"Panem et circenses" qu'ils disaient les Maximus Imperator...
Et le peuple applaudissait quand on lui offrait croûtes rassies et miettes moisies et que le sable des arènes ou des cirques rougissait du sang des gladiateurs, des martyrs ou des quadriges...
Et le peuple applaudissait quand on lui offrait croûtes rassies et miettes moisies et que le sable des arènes ou des cirques rougissait du sang des gladiateurs, des martyrs ou des quadriges...
Eh bien, beaucoup de nos concitoyens doivent s'appeler Mamercus, Gaius, Marius, Titus ou Quintus, Julia, Livia, Flavia, Aemilia, ou Hortensia : ils applaudissent et en redemandent!
Comme panem, avec ou sans circenses, on a aujourd'hui, servi à domicile :
Comme panem, avec ou sans circenses, on a aujourd'hui, servi à domicile :
- Les aventures culinaires de Sara Wiener
- Les escapades de Petitrenaud
- Un dîner presque parfait
- Les escapades de Petitrenaud
- Un dîner presque parfait
- Fourchette et sac à dos
- Norbert et Jean: le défi
- Cauchemar en cuisine
- Norbert et Jean: le défi
- Cauchemar en cuisine
- Le meilleur pâtissier
- Masterchef
- Top chef
- Masterchef
- Top chef
- Bon appétit, bien sûr!
Je m'arrête là, la liste est plus que longue et pourrait devenir indigeste!
Comme circenses avec ou sans panem, on nous propose une quantité incroyable de "jeux" divers et variés....
Enfin, quand je dis "jeux", je veux dire "émissions".
Enfin, quand je dis "jeux", je veux dire "émissions".
"Labourage et pâturage" qu'ils disaient le bon roi Riri et son fidèle
Sully en désirant offrir au peuple une vie un peu meilleure...
Aujourd'hui, c'est "décorticages, sondages, pourcentages, commérages, braquages, images, déballages, ..." sans filtrage... et le peuple est content!
Aujourd'hui, c'est "décorticages, sondages, pourcentages, commérages, braquages, images, déballages, ..." sans filtrage... et le peuple est content!
Jadis, (enfin, ça ne remonte quand même pas Ad kalendas graecas!), lorsqu'une émission passait à télé, on la regardait... ou pas.
On la regardait jusqu'au bout si on aimait ce qu'on voyait ou bien, si on n'aimait pas, on se levait et on éteignait la grosse boîte.
Quelques années plus tard, si on se levait pendant l'émission, c'était pour aller tourner le gros bouton pour mettre l'autre chaîne (y'en avait que deux!) ou pour éteindre.
Quelques années plus tard encore, on se levait pour appuyer sur l'un des 3 ou 4 ou 5 boutons, mis à la disposition du téléspectateur.
Aujourd'hui, on ne se lève plus et heureusement!Pourquoi heureusement ?
Parce que rares sont les émissions qui me retiennent et sans télécommande, je resterais en permanence debout à côté de la télé afin de trouver, enfin, une émission intéressante.
Très régulièrement, si j'en crois mes séances de zapping aux heures de grande écoute, on propose aux téléspectateurs (donc à mes élèves!!!!) :
- d'interminables séances de commentaires acerbes et de commérages indécents sur ce qu'ont dit ou fait les gugusses des autres chaînes pendant la semaine;
- d’innombrables présentations de sondages, de comparaisons de pourcentages, d'analyses d'images pour montrer que Trucmuche est nulle et que Machinchose est génial en ce moment;
- d'insupportables séquences à huis clos de pauvres hères qui ne savent plus quoi dire de vulgaire ou quoi faire de ridicule (ni l'inverse!) "pour faire le buzz";
- d'impitoyables concours de mariages, de gîtes et autres dans lesquels, en un instant, par une note, on détruit les efforts de toute une vie;
- d’inénarrables reportages sur ce que font ou disent les gendarmes et les voleurs de Paris, de Marseille, de New York ou d'ailleurs ;
- d'invraisemblables morceaux de vie de nos semblables qui vivent en une seule vie tout ce qu'ont vécu les héros de Zola, Hugo, Sade, Stendhal, Flaubert, Baudelaire, Dickens, Marot... et qui s'exhibent;
- d'inaccessibles émissions culturelles que seuls quelques téléspectateurs apprécient tant ça vole haut;
- d’inacceptables débats politiques où seule la langue de bois est de mise;
- et je ne parle pas des matchs de foot au cours desquels, dans les gradins comme sur le terrain, on prône tout ce qu'on interdit dans une école : cracher, insulter, tenir tête à l'arbitre, faire semblant, jouer tout seul, être agressif et intolérant, tricher, se moquer, faire mal,... tout en étant très très bien payé!
Je comprends de plus en plus pourquoi je préfère minuscule.
(Pardon pour ce pamphlet sur la télé, mais je constate au quotidien l'effet néfaste
de toutes ces inepties sur mes élèves
auxquelles s'ajoute l'absence d'esprit critique de certains parents et j'enrage! )