samedi 31 juillet 2010

& Recette d'été

  1. Prenez une petite Titine que vous connaissez bien et qui vous obéit au doigt et à l'oeil.
  2. Lavez la Titine avec de l'eau savonneuse et rincez-la à grande eau. 
  3. Videz soigneusement l'intérieur de toutes les choses inutiles et nettoyez avec application.
  4. Garnissez le fond de la Titine avec moult bagages, sacs, boissons, biscuits, coussins, doudous et couvertures. 
  5. Ne mettez rien sur la plage arrière de Titine (Pas assez de sable sur cette plage-là pour y planter un parasol !!!....)
  6. Dans la Titine, installez tout d'abord un adorable bébé tout potelé et souriant. 
  7. Attachez-le solidement dans l'espace qui lui est réservé et aménagez au mieux son environnement. 
  8. Placez ensuite une jeune maman avec tous ses accessoires de maman puis une grand-mère qui sait conduire (enfin, qui a toujours son permis avec tous ses bons points et pas un seul accident en 29 ans!).
  9. Si vous avez la chance d'avoir un papa et un papy en congé lors de la réalisation de cette recette, glissez-les dans la Titine, la recette n'en sera que meilleure!
  10. Dans la lumière du soir, à l'heure où les ombres s'allongent et où la chaleur se fait plus douce, faites démarrer la Titine. 
  11. Suivez longtemps les pointillés...
  12. C'est demain! Après plusieurs heures de non-cuisson (voyager la nuit, c'est le meilleur moyen d'éviter la cuisson-papillote!) et plus d'un millier de kilomètres, ouvrez les portières... 
  13. Au pied d'un vieil olivier, cueillez délicatement un Papé et une Mamé aux joues rosies d'émotion et laissez-les  fondre lentement devant un tout petit enfant.
  14. Ajoutez une grosse poignée de chaudes embrassades. 
  15. Posez tendrement des menottes de sept mois dans des mains de soixante-dix/soixante-douze ans.
  16. Versez quelques larmes sucrées.
  17. Mélangez des cheveux blancs, gris, bruns et blonds.
  18. Déposez ici et là quelques sourires d'enfant, de douces caresses et des regards bleus, verts, gris et noirs.
  19. Décorez avec des bouquets de lavande, des feuilles de laurier-rose et le chant des cigales.


Savourez, dégustez sans modération cette rencontre inoubliable.
Prenez et reprenez du rab de bonheur  et ... n'oubliez pas d'apporter un Tupperware... pour emporter des miettes et des souvenirs heureux...

70 ans séparent ces deux jolies mains...(Photo Epamin')

mardi 20 juillet 2010

& Pour une poignée de haricots

Un espace.
Un territoire bien délimité.
Des frontières naturelles ou mises en place par chaque tribu.
Un patrimoine familial jalousement préservé.
Un point d'eau individuel ou commun.
Des petits chemins, des sentes, des allées.
Un abri, deux cabanes, trois appentis...

Le temps pris, perdu, partagé, mesuré, attendu, venu...
Des trésors... d'imagination.
Des couleurs, des formes, des senteurs, des saveurs.
Des échanges, des dialogues, des confidences, des commérages, des ragots, des disputes, des querelles, des raccommodages.
Des pas, des mains, des mots, des sourires, des rires, des visages.
Travailler, suer, arroser, semer, planter, repiquer, rire, papoter, récolter, ramasser, cueillir, offrir, recevoir, sentir, goûter, donner...

Une brouette bien âgée appuyée contre une palissade, une paire de bottes sous un banc de bois, une botte de radis et une botte d'asperges dans un petit panier d'osier, un arrosoir en fer blanc oublié dans une allée, des sachets de graines dans des boîtes de biscuits vides sur une petite étagère, un béret basque qui répond au salut d'une casquette, une cagette de verdure posée sur une petite table ronde, une poignée de mains par-dessus une barrière,  une bêche qui attend la suite, un râteau aux dents longues, des mots de bienvenue lancés à la cantonade...
"Salut Bernard, salut Mathilde, salut P'tit Louis!
- Salut Marco! Salut Paulo!
- Quelqu'un veut des graines de potimarron? On les sème en poquets ou on les grille pour l'apéro!
- Allez, donne! Je vais essayer. En échange, voilà une poignée de haricots blancs."


Dans les jardins "ouvriers" ou "familiaux" (Merci Jules-Auguste!) on peut être rouge comme une tomate, voir la fin des haricots, faire chou blanc, ne pas avoir un radis ou avoir un peu d'oseille, se fendre la pêche, tomber dans les pommes, avoir la patate, raconter des salades, se mêler de ses oignons, couper la poire en deux, faire le poireau, ramener sa fraise, se prendre une châtaigne, sucrer les fraises,  ...
Pour les citadins, c'est sûr, un petit lopin de terre à cultiver, c'est un petit goût de paradis... avant de manger les pissenlits par la racine...

Quand tombe le nid... (Photo Epamin')

vendredi 16 juillet 2010

& Quand Bibendum écrivait...

Ah! Bibendum!

Ce gros bonhomme pétri de bourrelets (comme ça doit être agréable d'être Bibendumette: aucune angoisse de prendre un peu de poids !) a une bouille et une silhouette qui m'ont toujours fait sourire, du plus loin que je me souvienne. 
Moelleux mélange de Casimir, d'un paquet de chamallows et d'un culturiste futuriste, il me semble que la charmante mascotte des pneus Michelin pourrait faire un doudou très acceptable, non? J'en causerai avec mon petit-fils, le moment venu...☺

Et bien, figurez-vous que Bibendum écrivait...Oui!
Certes, il ne fut pas un écrivain célèbre et ne fut jamais contraint de dédicacer son dernier bestseller au milieu d'une librairie de quartier chic ou lors d'une fête littéraire renommée. Et pourtant, il écrivit beaucoup et partout et l'on put lire ses œuvres en grosses lettres aux quatre coins de la France... mais de la France d'avant!
Rappelez-vous: voilà quelques années, sur les bords de nos routes, aux carrefours et à l'entrée de nos communes, les panneaux indicateurs étaient en béton, émaillés de bleu, de blanc et de rouge. On les appelait les panneaux Michelin. Ils indiquaient les directions, les noms des communes, les lieux-dits, les signaux du code de la route... Vous vous souvenez, ça y est? Même les bornes kilométriques et de limites des départements étaient en béton.
Hélas, lorsque des accidents survenaient et que ces panneaux étaient mis en cause, les dégâts matériels et humains étaient, semble-t-il, trop importants. Aussi, décida-t-on, un jour, de remplacer ces gros et solides panneaux de béton  et ces bornes ancestrales par une signalisation plus légère et réfléchissante, de surcroît. On commença dans le même temps à abattre les arbres au bord des routes...

Replantez les arbres le long des bas-côtés et ajoutez dans votre paysage un ou deux panneaux Michelin: vous rajeunissez de 40 ans!


Effet garanti, j'ai testé pour vous! Avec Bibendum, si on ne maigrit pas, on rajeunit!


Photo d'un panneau pas loin de chez moi

mardi 13 juillet 2010

& Le jour de la pintade

Vi!
Moi, j'vous'l'dis: aujourd'hui, 13 juillet, nous sommes le jour de la pintade!

Non, non, je ne confonds pas avec la dinde de Noël ou de Thanksgiving ni avec le poisson du vendredi ou le gigot d'agneau des fêtes pascales... Je vous parle de la pintade, la Numida meleagris, cet oiseau dodu, ce gallinacé pas très beau mais dont la chair a l'heur de plaire à certains gastronomes.

Pourquoi une amicale allusion à la pintade, me demanderez-vous? Tout simplement parce que nous sommes le 13 juillet et que c'est son jour!

Je ne suis pas méléagricultrice et je n'ai pas d'affection particulière pour la pintade ni sur ses deux pattes ni dans mon assiette. Mais il y a de nombreuses décennies, Philippe François Nazaire Fabre a jugé utile, voire indispensable, d'attribuer un jour de l'année à ce volatile tout comme il attribua un jour à l'orcanette, à l'alaterne, au chervis, à la scorsonère, au lycoperdon, au macjonc, à la chalemie, à l'arroche, au hoyau, au chamerops, à la macre, au martagon,...

Il faut dire qu'en ce temps-là, il flottait comme un petit air de révolution, même dans le calendrier...

Jusqu'au revoir, citoyens et citoyennes!
Je vous souhaite une bonne fin de Duodi en ce chaud mois de Messidor.

Et que vivent les pintades en toute liberté, égalité et fraternité!

dimanche 11 juillet 2010

& Vieilles dames voûtées

Le promeneur de l'été a coiffé sa casquette.
Il cherche longuement et souvent vainement une place à l'ombre pour garer Titine; 
il fuit l'adret et recherche l'ubac dans les rues touristiques qu'il arpente; 
il sort de sa besace la petite bouteille d'eau (jadis enveloppée dans du papier journal, 
aujourd'hui maintenue au frais dans un petit sac isotherme) 
dont il boit lentement le contenu rafraîchissant; 
il fabrique de temps en temps un léger brouillard autour de son visage en utilisant son brumisateur.

Pourtant, sous la chaleur intense de ce mois de juillet, il sue.

Et c'est alors, qu'au détour d'une rue, tandis qu'il s'éponge le front d'un  revers de la main, il les voit!
Belles, larges et  sombres, accueillantes, les vieilles dames voûtées offrent à celui qui les admire un havre de fraîcheur et une leçon d'histoire. Au centre de certaines villes, si les aménagements urbains n'ont pas eu raison de leur grand âge, on peut en effet contempler de splendides halles ou de pittoresques arcades, vestiges des temps anciens et beaux espaces ombragés...
Autour des places ou le long de certaines rues, qu'il est agréable de flâner en plein été sous les arcades, d'y siroter une boisson fraîche ou d'y chercher un souvenir de vacances! On y reproduit sans doute les gestes des gens d'antan qui allaient d'échoppe en atelier, de taverne en boutique... Nos pas se glissent dans les pas de ces hommes et de ces femmes qui, durant des générations, ont arpenté ces dessous d'arcades au fil des saisons. Comme nous, sans doute, au plus fort des étés, ils appréciaient la fraîcheur bienfaisante de ces voûtes de pierres ou de bois.

Et au milieu des villes, ça ne vous fait rien quand vous arrivez devant des halles? Moi, quand je vois ces anciens marchés couverts, aux charpentes de bois ou de métal, ces lieux qui ont tant de choses à nous raconter, je m'installe ici, puis là, et aussi là-bas, puis je reviens, je regarde et j'imagine...

A l'étage, accessible par un bel escalier de pierre ou par un modeste escalier de bois,  les discussions, les débats de justice, les décisions...
Sous les voûtes,  le tumulte des marchés de draps, de tissus, de blé, de vin, les foires aux bestiaux, les emplacements convoités, les contrats signés d'une poignée de mains, les coupeurs de bourses, les étalages de marchandises, les boniments des marchands, les rires des gars, les sourires des filles,  les mains des mendiants au pied des piliers, la fraîcheur en plein été...

Des halles anti-hâle, en somme!

Halles de Vézelise - 1599 (54)

vendredi 2 juillet 2010

& Deux ans de vacances

YOUPI!
V.A.C.A.N.C.E.S!
Et elles sont grandes celles-ci mais il paraît qu'elles seront peut-être les dernières de leur série...
On verra bien!

Aussi, ne soyez pas inquiets, les amis: je ne fais aucun lapsus révélateur dans mon titre en mettant le mot "ans" à la place de "mois"... Je ne souhaite pas avoir deux ans de vacances. Non, non, non! 
Mais l'expression "grandes vacances" me ramènent irrésistiblement à mon enfance, à toutes ces grandes vacances d'antan passées chez mes grands-parents. A cette époque, la télé était en noir et blanc et trônait sur le grand buffet dans la cuisine immense. (J'entends encore le bruit de la porte de ce meuble dans lequel était rangé le pain...).
En vacances, on avait le droit de regarder la télé en mangeant et avant les informations de la mi-journée, une série télévisée nous a tenus plusieurs jours en haleine, ma sœur, mes cousins et moi: "Deux ans de vacances".

Si je vous dis "Sloughi", Doniphan, Briant, O'Brian, Dick, Gordon, Jacques et que cela vous dit quelque chose; si vous écoutez ça et que vous reprenez en chœur ce chant de marins, alors, comme moi, vous rajeunissez en pensant à ce feuilleton.
Dans ces lointaines années 70, on connaissait encore Jules Verne et la mise en images de son génial roman d'aventures nous comblait d'aise. De jeunes et sympathiques héros qui troublaient  la jeune adolescente que j'étais devaient déjouer les plans machiavéliques de dangereux pirates. Amitié, courage, trahison, danger, injustice sociale, survie, mort, île déserte, trésor...des ingrédients surpuissants qui nous faisaient rentrer à l'heure pour déjeuner...
La lecture du roman m'avait plu mais je me souviens encore très bien des émotions ressenties en suivant les aventures de tous ces garçons sur le petit écran.
Ah! Comme c'était bien ces deux ans de vacances!.....

Bon, en ce qui me concerne, je vais commencer mes deux mois de vacances en allant ranger demain mon école pour faciliter le travail des femmes de ménage, lundi.

Bel été à vous tous!

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