mercredi 30 décembre 2009

& Dans quelques heures...

...

...

Vous serez ici ou ailleurs et moi là-bas,
Et on dira une fois, deux fois,
trois fois, plein de fois,
ces deux petits mots

qui changeront le numéro
de notre calendrier.
On passera de décembre
à janvier et
on sera
en
2010
...

Je penserai à vous, croyez-moi,
Et comme si vous étiez là,
Je vous serrerai dans mes bras,
Je vous dirai des mots d'amitié,
Et je trinquerai à votre santé!
...

Que 2010
vous apporte des petits bonheurs par milliers,
protège tous ceux que vous aimez,
vous garde en bonne santé,

remplisse vos jours de belle humanité,
et réalise tous vos projets!

Joyeux et savoureux réveillon
entre amis ou en famille,
et à l'année prochaine!

...

lundi 28 décembre 2009

& Un grand bonheur si petit...


Il est né! Plus de quatre kilos et plus de cinquante centimètres...
Il est là! Tout bien emmitouflé de laine douce et de mousse soyeuse...
Il est parmi nous depuis hier soir! Bienvenue sur terre, tout petit enfant...
Il est beau! Plein de petits cheveux noirs, des yeux en amande, une peau fine et marbrée...
Il est adorable! Une bouche en framboise, un petit nez tout mimi, des ongles minuscules...

Ma vie est encore plus belle grâce à lui, si petit!
Comme je l'aime!

Comme elle est attendrissante, ma grande fille, en douce maman!
Comme il est émouvant, le grand costaud qu'elle aime, en gentil papa!
Comme ils sont beaux, tous les trois, dans ce mois de décembre plein d'amour...

Que leur vie soit belle, toujours!
Comme je les aime!

mercredi 23 décembre 2009

& Et si on parlait de N?

Alphabet : chapitre 14

Décembre!
Comme tous les ans, on aura:
The nâne, des nétoiles,
des nampoules, des 'tits nanges,
des nilluminations dans la nuit,
les nains sur la bûche,
la neige,
la nativité, Zézu de Nazareth,...

Feliz Navidad!
Buon Natale!
NOYEUX JOËL!
JOYEUX NOËL !
et toutes les nautres façons que je sais pas dire...


Eh ben, pour moi, décembre, cette année,
ce sera surtout dans quelques jours,
ou peut-être dans quelques heures ...

un nheureux névènement,
une très bonne nouvelle,
de très grandes némotions,
mon nadorable fille qui devient maman,
tout plein d'eau douce mais sucrée dans mes nœils
le nouveau-né de la famille,
nager dans le bonheur,
des nounours,
la naissance de mon premier petit-fils...


Passez un Joyeux Noël...

Illustration par Cute Colors

lundi 21 décembre 2009

& Bouche ouverte et papier découpé...

Partout, on parle d'elle!
Ici, on la décrie; ailleurs, elle n'a pas de prix!
Ici, elle exaspère; ailleurs, tout le monde l'espère!

Selon le lieu, le moment, l'état d'esprit et le jour de la semaine, l'humain change d'impression et d'expressions quand il parle d'elle: la neige!

Nombreux sont mes camarades de la blogosphère qui ont déjà écrit un beau billet blanc sur la neige... et pourtant, même si je veux éviter le plagiat, je veux vous parler de MA neige!

Première luge fabriquée par mon grand-père... il y a longtemps... mais pas assez longtemps pour oublier ça: j'avais les mains non pas dans des moufles, des gants ou des mitaines, mais dans des... chaussettes de laine!

Au retour des balades en famille, alors que toutes les pommettes étaient fraîches et rouges, on enfilait bien vite les chaussons fourrés (pas des calzone, mais des charentaises!) qui "cuisaient" dans le four de la cuisinière à bois... Je ressens, en cet instant, la douce et bienfaisante chaleur qui envahissait mes pieds...

Plus tard, plus grands, on jouait dans la neige sans les parents...
Bonhomme de neige avec des yeux en boulets de charbon, une carotte demandée à mamie pour le nez, une des casquettes de pépère, des pommes de pin en boutons et le balai de la cour. Salut, grand bonhomme!

Bataille de boules de neige : la neige glissait dans les capuches, on en avait plein les bottes et plein les gants, les cagoules grattaient, les écharpes tombaient, on rigolait, on faisait exprès de s'effondrer dans la neige, on faisait l'étoile (ou le papillon!) en bougeant les bras et les jambes pour laisser la trace dans la neige.
La neige recommençait à tomber: on fermait les yeux et on mangeait les flocons fondants en ouvrant grand la bouche...

On rentrait!
On décorait (que nous, les gamins!) la grande maison des grands-parents et même si ce qu'on faisait était d'un goût plus que douteux voir très kitsch (à ne pas confondre avec la quiche lorraine, hihihi!), on nous disait que c'était très beau... surtout les flocons en papier découpé! Vous savez, les fameux "napperons" qu'on obtient en pliant et en découpant sur les plis et qu'on colle sur les carreaux de la cuisine!

Allez hop!
Enfilez vos bottes
et courez dans la neige bouche ouverte
pour retrouver le goût de la neige d'antan!
Quand vous rentrerez, vous ferez des flocons en papier...

Flocons de papier (Mes petits bonheurs)

samedi 19 décembre 2009

& Avec du sel!


"Mamie, on mange de la soupe?"

Cette sempiternelle question, totalement inutile puisqu'on connaissait la réponse, fut prononcée des centaines de fois durant nos vacances chez nos grands-parents. Pourquoi?
Parce qu'on n'aimait la soupe, ni les uns, ni les autres et qu'on espérait secrètement qu'un jour, on pourrait mettre des assiettes plates et non des creuses pour le repas!...

Depuis ce temps lointain des vacances avec les chers cousins, je vois, je sens et je mange la soupe autrement!...

C'est pourquoi, en ce mois de décembre où les soupers de fête sont en préparation, où victuailles et boissons arrivent à profusion dans les maisons, je voudrais, dans ce petit billet de temps de neige et de brume, rendre un discret hommage à la soupe de légumes!

Si "potage" fait plus chic (pourtant, ça vient d'un pot!), la soupe fait rustique voire "crise économique"! Mais je ne vous conterai pas ici l'histoire de la soupe et je ne vous ferai pas non plus la liste impressionnante des expressions où le mot soupe a toute sa place...

Je vous dirai juste que la soupe, aujourd'hui, pour moi:
- c'est la grande cuisine de mes vacances, chez mes grands-parents, qui me manquent tant en cette période de Noël...
- ce sont les grosses pommes de terre, la carottes, les navets, les poireaux du jardin de mon grand-père épluchés avec un économe, par ma grand-mère, sur le journal de la veille ;
- c'est un gros bouquet de persil et de cerfeuil, lié par mon grand-père avec de la ficelle à rôti ;
- c'est le bruit de mon moulin à légumes (orange, évidemment!), sorti dès les premiers frimas pour "faire une petite soupe " à la demande de ma 'tite poupette!
- c'est une grosse cuillère de crème fraîche;
- c'est une odeur de vie, de chaleur, de bonheur, dans la maison...
- c'est la soupe de maman avec les petites pâtes en forme de lettres qu'on aligne sur le bord de l'assiette pour faire des mots... qui glissent;
- ce sont des petits bols (genre "Boucle d'Or et les trois Ours"), posés sur la table de la cuisine;
- et c'est surtout une pincée de sel " pour refroidir, parce que c'est trop chaud"...

Que vos soupers de fêtes soient aussi savoureux qu'une bonne soupe de légumes!

mercredi 16 décembre 2009

& En suivant les pointillés

La lumière pâle du soleil d'hiver a disparu derrière les collines.
Au firmament, une belle lune ronde et argentée s'allume pour le remplacer dans la nuit glacée.
Quelques nuages légers masquent la belle d'un loup de dentelle ouatinée.
Un long ruban noir se déroule à l'infini et serpente, silencieux, au milieu de nulle part...

Il fait froid dehors.
Et pourtant, je suis bien.

Bien au chaud dans mon petit espace obscur, je me sens bien!
Seule ou en compagnie d'êtres chers endormis, je découpe à ma vitesse le long ruban de velours noir en suivant bien les pointillés.
Comme pour un jour de fête, la nuit allume par devant moi, de chaque côté du sombre ruban, des petites bougies magiques qui s'éteignent dès que je passe près d'elles.
La lueur mouvante que je verse sur mon passage dessine ici ou là des silhouettes fantasmagoriques et donne au paysage une étrange clarté...

De temps en temps, un animal inconnu aux gros yeux lumineux croise mon chemin en rugissant et en m'éblouissant puis rapidement, je me retrouve bercée par le seul ronronnement de ma Titine qui masque le silence de cette nuit d'hiver.



Vous l'avez deviné,
j'aime rouler la nuit,
(mais pas sous la pluie!)
en suivant les pointillés!

dimanche 13 décembre 2009

& Comme une petite carte de Noël

Comme les mandarines, lui aussi est revenu!
Et c'est tant mieux, car je l'attendais, Messire Erithacus rubecula...

Les autres, les gris, les charbons, les bruns et les bleus avaient déjà réinvesti la place depuis quelques jours mais lui se faisait attendre....

Chamailleries pour tournesol,
bouderies pour sorgho,
coups de bec dans boules de graisse,
sautillements de branche en branche jusqu'au casse-croûte,
les petites habitudes hivernales avaient repris mais à l'autre bout de ma lorgnette, je ne le voyais toujours pas.
Pas le moindre petit œil en bouton de bottine, pas le moindre petit plastron rouge pour voler dans les plumes des habitués de l'auberge des Quatre-Vents.

Et puis, l'autre jour, je l'ai vu!
Élégant comme à son habitude, solitaire et discret malgré son jabot orangé, mon petit rouge-gorge est venu reprendre des forces dans mon jardin pour faire face aux premiers frimas de l'hiver.
Il ne se précipite pas dans les plus hautes branches de mes arbustes et se contente de voleter au ras du sol. Là, au milieu des feuilles mortes, il picore les miettes laissées par les moineaux, les mésanges bleues et charbonnières et autres passereaux de nos jardins.

On voit souvent sa jolie frimousse sur les cartes de vœux,
sur une boîte aux lettres décorée de brins de gui ou de feuilles de houx,
ou perché sur une branche de sapin recouverte de neige,
ou encore posé à côté d'un poinsettia et de quelques bougies dorées.
Qui sait? Il est peut-être le petit Père Noël des oiseaux...

Tout ça pour dire qu'un joli rouge-gorge dans votre jardin,
c'est comme une petite carte de Noël tombée du ciel!

Carte brodée par Teddypatch

jeudi 10 décembre 2009

& Boules de neige, boules de Noël &...

Youpi!
C'est parti, mon kiki (ou "quiqui", ça dépend des régions, hihihi!)!

Elle est là! Elles sont là!
On les devine au fond des poches...
On les sort des cartables à l'heure du goûter...
On les caresse...
On les dévore des yeux...
Elles nous mettent l'eau à la bouche...
On les épluche...
et tout de suite, on les sent, jusqu'à l'autre bout de la cour...
et tout de suite, on les mange...
Souvent, on les partage!

Qui?
La clémentine et la mandarine!

Rondes et colorées,
parfumées et sucrées,
juteuses et prédécoupées en minuscules quartiers duveteux,
on peut voir sur la peau luisante de ces deux jolis fruits d'hiver,
se refléter les joies enfantines, les petits doigts rougis par le froid,
les visages emmitouflés de cagoules qui grattent et d'écharpes qui piquent,
les bols de chocolat chaud, les papiers brillants des papillotes,
les boules et les guirlandes scintillantes sur les branches du sapin,
les batailles de boules de neige, les cadeaux le soir de Noël,
les délicieuses friandises dans des boîtes de velours rouge,
les bougies dorées sur la table du réveillon,
le nez rouge des rennes du Père Noël...


Comme l'orange parfumée
des Noëls d'autrefois,
tant attendue
par nos grands-parents,
la clémentine
et la mandarine
auront toujours
le goût sucré
des hivers de notre enfance...

mercredi 9 décembre 2009

& M ou m ?

Alphabet : chapitre 13

ajuscule ou inuscule?

Le M en majesté ou le m métré ?
Les MM de Messieurs les Maîtres ou les mm du petit millimètre ?
-M- de Mathieu Chédid ou le m du gène de la drosophile?
Mi pour dire Mébi- (220) ou m pour dire milli- (10-3) ?
M pour la "pop Muzik" ou m pour l'adresse informatique ?
M, chez César, pour mille ou m, chez Einstein, pour masse ?
M/M' pour anciennes classes de "Maths spé" ou cm1/cm2 pour "cours moyen 1ère et 2ème années" ?
M, en taille 40 ou 3 m, en taille 50 cm ?
M pour Maman, ou m pour mère, ou le contraire?

m pour mardi et mercredi
M... pour le mot de Cambronne
MR. M. qui habite higher...
M & M's pour que Manue les colorie...
M comme Mathilde qui joue avec les mots et bien plus...

merci d'apprécier mes petites folies...
Merci de passer, comme ça, dans ma vie...
MERCI de venir souvent par ici...

Ah! Au fait: j'M la vie, ma fille, mon mari, mes parents, ma famille, mes amis et vous aussi...
en Majuscule!

Mean Mice par maorinette

lundi 7 décembre 2009

& Omawnakw

Pour Philémon, ce sera un interminable tourbillon.
Pour Cyprien, elle ressemblera à plein de petits nuages gris ou bleus.
Pour Bérengère, elle s'envolera, légère, sous forme de volutes et d'arabesques.
Solène utilisera des petits bouts de laine effilochés qu'elle collera avec application.
Maëlle tracera une longue plume blanche qui s'élèvera toute droite dans le ciel.

Pour moi, la fumée qui sort d'une cheminée de maison (surtout à la lueur de la lune!), c'est la chaleur d'un foyer, c'est la douceur d'un chez soi une fois que l'on a refermé la porte, c'est l'odeur de la soupe de légumes, ce sont les voix d'une pièce à l'autre ou autour de la table, c'est la lumière qui éclaire les visages, c'est le gros chien qui somnole sous la table, c'est le chat assis sur le rebord intérieur de la fenêtre...
Et, souvent, bizarrement, ce sont des images de veillées d'autrefois qui passent devant mes yeux....

Comme pour ces tribus indiennes qui communiquaient par des signaux de fumée, ces colonnes légères et cotonneuses qui sortent de nos cheminées sont, pour moi, des signes de vie.


Hélas,
toutes les fumées ne furent et ne sont pas belles à voir
car certaines précipitent et d'autres plongèrent
l'humanité dans le chaos, dans la mort et dans le noir...

Little House In The Woods par josiewolhart

samedi 5 décembre 2009

& Les amoureux qui s'bécotent...

Dans mon billet sur la lettre B pour définir le mot "banc", j'écrivais :
B comme Banc : siège de solitude ou d'amour, de rencontre ou de détresse, de lecture ou de repos, d'adolescence ou de vieillesse, de spectacle ou d'école.

Objet banal de mobilier urbain ou de décoration de jardin, le banc n'est, en fait, qu'une simple planche, un peu surélevée, destinée à recevoir le postérieur de plusieurs personnes en même temps.
Mais qu'il soit en bois, en pierre, en plastique, en béton, en fer, en carton, en papier mâché... et souvent très inconfortable lors d'un usage prolongé, le banc est un livre d'histoires à lui tout seul. C'est qu'il lui en arrive des trucs, au banc et qu'il en a vu des fessiers!

Depuis ses origines, le banc vit des aventures humaines, politiques, sentimentales, financières, judiciaires extraordinaires alors que l'homme ne fait guère attention à lui.
On l'installe (sans jamais lui demander son avis, d'ailleurs!) dans des lieux spécifiques afin de permettre aux galopins de travailler, aux galériens de ramer, aux galapiats d'être jugés, aux galants et galantes de se reposer en posant leur popotin pour papoter...

Il eut sa place d'honneur dans les écoles et de très nombreuses générations d'élèves y ont frotté et usé leur fonds de culotte.
Sous les chapiteaux de cirque et dans les réfectoires, dans les petites salles de spectacle et les grandes salles de conférence, dans les kermesses et les fêtes foraines, dans les églises et les temples, et même dans les chars à bancs, le banc est roi.

Le banc ne choisit rien, ni le lieu, ni les gens, ni le moment, ni l'histoire, mais il vit tout, il connaît tout de nos vies.

& Il connaît depuis des centaines d'années les couples d'amoureux qui s'bécotent.
& Il connaît depuis très longtemps la dame qui donne du pain aux oiseaux et s'en retourne vers sa vie dont il ne sait rien puisqu'elle ne parle jamais.
& Il connaît cet homme cravaté qui vient manger son sandwich sous les platanes du boulevard et qui oublie de mettre son papier gras dans la poubelle voisine.
& Il connaît, depuis de nombreuses générations, tous ces groupes d'adolescents qui viennent parler de tout et de rien, refaire le monde ou faire n'importe quoi, dire et taguer des mots d'injure ou d'amour.
& Il connaît ces jeunes parents qui regardent avec tendresse leur petit garçon qui réussit enfin à faire du vélo sans roulettes.
& Il connaît cet homme sans âge, qui chaque soir, quand le lieu est désert, vient s'allonger sur lui, se couvre d'étoiles et s'endort peut-être pour toujours.
& Il connaît cette jolie étudiante qui, à la belle saison, vient travailler une ou deux heures à l'ombre des tilleuls.
& Il connaît cette femme et cet homme qui, un jour, sont repartis ensemble, du même côté de l'allée...
& Il connaît la dame au chien qui vient se reposer quelques minutes avant de repartir pour "faire pisser Mirza"...
&
Il connaît le pépé au journal qui lit son quotidien en commençant par la fin et qui va boire son petit café chez Jojo...

Il est dommage qu'un banc ne garde que les microbes de ses usagers et quelques graffitis car s'il pouvait écrire ses mémoires, nous aurions à lire un gigantesque recueil d'humanité.

Illustration : "Georges Lebanc" de Claude Ponti, Ed. Ecole des Loisirs, 2003

mercredi 2 décembre 2009

& Bruits de bois

J'aurais vraiment aimé être une fée des bois,
et on ne rit pas, s'il vous plaît, là, de l'autre côté de l'écran...

J'aurais pu habiter dans un joli champignon tout blanc et tout rond, boire l'eau fraîche des sources claires, manger des fraises des bois et des myrtilles, lire à la lueur des lucioles, dormir sur un lit de mousse toute douce, parler avec Blanche Biche et le Goupil, voleter discrètement au-dessus des promeneurs du dimanche et pourquoi pas, tendre quelques pièges taquins à certains chasseurs qui oublient parfois de respecter les bonnes manières en usage dans les sous-bois.

Pas de bol, la fée Epamine n'existe pas mais je n'ai pas tout perdu. Certes, je ne suis pas fée des bois mais mes parents m'ont offert, comme cadeau de naissance, un prénom qui m'en donne l'illusion quand je traverse une forêt: je suis fille des bois...

En plus de ce prénom, beaucoup de doux et chauds souvenirs me lient à la forêt. Chaque saison d'enfance m'a emportée dans les bois en famille, avec des amis, avec des anciens, avec mon grand-père, seule...
Et la saison d'hiver, c'était celle où on "faisait du bois"...

Le silence feutré des sous-bois enneigés, les voix humaines qui résonnent entre les arbres, les bruits de hache et leur écho, les craquements douloureux de l'arbre qui tombe, le crépitement des flammes qui réchauffent les frimousses et les doigts engourdis, le crissement des pas dans la neige, les rires qui tintinnabulent comme les grelots au cou des rennes du Père Noël... Que du bonheur dans mes oreilles d'enfant!

Puis, plus tard, venait le moment de couper et de rentrer le bois.
Installation spectaculaire de cette énorme scie circulaire à table que seul mon grand-père savait manier! Le lancement des larges courroies, la mise en marche du moteur, le bruit lourd des gros rondins posés sur le plateau, le grincement strident de la lame blessant le bois puis le bruit sourd des bûches lancées sur le tas de bois dans un nuage de sciure...
Ensuite, il fallait placer correctement les bûches dans la brouette pour aller jusqu'au bûcher et là, l'honneur et la fierté de ranger le bois pour l'hiver suivant...

Lorsque j'entends aujourd'hui le son si particulier d'une scie circulaire, j'attends... et j'entends le bruit de la bûche qui tombe sur le tas de bois.
Devant mes yeux, mon grand-père est là, penché sur le plateau de la machine et j'ai douze ans!

Réserve de bois (Photo Epamin')
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