dimanche 11 juillet 2010

& Vieilles dames voûtées

Le promeneur de l'été a coiffé sa casquette.
Il cherche longuement et souvent vainement une place à l'ombre pour garer Titine; 
il fuit l'adret et recherche l'ubac dans les rues touristiques qu'il arpente; 
il sort de sa besace la petite bouteille d'eau (jadis enveloppée dans du papier journal, 
aujourd'hui maintenue au frais dans un petit sac isotherme) 
dont il boit lentement le contenu rafraîchissant; 
il fabrique de temps en temps un léger brouillard autour de son visage en utilisant son brumisateur.

Pourtant, sous la chaleur intense de ce mois de juillet, il sue.

Et c'est alors, qu'au détour d'une rue, tandis qu'il s'éponge le front d'un  revers de la main, il les voit!
Belles, larges et  sombres, accueillantes, les vieilles dames voûtées offrent à celui qui les admire un havre de fraîcheur et une leçon d'histoire. Au centre de certaines villes, si les aménagements urbains n'ont pas eu raison de leur grand âge, on peut en effet contempler de splendides halles ou de pittoresques arcades, vestiges des temps anciens et beaux espaces ombragés...
Autour des places ou le long de certaines rues, qu'il est agréable de flâner en plein été sous les arcades, d'y siroter une boisson fraîche ou d'y chercher un souvenir de vacances! On y reproduit sans doute les gestes des gens d'antan qui allaient d'échoppe en atelier, de taverne en boutique... Nos pas se glissent dans les pas de ces hommes et de ces femmes qui, durant des générations, ont arpenté ces dessous d'arcades au fil des saisons. Comme nous, sans doute, au plus fort des étés, ils appréciaient la fraîcheur bienfaisante de ces voûtes de pierres ou de bois.

Et au milieu des villes, ça ne vous fait rien quand vous arrivez devant des halles? Moi, quand je vois ces anciens marchés couverts, aux charpentes de bois ou de métal, ces lieux qui ont tant de choses à nous raconter, je m'installe ici, puis là, et aussi là-bas, puis je reviens, je regarde et j'imagine...

A l'étage, accessible par un bel escalier de pierre ou par un modeste escalier de bois,  les discussions, les débats de justice, les décisions...
Sous les voûtes,  le tumulte des marchés de draps, de tissus, de blé, de vin, les foires aux bestiaux, les emplacements convoités, les contrats signés d'une poignée de mains, les coupeurs de bourses, les étalages de marchandises, les boniments des marchands, les rires des gars, les sourires des filles,  les mains des mendiants au pied des piliers, la fraîcheur en plein été...

Des halles anti-hâle, en somme!

Halles de Vézelise - 1599 (54)

25 commentaires:

  1. Tant-Bourrin12/7/10 06:33

    J'aime beaucoup les halles itou. Une poissonnière m'a même dit qu'on y vendait des ombres ! :~)

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  2. Joli, joli, les ombres des halles!
    On y trouve aussi, en beaucoup moins poétique, des tanches, des morues, des thons et des cageots...

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  3. j'aime "anti-hâle" ...
    =)

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  4. Les halles anti-hâle ! Joli ! :)

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  5. Je trouve beaucoup de charme, Epamin'...à cette photo et à tes commentaires...
    C'est frais, reposant, on s'y arrête avec plaisir...

    Oubliant ce qui nous fait "suer", on plonge avec bonheur dans le passé...

    "Hallez", bon début de vacances !

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  6. "AH LE" bon vieux temps!EnVOUTant!On y trouvait des OMBRElles aussi pour passer de FRAÎCHEs HEURes et profiter du soleil.
    Bonne semaine

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  7. Joli :)
    Je tembrasse
    Bulle

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  8. Les arcades ? Elles m'ont toujours fait sourciller' ))

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  9. Il est vrai qu'à l'ombre des halles, il fait bon rêver !
    Que de paroles s'y sont dites, que de commerces s'y sont faits, que d'amourettes y ont germées, que de mystères y sont à jamais enfouis ? Que ces vestiges du passé résistent au temps !
    Merci Epamin' pour la fraîcheur trouvée dans ton message. BIZZZ de DOUCY.

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  10. Bonjour Epamin',
    Une esperluette tout en fraîcheur.
    Je t'envoie de doux becs chinois.

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  11. Ben j'y comprends que d'halles ! Tu nous fait marché Epamin' !
    Bises

    Olivier de Vaux

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  12. Je ne résiste pas au plaisir de te lire ce qu'il fallait taper pour publier ce commentaire qui n'en est pas un : "sconsubi". Bonne journée !

    Olivier de Vaux

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  13. ◘ Coucou, Manue!
    Merci!
    J'aimerais également trouver un truc "anti-râle" et y envoyer les rabat-joie!
    Belle journée d'été pleine de gaieté!

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  14. ♠ Merci Arf!
    Toi, tu racontes joliment les halls de gare...

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  15. ◘ Coucou, La Licorne!
    Merci pour ton gentil commentaire.
    La photo représente les halles de Vézelise sous lesquelles se tient encore le marché hebdomadaire.
    Vézelise, appelée "le pot de chambre de la Lorraine" à cause de sa situation géographique (dans un creux) est une ancienne cité brassicole dont la bière fut très célèbre au siècle dernier.

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  16. ◘ Bien le bonjour, Claire F0...!
    Merci pour ton commentaire plein de poésie!
    Belle journée à l'ombre !

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  17. ♦ Coucou, Bulle!
    Merci tout plein!
    Pensées épaminées.

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  18. ◘ Ciao,Andiamo!
    Et au niveau des voûtes plantaires, ça va?

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  19. ♣ De rien, Doucy!
    Joli résumé d'histoire(s)!
    Bises épaminées.

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  20. ◘ Coucou, Grimimi!
    Heureuse que mes halles t'apportent un peu de fraîcheur!
    Je pense bien à toi et je croise les doigts!
    Bises épaminées.

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  21. ☺ Coucou, Olivier!
    Sous les halles ou sur les sentiers de randonnée, bon déblogage!

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  22. Les Halles en vrai bois d'arbre, avec les jardinières de pélargoniums pour donner une touche de couleur vive à cette ossature chaleureuse.
    "Tiens des halles, C'est joli. On se gare pour y faire un tour ? Mais oui, on a le temps.".
    -

    A Niort les halles sont classées monument historique -> style Baltard

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  23. A Paris, ils ont la gare du Nord; toi, tu as les halles de Niort!...
    Bonne soirée et merci pour la bande son des vacances...

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  24. Non, (j'habite Vézelise), il n'y a plus de marchés sous les halles depuis belle lurette
    Seulement queques vendeurs lors de la brocante...
    Mais les halles sont toujours le point de rendez-vous des jeunes...
    Mais le texte est frais et bien joli !

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  25. Merci de votre visite, habitant(e) de Vézelise. Ma grand-mère naquit dans ce cher vieux pot de chambre de la Lorraine et mon arrière grand-père travaillait aux brasseries.
    Amicalement.

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