Pardon à tous ceux qui viennent ici pour sourire, pour s'étonner, pour se distraire car d'habitude, ici, c'est léger, amusant, serein, couleur ciel bleu et tout ça, et tout ça...
Dans ce billet, ça ne sera pas possible. En effet, en cette fin d'août, je suis triste, comme toujours, depuis toujours...
Rassurez-vous, cette morosité n'est liée ni à la rentrée qui approche (bien au contraire !) ni à l'été qui touche à sa fin, non, non! C'est simplement que le mois d'août, pour moi, c'est le mois des douleurs.
D'abord, ce furent les insupportables et longues douleurs de ma mère lorsque j'ai décidé de venir au monde en cet auguste mois puis les mêmes atroces douleurs lors de l'arrivée de ma petite sœur, quelques années plus tard.
Ensuite, mes premières douleurs de fille (vous savez, l'arrivée des Anglais...) me firent entrer dans la cour des grandes.
Puis, toujours en août, commencèrent et finirent deux histoires qui auraient dû durer toujours...
Enfin et surtout, c'est le mois de sa mort!
Adolescente insouciante, j'ai vu la maladie l'affaiblir, le briser, le détruire et l'emporter et ma vie ne fut plus jamais la même.
Il avait veillé sur mes premiers pas, m'avait tenu la main pour monter puis pour sauter les escaliers, m'avait installée sur mon tricycle, m'avait fait sentir les roses et montré les coccinelles, m'avait ouvert les portes de son atelier, m'avait appris à faucher... Il avait enchanté mes jours de vacances, avait parsemé mes matins de framboises, de groseilles, de noisettes, de fraises des bois et de petits pois fraîchement cueillis et il avait peint mille arc-en-ciel dans mon ciel d'enfance.
Puis, un matin d'août, à l'aube, après de longs mois de souffrance, il s'endormit enfin paisiblement, pour l'éternité.
Aucun mot pour dire!
On déposa quelques magnifiques glaïeuls de son immense jardin sur son lit, tout autour de lui.
Lui ai-je assez dit que je l'aimais? On ne dit jamais assez aux autres qu'on les aime!
Cette année, pour la première fois depuis sa mort, j'ai fait pousser des glaïeuls dans mon jardin!
Sans doute l'hommage d'une grand-mère à son grand-père!