerComme @Andiamo, je me souviens des cataplasmes à la moutarde et d'un tas d'autres abominations !!
Qu'est-ce qu'on a pu ingurgiter comme trucs et par tous les bouts !
Mais enfin,le résultat est là, à taper sur un clavier sans tousser ni renifler.
ah! Andiamo , moi j'ai eu aussi les badigeons bleus , j'aimais bien , je ne sais pas pourquoi;
RépondreSupprimerEpamin', au fait : tes nuits de miel, ça m' a fait penser à celles de satin des Moody Blues...
tu en as des doux souvenirs,c est bien ! ;O)
RépondreSupprimerOlivier de Vaux
RépondreSupprimerSans doute que grâce à nos lectures, les mots soignaient nos maux et remplaçaient ainsi quelques suppos!
@ Tant-Bourrin
RépondreSupprimerMerci pour le lien; certaines couvertures m'ont rajeunie...
@ Lilia
RépondreSupprimerJe suis passée à côté de l'huile de foie de morue, certes, mais ma petite sœur et moi avions droit, chaque matin, au petit verre de Schoum, boisson aux propriétés digestives merveilleusement verte qui, dès le réveil, te faisait dresser les cheveux sur la tête: une sorte "d'effet kiss-cool"...
(Message long mais bon baume!)
@ Annick
RépondreSupprimerVoui, voui, tu as raison, merci! J'avais oublié la purée-jambon (mouliné) et les biscuits avec le yaourt...
Chouette, nous étions malades en même temps!
Andiamo
RépondreSupprimerJ'ai aussi eu droit, chez mes grands-parents, aux épouvantables cataplasmes à la farine de moutarde et aux suppos Koalas (j'ai été pris d'un "sérieux" fou-rire en lisant ton comm...)
Mais si, mais si, on a les mêmes souvenirs... on est des grands-parents!
Yanick
RépondreSupprimerMince, tu as raison: je n'aurais jamais dû dire que c'est super méga meilleur que bon d'être malade... Elle va être fâchée la dame mais je m'en fiche!
Comme abomination, j'ai aussi le souvenir de la pommade appelée "gayacol" (remplacée ensuite par le bronchodermine) que l'on me tartinait vigoureusement sur ma pauvre petite poitrine toussoteuse. Ensuite, on me collait (au sens propre et au sens figuré!) 15 tonnes de coton hydrophile qui me faisait un bon 95 C à 9 ans...
(merci pour le compliment!)
Croukougnouche
RépondreSupprimerJ'adore "Nights in white satin"... merci!
Nefertiti
RépondreSupprimerCoucou!
Contente de te voir ici!
aaaahhhhh nous avons eu quasiment les mêmes séjours au fond de notre lit ! Pif gadget oui, les moustaches du père oui, le potage avec les pâtes (celles avec les lettres de l'alphabet bien sûr), le lait chaud oui (pour ma part je n'aime pas le miel), je n'ai jamais eu de poupées en carton à habiller mais des décalcomanies oui...bref, quel bonheur cette publication pour nous replonger dans le nid douillet de la chaleur familiale à laquelle nous accordons tant d'importance enfant, quitte effectivement à être triste d'avoir à manquer l'école et d'avoir l'obligation à rattraper les cours en retard !
RépondreSupprimerMoi je suis malade là et il n'y a personne pour s'occuper de moi :)
RépondreSupprimerPar contre ma fille veut bien que je m'occupe d'elle :D
Bises
Tes poupées en carton m'ont fait un flash mémoriel et je me suis vu les habiller- il y avait des petites pattes à replier aux épaules, aux poignets, aux mollets... Ben oui, je tricotais aussi, et je lisais Maggie, faut dire qu'au dessus de moi, j'avais trois grandes sœurs d:^)
RépondreSupprimerà dire le vrai, je ne me souviens pas d'avoir été trop enrhumée l'hiver... mais je devais toujours porter un bonnet (dont un jaune avec un pompon marron) et mon nez redevenait "libre" que vers le printemps avancé... ce devaient être des choses qui passaient avec le fil des jours. Une chose quand même, quand ma mère nous (mon frère et moi) mettait du baume Vicks (autant le nommer) le soir avant de nous endormir quand nous étions au mas.
RépondreSupprimer.... ah! j'oubliais, les poupées en carton à habiller étaient vraiment géniales! et combien de Pif ai-je lus!
Youpi! des visites d'amis!
RépondreSupprimer@ Mathilde
Tout bien vrai: les petites pâtes en forme de lettres et les décalcomanies qu'on devait faire détremper dans une soucoupe d'eau avant de les coller ...pas forcément où il fallait!
Bon samedi à vous, chère Mathilde
@ Bulle
RépondreSupprimerCoucou la maman de la 'tite belette!
La maladie de nos enfants nous afflige et nous comprenons mieux ce que nos parents ont pu ressentir. Heureusement que nous pouvons tendrement prodiguer des soins à nos petitous malades.
Bises à toi et à la petitoune.
@ Saoulfifre
RépondreSupprimerLa parité dans les jeux dès l'enfance, ça c'est une chose qu'elle est bonne!
Oui, les petites pattes à replier c'était génial ; dommage que le support des poupées ne tenait pas vraiment longtemps et qu'il était difficile de les maintenir debout...
@ Sylvie
RépondreSupprimerLe plus dur, pour les poupées à habiller, c'était de faire tenir les chapeaux, les bottes et les sacs à mains...
Bon samedi!
Ah...les PIF (poche ou gadget), les glop, pas glop...les tristus et les rigolus...et la cuiller jaune pour les sirops épais aux goûts prononcés (banane mais aussi un rouge gélatineux dont j'ai encore l'odeur dans le nez)et les poupées en carton qui se pliaient quand on les habillait...
RépondreSupprimerMerci pour toutes ces images qu'on avait oubliées et que tu ramènes à nos mémoires !
Nostalgie, nostalgie...
J'aime tant imaginer votre visage lorsque mes mots font ressurgir vos souvenirs enfouis.
RépondreSupprimerVotre bonheur d'enfant, retrouvé pendant quelques instants, me procure une immense joie et vos commentaires me font très plaisir.
(la délicieuse gélatine était (je pense) de la paraffine liquide pour que tes intestins de petite Licorne fonctionnent mieux!)