Balzac 00 01
Ces mots ne vous disent-ils rien? Moi, je les ai entendus la semaine dernière et instantanément, j'ai re-eu dix ans (Qu'est-ce que je rajeunis sur ce blog!).
Bon, si j'ajoute : 79, (aujourd'hui, c'est 39!) avenue des Champs-Élysées... Toujours pas la moindre idée? Cela m'étonne!
Et si je vous dis qu'à ces mots est associée une petite ritournelle inimitable... Non, vraiment?
Mais si, vous savez bien : un adorable petit mineur tout vêtu de bleu avec un foulard rouge, son chapeau et sa lampe de mineur... Il lance habilement son pic dans une cible, dans un décor de chevalements et de terrils... En même temps, on entend un indicatif que tout le monde connaît aujourd'hui... Voilà, ça vous revient!
Depuis 1952, tous les cinéphiles connaissent bien ce petit mineur qui ouvre le spectacle en annonçant les publicités. Et pourquoi lui?
C'est une simple et sympathique histoire qui a conduit ce petit travailleur des entrailles de la terre jusqu'aux salles obscures...
Un pionnier du cinéma publicitaire, Jean Mineur, veut marquer les esprits des spectateurs et ouvrir les pages publicitaires par un générique percutant.
Entre son patronyme si porteur de sens et sa région d'origine, Valenciennes, Jean Mineur trouve bien vite celui qui sera le symbole de son activité: un mineur!
Dans les années trente, l'emblème de Jean Mineur était un splendide et réaliste dessin d'un mineur, assis, le pic à la main, le "mineur de Jonas" en référence à son auteur.
Mais Jean Mineur est un homme d'action, un homme de son temps et il souhaite moderniser son mineur afin de mobiliser les esprits d'après-guerre. Il sollicite Albert Champeaux, dessinateur publicitaire, qui crée alors le petit mineur atteignant sa cible, en plein dans le mille. Les annonceurs ne s'y trompent pas et Jean Mineur devient le maître de la publicité au cinéma.
Malgré les nouvelles technologies, le petit mineur lance toujours son pic et même si les messages publicitaires n'ont plus rien à voir avec ceux d'antan, dès que le petit bonhomme apparaît, on s'enfonce confortablement dans son fauteuil et on retrouve ses yeux d'enfant, devant le grand écran...
"Le mineur de Jonas" (Dessin Annie Vène)
Timbre "La publicité" (Collection perso d'Epamin')