lundi 5 avril 2010

& Le Tribunal de La Haie

Comment?
Quoi qu'est-ce?
L'Epamin' rédige un billet sur un sujet aussi grave?

Voui!
Il sera question, ici, des affaires que traite le Tribunal Animal de La Haie!
Peu connu des médias, hélas, les procès qui s'y déroulent ne font jamais la une des journaux. Il faut dire que les accusés qu'on y juge ne daignent jamais se présenter aux audiences pas plus que leurs avocats!
Bipèdes orgueilleux, humains méprisants, décideurs incompétents, responsables ambitieux... tous ces coupables de crimes contre la biodiversité, de génocides calculés et organisés sur des espèces animales et végétales sont dangereux. 
La CPPPI (Cour Peau Poil Plume Interchampêtre) est régulièrement saisie par les habitants de la haie pour des expulsions abusives (même pendant la trêve hivernale), pour l'usage d'engins de destruction massive, pour l'abus de pouvoir et le manque de diplomatie de certains membres des collectivités territoriales. 
A chaque destruction de haie, des familles entières de hérissons, de belettes, de lérots se retrouvent sans abri  et ce, sans préavis. Les chouettes comme les merles ou les fauvettes se retrouvent le bec dans l'eau lorsqu'ils veulent rejoindre leur cabane de branches. Des milliers d'insectes, de batraciens, de petits reptiles doivent émigrer vers des zones d'habitations déjà surpeuplées où ils ne sont pas toujours bien accueillis.

La destruction des haies  (sauf en cas de maladies ou de champignons) est depuis toujours le fait des humains. On doit élargir les surfaces agraires car les pauvres agriculteurs sont tenus de mettre en pratique de nouvelles méthodes agricoles s'ils veulent survivre... On agrandit le réseau routier et on développe les voies ferrées... On implante des maisons, des zones commerciales ou des zones industrielles qui seront des friches dans 5 ou 10 ans pour cause de délocalisation!
La CPPPI (dont l'organigramme et les membres changent trop souvent à cause d'accidents fréquents - à ne pas confondre avec la CPI, Cour Pénale Internationale) n'est pas opposée au progrès ni au remembrement de certaines parcelles.
Cependant, les plaintes des victimes font état d'abus, de dégradations gratuites, de destructions inutiles qui remettent en cause l'équilibre des écosystèmes et de la biodiversité. Les araignées, les campagnols, les paons-du-jour, les  abeilles et les fourmis qui habitent aujourd'hui une haie ne pèsent pas lourd dans l'équilibre mondial. C'est ce qu'on pourrait opposer comme argument aux magistrats du tribunal de la Haie. 
Mais tenir ce discours, c'est oublier tous les avantages d'une haie. 

Plantez ou replantez une haie, cela permettra à vos petits-enfants de se protéger du soleil et du grand vent, de voir les abeilles butiner et polliniser les fleurs, de jouer à cache-cache, de découvrir les saisons, de manger des mûres et d'être fiers de vous...

Haie de saules en fleurs (Photo Epamin')

21 commentaires:

  1. Bravo Epamin' ! Toujours aussi bien écrit ce billet! Le Tribunal de la Haie n'intéresse hélàs que ceux qui aiment la Nature. La plupart des dirigeants de ce monde n'ont jamais vu les petits êtres qui logent dans ces lieux ! Il faudrait que ce Tribunal soit beaucoup plus compatissant. Bonne nuit quand même et Bizzz. Doucy .

    RépondreSupprimer
  2. Haie-rissons
    Haie-difions
    Haie-levons
    des Haies !

    Superbe plaidoyer, j'ai presque envie d'en planter une sur mon balcon ! :~)

    RépondreSupprimer
  3. Epamin',
    Je t'applaudis pour ton imagination débordante... Tu es toujours la Reine de l'Esperluette.
    Tant-Bourrin est sûrement un de tes nombreux admirateurs et il m'a fait rire avec ces quelques mots si bien placés et sa dernière phrase... m'a finie. Merci la Vie!

    Becs sue-crés Xx et odeur de Clément...ine.

    RépondreSupprimer
  4. Pas besoin de gouvernement pour faire ces petites mises au points nécessaires...et dit comme ça, c'est tellement plus clair et plus touchant!

    RépondreSupprimer
  5. Adorable esperluette. J'ai aperçu dans ta haie un petit garçon qui lisait Robinson Crusoë, bien mussé dans la charmille pour échapper aux regards et s'assurer de quelques heures de tranquillité.
    Et puis je ne peux résister au plaisir de citer d'autres haies célèbres : l'Haÿ-les-Roses (oui ça se prononce la haie les roses),Brigitte Lahaie très effeuillée, et pour la bonne bouche, l'apostille de la Haye qui a un format carré de 9 centimètres de côté au minimum (si j'mens j'vais en enfer !).

    RépondreSupprimer
  6. Lou Ravi6/4/10 09:59

    Cette disparition progressive des haies est effectivement un vrai drame pour la "biodiversité" (pour faire mode, "nature" ferait ringard !). Commencée avec les grandes opérations de remembrement de l'après-guerre qui ont ruiné le bocage, elle se poursuit avec le mitage des espaces et, comme vous le soulignez, l'urbanisation sous toutes ses formes. Me rendant hier à Arles pour la Féria (je suis du Midi) j'ai constaté qu'en l'espace d'un hiver de nouveaux lotissements industriels (logistique, entrepôts..) mais aussi des lotissements en cours avaient encore grignoté fossés, canaux, roselières et rizières abandonnées. Sans compter avec le massacre des hérissons qui commencent à sortir nombreux...Mais qui se soucie de tout ce petit peuple qui risque un jour de n'être plus que dans notre imaginaire ? Et pour revenir à La Haye, mais plutôt à Bruxelles puisque c'est de l'Europe qu'il s'agit, les dernières lubies décidées en matière de matériel agricole vont se traduire dans ma région par l'abandon des plus petites parcelles, qui ne resteront pas friches longtemps mais seront de futurs terrains à bâtir...

    RépondreSupprimer
  7. J'ai une haie qui me protège des indiscrets, et protège aussi merles, moineaux, araignées, et autres bestioles sympas, pourtant j'habite en ville.

    RépondreSupprimer
  8. Très bon plaidoyer, maître! Mais je n'ai pas vraiment de haie chez moi… Par contre je suis coupable de débroussaillements répétés… Hélas!

    RépondreSupprimer
  9. Tu prêches un convaincu de l'utilité des haies. Lorsque le remembrement passe par une région et applique ses méthodes, tu te retrouves avec des plaines à perte de vue comme sur les terres qui entourent la ville de Caen Plus d'oiseaux, plus de gibier, plus de coupe-vent, et en cas d'orage, plus d'arrêt des pluies de ruissellement.
    Maintenant, que ces machines a traitement, qui ressemblent plus à des avions qu'à des tracteurs, ne sont plus gênés par les haies , je peux te dire que si tu veux garder ta santé, il ne fait pas bon aller se promener dans ces terres dépourvues de haies, surtout s'il fait du vent, si tu ne veux pas "être traité" in situ, de la tête au pied et sur le champ par ces engins diabolique. Est-ce un progrès que de transformer la nature de cette façon ? Avec les résultats obtenus par l'agriculture en ce moment, je crois bien que non.

    Roger

    RépondreSupprimer
  10. @ Doucy
    Merci pour tes compliments et bonne journée.
    Bises d'Ep'

    RépondreSupprimer
  11. @ Tant-Bourrin
    Inutile de planter quoi que ce soit sur ton balcon: tu es un homme haie-minent!

    RépondreSupprimer
  12. @ Grimimi-Sue
    Merci pour tes compliments.
    Je suis de ton avis: Tant-Bourrin est un visiteur haie-mérite...
    Bises d'Ep'

    RépondreSupprimer
  13. @ Flo,
    Mon texte est peut-être touchant (merci du compliment!) mais très peu efficace pour faire bouger les choses.
    Belle journée.

    RépondreSupprimer
  14. @ Olivier
    En plus de m'adresser des mots gentils et aimables, tu enrichis mon vocabulaire: merci pour ce commentaire instructif:
    - mussé ? moi pas connaître et pas trouver
    - effeuiller Lahaie: un "ersatz" de l'effeuillage d'une marguerite...
    - l'apostille de La Haye: j'ai toujours dit que 1961 était une année excellente...

    RépondreSupprimer
  15. @Lou Ravi
    Merci pour ce partage d'émotions et bonne journée dans votre midi.

    RépondreSupprimer
  16. @ Andiamo
    Si ta haie offre en ville, gîte et couvert au petit peuple, c'est encore mieux...
    Belle journée derrière ta haie!

    RépondreSupprimer
  17. @ Le coucou
    Débroussailler est parfois indispensable mais un coucou ne peut pas être un destructeur de haie: cela serait un non sens...

    RépondreSupprimer
  18. @ Roger
    Hélas, tes propos reflètent une triste réalité.
    Bonne journée, quand même!

    RépondreSupprimer
  19. nos haies de bordure de pré me font penser aux buissons terrifiants qui entouraient le château de la belle au bois dormant : des ronciers géants aux ongles redoutables...
    V les taille un peu pour repousser leurs assauts , mais la vitalité est débordante... et on entend détaler là dedans! c'est un vrai royaume !
    et la cueillette des mûres est toujours royale le temps venu.

    RépondreSupprimer
  20. Il n'y a pas qu'Alfred pour se musser !
    * MUSSER, verbe trans.

    MUSSER, verbe trans.
    Vx ou région. (Centre et Ouest). Cacher, dissimuler. Tasie, sans répondre, bâillait, mussait sa tête au creux de son bras replié (Genevoix, Raboliot, 1925, p.8).
    − Le plus souvent en emploi pronom. réfl. Se cacher, se glisser. Un entour de vieux arbres, sous lesquels, dans l'ombre, se mussaient quelques logis de ferme (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p.5). [Les cochons] avaient déjà appris à se musser sous les buissons quand passait au-dessus d'eux le froissement des grands vols de corbeaux (Giono, Hussard, 1951, p.175):
    . ... l'être qui reçoit le sentiment du refuge se resserre sur soi-même, se retire, se blottit, se cache, se musse, en cherchant dans les richesses du vocabulaire tous les verbes qui diraient toutes les dynamiques de la retraite, on trouverait des images du mouvement animal, des mouvements de repli qui sont inscrits dans les muscles.
    Bachelard, Poét. espace, 1957, p.93.
    REM. 1.
    Mucher, verbe trans., var. région. (Normandie). Le Marquis : Il est là [le petit cheval]? Georget : Dame non! Je l'ai muché dans l'avenue (La Varende, Trois. jour, 1947, p.112).
    2.
    À musse-pot, à muche-pot, loc. adv., fam. et vx. En cachette. (Dict. xixe et xxe s.).
    Prononc. et Orth.: [myse], (il) musse [mys]. Ac. dep. 1694: musser, à musse-pot ou à muche pot; Littré: musser; Rob., Lar. Lang. fr.: musser, mucher ,,forme normanno-picarde``, à musse-pot, à muche-pot. Étymol. et Hist. 1119 (soi) mucier «se cacher» (Philippe de Thaon, Comput, 1613 ds T.-L.). D'un gaul. *mukyare «cacher», formé sur un rad. de base mûc- d'orig. celt. (cf. a. irl. muchaim «je cache, je voile, j'étouffe», irl. mod. much- «étouffer»). Le verbe musser, usuel jusqu'au xiiie s., disparaît de la lang. littér. au xve s. au profit du verbe cacher*, mais il s'est maintenu dans de nombreux dial. (v. FEW t.6, 3, p.197, REW 5723 et Dottin, p.73, note et glossaire). Fréq. abs. littér.: 18.

    RépondreSupprimer
  21. Les anglais ont faits des très beaux livres sur la destruction intensive de leurs haies depuis 30 ans avec la destruction de tous les petits animaux qui y logent. Il semble qu'il y ait une prise de conscience grandissante, bien qu'encore insuffisante.

    SNAKE

    RépondreSupprimer

Vous êtes désormais un p'tit bout de ma vie...
Merci d'être passé(e) par ici!

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...