Tous les deux sont partis.
Lui, cela fera trente-cinq ans au mois d'août. Elle, il y aura quinze ans le 2 mai.
Comme dit un poète : la mort d'un arbre fait un trou dans la terre mais l'absence de l'arbre est encore plus grande dans le ciel.
Leur absence m'est chaque jour douloureuse. Je leur dois tant. Je les aimais tant. J'avais encore tant d'amour à leur donner.
Si aujourd'hui je sais faucher l'herbe, danser la valse, repriser les chaussettes, planter des tomates, faire des conserves et des confitures, poser du papier peint, me servir d'un fusil à aiguiser, peindre des volets, faire un ourlet et du point de chausson (avec des aiguilles BOHIN!), tailler les rosiers, faire du vélo, utiliser des outils, chantonner de vieilles chansons... c'est grâce à eux!
Si j'ai une impressionnante collection de timbres français, si j'aime le forsythia, le muguet et le mimosa, si je ne sais pas coudre sans dé, si j'adore le gâteau de riz au caramel, si j'aime mettre mes mains dans la terre, si j'aime les vieux outils, si j'aime et si je respecte la nature... c'est grâce à eux!
Si j'aime entendre le bruit de la soupape d'une cocotte-minute, le grincement d'une roue de brouette, le crépitement d'un rôti dans une casserole, le bruit d'une scie circulaire, le chant de l'alouette, le crissement de pas dans la neige et tant d'autres petits bruits de vie, c'est que l'espace d'un instant, je suis auprès d'eux.
Si j'ai aujourd'hui le vieux couteau de mon grand-père dans un des tiroirs de ma cuisine, la vieille machine à coudre à pédale de ma grand-mère dans mon salon et leur petit miroir baroque sur le palier de ma chambre, c'est pour avoir un peu d'eux tout près de moi, chaque jour.
La naissance de mon petit-fils, en décembre 2009, m'a procuré une joie immense, indescriptible et j'aurais tant aimé qu'ils partagent ce bonheur avec moi, leur petite-fille...
Mamie, Pépère, vous me manquez...