mercredi 31 mars 2010

& Rime riche

"La gaieté, la santé
changent l'hiver en été "

Antoine DESAUGIERS
(1772-1827) Chansonnier français



Syrphe (Photo Epamin')

samedi 27 mars 2010

& Drôle d'R

Alphabet : chapitre 18
L'R! Quelle drôle de lettre, quand même!

On peut avoir l'R constipé ou coincé, l'R abruti ou guilleret, l'R béat ou ahuri, l'R jovial ou goguenard ou simplement un drôle d'R.
Certains, parfois, changent d'R, se donnent des R, ont la tête en l'R et fichent tout en l'R.
Le plein R, l'R pur, la pollution de l'R, tout ça, c'est dans l'R (C'est Yves Calvi qui le dit!)... 


C'est sûr, on lui en fait voir de toutes les couleurs à ce malheureux R...Oh, le pauvre hère!

Dans notre bonne vieille France, après la TeRReuR de la Révolution, s'installa le DiRectoiRe.
Les Riches et les bouRgeois qui avaient encore toute leur tête, devinRent des Incoyables et des Meveilleuses. Non seulement, leu tenue vestimentaie était tès excentique, (vaiment tès légèes pou lesdames et tès chagées pou les hommes), mais ils décidèent de ne plus die le lette R afin d'oublier la évolution, la guèe, la téeu, la oyauté... Fantaisie d'une époque tès boulevéssée...

Par contre, dans ma Bourgogne natale, on ne les oublie pas les R, on les rrrrrrrrrrrrrrrrrrrroule... car R qui roule n'amasse pas ....
Dans d'autres régions françaises aussi, en Espagne, en Italie et dans certaines parties du monde, on fait vibrer les R, on "rocaille". 
Nougaro dans son Toulouse chantait : "Un torrent de cailloux roule dans ton accent."  Image et hommage plus poétique que "consonne roulée alvéolaire voisée"

En ancien français, on roulait les R, également :

"Maître de philosophie.- Et l'R, en portant le bout de la langue jusqu'au haut du palais; de sorte qu'étant frôlée par l'air qui sort avec force, elle lui cède, et revient toujours au même endroit, faisant une manière de tremblement, RRA.
Monsieur Jourdain.- R, R, RA; R, R, R, R, R, RA. Cela est vrai. Ah l'habile homme que vous êtes! et que j'ai perdu de temps! R, r, r, ra. "

Molière, Le Bourgeois gentilhomme - Acte II scène 4


Les Africains francophones roulent aussi dans leur R, la chaleur et les parfums des villages d'Afrique, l'animation et le bruit des villes et la beauté des paysages du continent noir.

S'il n'est pas roulé, le R se colore de belles nuances aux quatre coins du monde.
J'ai l'honneur et le plaisir d'avoir une amie guadeloupéenne (Ka ou fé, Raymonde?)  qui, dans son créole vivant et coloré, a une manière toute particulière de dire les R. Écoutez discuter des créoles de Gwada et vous vous retrouvez en un instant sur la plage de Sainte-Anne ou du Gosier ou en plein cœur de Pointe-à-Pitre.       

Et le R british est... so british!
Faites dire à un gentleman ou à une lady :" Trois gros rats gras dans trois gros trous ronds" et vous êtes de bonne humeur pour toute la journée!

Et même dans la littérature enfantine, on parle des R...

Allez, bonne journée et comme c'est le printemps, allez prendre l'R!

Lettre R en LSF

mardi 23 mars 2010

& Myope comme...

La taupe, vous connaissez?
Il y a la vieille taupe (pas toujours vieille, d'ailleurs!) qui vous enquiquine à la caisse du supermarché et qui râle parce qu'elle n'a pas eu son bon d'achat de deux centimes d'euro la semaine dernière...Vous avez cela en magasin, non?...
Il y a aussi la taupe qui s'infiltre dans un groupe, dans une société et qui mène une vie dangereuse et malhonnête faite de dénonciations, de mensonges et d'opportunisme; elle, vous l'avez déjà vue dans les films... (ou peut-être même en vrai!)
Vous pouvez vous refaire une pièce en taupe (la couleur, évidemment!), si vous aimez le gris qui ressemble à du brun!
Si vous avez suivi une année de taupe dans une grande école: bravo, taupin, vous avez la bosse des maths...
Il y a aussi le manteau de taupe (faut aimer les fourrures....beurk!) et les grosses taupes, ces engins  qui creusent des tunnels sous la Manche ou ailleurs...
Il y a le Taupe 50 qui propose un classement des plus belles taupinières et un certain nombre de Taupe modèles qui défilent sous les tapis verts de nos prairies...


Et il y a la taupe, la petite taupe, la vraie! 
Quelle vie pourrie que la vie de taupe! 
On passe ses journées à creuser de ses grosses mains de bûcherons des kilomètres de galeries souterraines, pour aller nulle part, en fait ; on n'a rien d'autre à se mettre sous la dent que de pauvres vers de terre, des limaces ou des larves; on est traitée comme un terrible ennemi par la plupart des jardiniers, alors qu'on ne mange aucune des racines que l'on coupe par inadvertance (pardon!);  on voit sa maison régulièrement détruite par des bipèdes excités; on crée de splendides œuvres de land art, ici ou là, qui sont impitoyablement aplaties d'un coup de pelle ou de râteau; on retrouve au fond de ses couloirs des boules de naphtaline, des bouts de chiffon qui puent le pétrole, des chasse-taupes solaires, des tessons de bouteille...
Bref, être taupe n'est pas une sinécure...

Aussi, il faut rendre hommage à tous ceux qui, au lieu de collectionner les chats, les chiens, les grenouilles ou les hiboux, collectionnent les taupes, ô combien difficiles à trouver dans les magasins!
Il faut remercier le créateur de Taupek, la petite taupe tchèque toute mimi.
Il faut rappeler que la taupe peut être utile au jardinier car elle se nourrit de limaces, de courtilières, de vers gris et vers blancs et elle aère le sol aussi bien qu'une grelinette.
N'oubliez pas d'utiliser la terre fine et travaillée des taupinières dans vos plantations...
Et enfin pour sourire, allez voir là.

PS: J'avais juste envie de parler de ces petits animaux discrets et méprisés mais je ne collectionne pas!

samedi 20 mars 2010

& La Solution

Vous êtes dans votre salon, ou dans votre salle à manger ou encore dans votre cuisine...
Sans crier gare, un grave problème de santé terrasse votre amie; soudain, elle déraille complètement....
Plus la moindre étincelle dans le regard, plus de mouvement, plus de voix : le noir absolu!
Quelques brefs instants plus tard, une jolie femme-tronc, au sourire enjôleur et à la mise en plis parfaite, voire sophistiquée vient vous rassurer sur les causes de ce malaise passager et vous demande de bien vouloir faire preuve de compréhension et de patience à l'égard de la malade.

Pour adoucir votre angoisse et votre peine, (et là, les quinquagénaires et plus vont dire : "Ah! Oui! C'est vrai!"), la dame qui rassure vous offre, non pas un cordial mais un interlude convivial...

Sortant de nulle part mais reconnaissable à son bruit et à la musique qui l'accompagne, un petit train arrive dans votre maison...
Sans sortir de chez vous, vous vous retrouvez tout à coup dans un sous-bois ou bien sur un immense viaduc ou au bord de la mer, dans la campagne ou encore dans la montagne et en plus, vous pouvez jouer!  Lorsque les wagons du petit train défilent sous vos yeux, les différentes parties d'un rébus apparaissent et vous devez retrouver un proverbe...
Après quelques instants de réflexion et un minuscule voyage touristique, vous arrivez en gare de La Solution, là où tout s'éclaire...

Vous vous souvenez, ça y est?
La ligne "Petit train rébus" ouverte en 1960 fut fort prisée par la population et  pour satisfaire les voyageurs encore plus, on créa en 1963 la nouvelle ligne "Petit train de la mémoire", histoire de combler les éventuels trous de mémoire de la télé. Moi, j'aimais bien ce petit train avec cette petite musique légère et guillerette. On jouait en famille!

Hélas, on supprima les interludes (et aussi les speakerines!) et en 1974, on vit pour la dernière fois le panache blanc de la petite locomotive s'éloigner dans la campagne.

A partir de 1975, si mes souvenirs sont exacts, une émission pour la jeunesse (à l'époque, ça me concernait encore!), reprit cette idée de dessin à suivre en proposant des "Carroyages".
On suivait les indications données pour réaliser un dessin surprise sur quadrillage... Si certains d'entre vous sont intéressés, j'ai gardé 25 de mes œuvres carroyées...

Au fait, un petit clin d'œil, par ici...


Hirondelle du printemps d'Epamin'

jeudi 18 mars 2010

& Elle sourit, sans doute...

Suite à l'invitation du Coucou pour un  jeu d'écriture.

Cela faisait de très très longs mois que cette petite valise à roulettes, élégante descendante du chariot à poireaux, était entreposée tout en haut du placard de la blonde... 
Vide, empreint d'un délicat parfum de lavande, le bagage léger attendait impatiemment le moment où il pourrait de nouveau circuler dans les longs couloirs, sur les pavés, les trottoirs, les passages piétons et les quais de gare.
Mais si lui était prêt, la dame ne l'était pas. Bien au contraire! 
L'instant tant attendu du grand voyage semblait inaccessible, hors du temps, au bout de l'éternité...
Jour après jour, la porte du placard s'ouvrait puis se refermait et le sac, tout là-haut, restait...
Aucun signe de balade, de sortie, de petite escapade...

Et ce jour-là, après avoir revêtu sa petite robe préférée et enfilé ses chaussures d'été, la dame blonde sortit la petite valise du placard, y rangea quelques affaires et quitta l'hôpital des grands brûlés.


Allez, si l'image vous inspire, entrez dans le jeu et allez le dire à Mme Kévin...

mardi 16 mars 2010

& Son chant était un ruisseau





Humanité 
(clin d'œil!), 
générations,
fraternité,
tendresse,
liberté,
révolte,
simplicité,
nature,
sincérité,
amour...

Il savait choisir les mots justes, écrire et chanter des mots forts, des mots vrais et beaux...
Il savait dire les émotions, les idées, les valeurs, la justice, le devoir de mémoire, les aberrations humaines...
Il savait partager son goût de la vie, des choses simples, de la poésie...
Il savait se fâcher, lutter, être en désaccord et le dire ou le chanter...
Il savait poser sur de belles notes les splendides vers d'Aragon.

Sans prétention, modeste et authentique, dans ses chansons comme dans ses amitiés et dans sa façon de vivre, cet homme avait aussi sa place dans les vinyles de mon enfance.
Quand les belles voix de mes parents s'envolaient sur " La Montagne" ou sur "Un air de liberté", nous reprenions à l'unisson, ma sœur et moi, les mélodies du disque ou celles entendues à la radio ou à la télévision. Lorsque j'entends certains de ses airs aujourd'hui, j'ai des frissons.

Comme les autres grands, il fait à tout jamais partie de la mémoire collective mais il habite également dans nos mémoires individuelles. 
En apprenant son décès, qui m'a touchée autant que celui de Bourvil, de Lino Ventura ou d 'Audrey Hepburn (et de quelques autres très rares!), je me suis dit : "Tiens, encore un morceau de mon puzzle d'enfance qui change de couleurs..." 
Alors, je savoure encore plus la présence de mes parents...


Ce billet ne sera que le énième hommage rendu à cet artiste, tant pis! J'avais envie de dire tout ça!
Au revoir, Monsieur Ferrat!

Disque familial (Photos papa d'Ep' - Merci à lui!)

samedi 13 mars 2010

& Ô beaux bouleaux au boulot !


J'ai déjà dit, , combien j'aimais et combien j'admirais les arbres.
Ceux-ci, je les connais depuis deux ans à peine mais comme tous les autres Bétulacées que j'ai eu l'honneur et le plaisir de croiser dans ma vie, je les apprécie.
Ces beaux bouleaux, proches de mon lieu de travail, ont un petit je ne sais quoi qui me met en joie quand je les vois.
J'aime ces petits bouquets de bouleaux, ces groupes de cinq ou six arbres au tronc tout blanc, tout proches les uns des autres, assemblés comme pour une réunion de grands sages au visage pâle. On les rencontre souvent dans des lieux inattendus car ce sont des arbres peu exigeants, qui supportent les sols pauvres et le froid mais qui aiment l'humidité.

Leur écorce claire, lisse, légèrement brillante et parsemée de petites lignes horizontales accroche le moindre rayon de lumière et illumine, même en hiver, les espaces où on les a plantés. En vieillissant, le tronc devient granuleux et s'assombrit, mais l'arbre garde sa ramure légère.

Et un bouleau en fleurs, vous avez déjà admiré?
Avant l'apparition des feuilles, les arbres se couvrent de chatons mâles et femelles. Les longs chatons mâles au bout des branches laissent le vent emporter leur pollen (allergiques , s'abstenir!) et les chatons femelles se transformeront en akènes un peu plus tard...

Légères dans le vent et accrochées aux branches par un long pétiole, les feuilles du bouleau dansent et virevoltent au moindre courant d'air et leur bruissement rafraîchit l'atmosphère. 

Et si tout ceci ne vous suffisait encore pas pour apprécier à sa juste valeur le bouleau, sachez que cet arbre symbolisait la sagesse chez les Celtes, qu'il est utilisé de maintes manières en herboristerie, en phytothérapie et en gemmothérapie, qu'il sert à faire de la bière, de l'eau de vie, du sucre, et que son bois et son écorce ont de multiples usages.

Allez, hop! Au bouleau!  

Soleil couchant aux bouleaux (Photo Epamin')

mercredi 10 mars 2010

& Etole, écharpe et châle

Elle sait bien que chez d'autres, il est en cachemire, en soie ou en pashmînâ. Elle rêve souvent des couleurs, de la douceur et de l'élégance des grandes pièces de tissu précieux dont s'enveloppent les nobles dames qui se rendent aux soirées mondaines. Elle envie parfois celui des bourgeoises qu'elle croise quand elle va en ville.
Mais pour rien au monde, elle ne donnerait son châle !

Il est son compagnon de labeur au quotidien, comme ses sabots d'ailleurs. Comme elle est fille de paysan modeste, il est en laine grossière mais chaude. Elle le jette sur ses épaules pour sortir de la maison quand elle va chercher du bois ou de l'eau à la fontaine; elle s'emmitoufle dans ce grand carré de laine les jours de grand vent quand elle garde le troupeau au bocage; elle s'en couvre la tête quand elle entre dans l'église, en semaine.

D'autres filles du village, plus aisées, presque des petites bourgeoises, portent avec orgueil des châles en étoffe plus précieuse et affichent ainsi la richesse familiale, qui laisse penser à une belle dot et attire les garçons...


Elle s'en moque car elle sait qu'ils ne sont pas pour elle, ces garçons coureurs de dot.
Mais pour les jours de fête ou les grandes occasions, elle a brodé, le soir, à la veillée, un châle à franges avec de jolies palmettes. Comme elle est fière de son travail lorsqu'elle le pose sur ses épaules et en glisse les pointes dans la ceinture de son joli tablier... Peut-être que le beau Donat la remarquera dimanche prochain...


Élément du costume féminin, le châle avait la particularité de signaler la richesse ou la pauvreté, les joies ou les deuils, les vices ou les vertus, l'âge et la situation matrimoniale, la région et même le village d'origine de celle qui le portait... J'ai eu l'honneur de porter jadis, un de ces châles dits "folkloriques". C'est donc avec un immense respect et beaucoup d'émotion que je rédige cet article.



Je ne sais si c'est le statut de grand-mère (bonne fête à toutes les mamies avec un peu de retard!) ou bien les frimas de cet hiver qui n'en finit pas qui en sont la cause, mais depuis peu, je redeviens une dame d'antan... j'aime porter un châle!

Yanik, fidèle visiteur, propose ce lien qui nous dévoile de bien belles choses du passé...Merci, Yanik pour ce voyage dans le temps!

Mon châle d'autrefois, brodé par ma maman (photo Epamin')

samedi 6 mars 2010

& L'histoire d'un petit q

Alphabet : chapitre 17

  Là, sur ce banc, ce Q tout rond et tout poilu, c'est moi!
Je suis malmené, utilisé à mauvais escient, victime de billevesées et de coquecigrues, hué, vilipendé, accusé de maints maux et de moult vilénies...  Pourquoi tant de haine à mon égard?

Alors, j'ai cherché à comprendre et je vous livre, ici, l'histoire de ma vie.

J'ai appris que mon origine phénicienne qof (non, non, pas le Jean-Pierre!) a donné en grec ancien la lettre koppa (sans cabana!)

J'ai découvert aussi que les Étrusques m'avaient utilisé pour écrire un de leurs sons qui était une consonne dentale aspirée. Pas banal, pour un q!

Et les Latins? Pour aucun des sons de leur langue morte, bien vivante à l'époque, ils n'avaient besoin de moi: pas d'bol! Mais comme j'étais le pur descendant de la koppa grecque, ils m'ont utilisé pour écrire leur [kw] différent du [k]... Mais cela, à une seule condition: je devais être suivi en permanence par un V (autrement dit un U pointu derrière le Q!) ...

Vous me suivez? Oui? Non? Tant pis, je continue!

Par la suite, à l'époque où les hommes s'exprimaient en ancien français, on me traita, hélas, de lettre inutile! Oui, Messieurs-Dames!
Et comme si cela ne suffisait pas, on eut l'outrecuidance de me remplacer systématiquement par un C ou par un K ... Ce qui fait que les mots savants d'origine latine commençant par qua, que, qui, quo se familiarisèrent, se vulgarisèrent en débutant par ca, ke, ki ou co...
Disparu, le joli petit q!

Heureusement, les humanistes de la Renaissance décidèrent de réserver la lettre "k" aux cas des mots grecs...
De plus, ces braves penseurs me firent, de nouveau, une belle place dans la langue écrite: "Vive le Q!"
Hélas, je n'avais pas de nom et il fallait bien m'appeler...

"Cé", c'était déjà pris!
"Ké", qu'est-ce que c'est que ce truc-là?
"Esse", il est complètement tordu, celui-là!
Et moi, alors?

C'est un certain Pierre de La Ramée (1515-1572) dit Petrus Ramus (il est né à Cuts dans l'Oise, c'est rigolo, pas vrai?) qui proposa de donner aux lettres des noms en rapport avec leurs origines:
- le "ké" devint donc "ka" à cause de la lettre grecque "kappa" ,
- et moi, on me baptisa "cu" (c'est cucu, comme nom, je sais!) à cause du "u" collé au "q" des Latins...

Cette proposition très logique fut jugée impudique, très impudique par les gens dits de bonnes mœurs! Ce pauvre Ramus, on le jeta presque dans un cul-de-basse-fosse pour m'avoir donné un nom si impertinent et un grammairien catholique (avec un q!) l'assassina au cours du massacre de la Saint-Barthélémy.
Je ne pense pas que ce soit à cause de mon histoire de "q"...

Aujourd'hui, je fais toujours rire quand on m'appelle ou quand on épèle, je fais toujours sourire les enfants qui récitent l'alphabet et on me trouve souvent dans des lieux incongrus et dans des histoires salaces...

Mais tant pis si les gens se moquent de moi et me ridiculisent car je suis sans doute la lettre qu'ils préfèrent : tout le monde aime raconter et entendre des histoires de q!


jeudi 4 mars 2010

& Cabane!

Personne ne l'a jamais vue, ni construite, ni repeinte, ni réparée et pourtant elle est bien là! 

Ce qui est merveilleux, en plus, c'est que tous les enfants que je vois jouer dans la cour depuis mes débuts d'instit possèdent exactement la même que la mienne. 
Elle est souvent située dans un coin de la cour ou sous le préau ou encore judicieusement installée à l'ombre d'un tilleul ou sous une fenêtre. Elle est totalement invisible aux yeux du maître qui passe mais elle est bien réelle dès qu'on entre dans l'histoire. 

Elle  a deux fonctions principales:
- soit elle est le refuge contre tous les loups, les éperviers, les bandits et autres monstres gluants  et terrifiants qui circulent en permanence dans la cour des écoles (je suis sûre, qu'à une époque, vous les avez  fuis personnellement!)...
- soit elle est le lieu de vie paisible d'un papa, d'une maman, d'un chien et d'une kyrielle d'enfants tous du même âge en général (parents, enfants et chien y compris!).

Selon les histoires, 
- elle a de grandes fenêtres avec des volets roulants, une porte AVEC UNE CLÉ, de nombreuses pièces et possède tout le confort proposé par notre société de consommation; 
- ou bien elle est très rustique, voire ancestrale, on s'y chauffe au bois, on s'y éclaire à la bougie et il faut aller au puits pour avoir de l'eau;
- ou alors, elle n'est équipée de rien du tout et a juste des murs et une entrée dont les limites sont variables au fil de l'histoire!

Comme ces voitures, ces camions, ces trains, ces fusées, ces animaux, ces armes (hélas!), ces robots, ces robinets, ces accessoires de ménage qui vivent dans les yeux et l'esprit des enfants grâce à leur imagination, la cabane de l'enfance, c'est encore mieux qu'un château en Espagne!  

Rappelez-vous, il suffit de dire "Cabane!" et aussitôt, la porte s'ouvre et vous êtes protégé(e) contre tous les dangers du monde...
Essayez et dépêchez-vous d'entrer...

Cabane de berger (photo Topic-Topos)

mercredi 3 mars 2010

& La chaîne à Charles

 Il y a quelques jours, le coucou m'a taguée, là.

Je soupçonne, chez mon camarade de la blogosphère, la malicieuse intention de me mettre un peu dans l'embarras... Non?
Alors, comme c'est toujours pour moi un honneur d'être taguée (Merci, le coucou!), je rédige consciencieusement mon p'tit billet.

Charles Aznavour, comme quelques autres à cette époque, entra chez nous, non pas sur un tapis volant d'Arménie mais sur un disque tournant en vinyle...

Avec Gilbert Bécaud, Dalida, Nana Mouskouri, Claude François et les Compagnons de la Chanson (ben, oui, tous ceux-là, on en parle encore aujourd'hui alors que ceux d'aujourd'hui, je ne sais si mon petit-fils connaîtra leur  nom quand il aura trente ans!), Charles Aznavour fut l'un de ces chanteurs de variété qui accompagna notre enfance à ma sœur et à moi.
Son 33 tours a souvent et longtemps tournicoté sur notre petit tourne-disque familial (tiens, faudra que je fasse un billet sur cet objet inoubliable!) et nous avons maintes fois fredonné ses chansons en famille, dans la voiture ou autour du petit déjeuner dominical.


Sans être une idole, Charles Aznavour  a glissé dans nos vies de belles mélodies, certains textes (on doit dire "lyrics", de nos jours!) pas trop moches et a créé, sans le vouloir, des liens entre deux ou trois générations.

La preuve, je n'ai rien oublié et ce disque est toujours chez mes parents!

Pochette du 33 tours (Photo Papa d'Epamin' - Merci à lui!)

mardi 2 mars 2010

& Retrouvailles

 

Après ces longues semaines d'hiver, de froid, de neige et de gel, comme j'ai eu plaisir à retrouver mon tout petit jardin sous un rayon de soleil!
Certaines plantes commencent à bourgeonner, les bulbes pointent leur museau vert au ras de la terre, le merle colore le silence du matin et du soir par ses frais sifflotis et les perce-neige ont revêtu leur blanche jupette.
Comme l'a si bien raconté Saoul-Fifre, là, l'autre jour, "la nature nous offre en fin d'hiver un de ses plus beaux spectacle". 
On sent, partout, la vie qui se prépare à s'épanouir, à fleurir, à verdir et sans s'en apercevoir, on se surprend à sourire.
De bien doux instants !

Perce-neige au jardin d'Epamin'

lundi 1 mars 2010

& Gemme sur canapé...

On le sort de sa vitrine de verre.
Avec l'outil coutumier, on le dépose délicatement sur un petit coupon de tissu blond dentelé de Nantes...
Il brille de mille feux, translucide et écarlate dans la chaude lumière du jour.
On l'admire, on le dévore des yeux, on savoure sa beauté en l'admirant de tous côtés.
Au bout de quelques instants, on couvre le joyau d'un second petit morceau de tissu blond comme les blés.
On presse doucement pour maintenir en place le splendide rubis et on plonge lentement l'écrin et la pierre précieuse dans un liquide chaud et mousseux...

Comme j'aime me faire ces mini sandwiches de gelée de groseilles ou de framboises entre deux véritables "Petit beurre" et les tremper avec gourmandise dans un chocolat chaud!....

J'vous ai bien eus, pas vrai!

Précision importante: Rien à voir avec Audrey Hepburn et ses "Diamants sur canapé"!...

Savon gemme  (Photo Para)
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