lundi 4 avril 2016

& En souvenir des guerres napoléoniennes



Avec mes CM2, en histoire, nous avons clos dernièrement le chapitre du Petit Caporal.
Napoléon Bonaparte, soldat révolutionnaire devenu général puis Premier Consul avant de prendre le titre de premier empereur des Français en 1804, avait l'âme conquérante (peut-être un peu trop, voire démesurément trop...).

A l'image de Charlemagne, empereur d'Occident en 800, Napoléon voulait étendre son territoire encore et encore... Il voulut même conquérir la lointaine Russie et soumettre ses pires ennemis, les Anglais.

Sauf qu'en 1815, c'est Messire Napo qui prit la pâtée à Waterloo. Dernier jour de ses malheureux Cent-Jours et clôture définitive de ses velléités impériales.

Et l'ennemi débarqua, accosta, s'installa et ne décampa qu'en 1820...

Et c'était qui l'ennemi?

Wellington ! The British ! Les Anglais ! Les rouges !

Et c'est là, Messieurs, qu'en dépit du postulat belliqueux et masculin annoncé par le titre de ce billet, j'informe mes chers lecteurs que cette publication concerne en priorité, les femmes, les sœurs, les mères, les filles, les aïeules, les amies...

Pour certaines d'entre nous, cela se passa une nuit; pour d'autres, un matin; pour d'autres encore, à la pause méridienne ou en plein après-midi, mais cela survint, inopinément!
D'aucunes attendaient l'instant avec impatience, pressées de vivre l'expérience; d'autres, par contre, le redoutaient, l’appréhendaient : on leur avait raconté tellement de détails pas vraiment enthousiasmants!
Les moins chanceuses vécurent l'instant dans une totale incompréhension, pétrifiées par l'angoisse, voire par la terreur: laissées dans l'ignorance la plus absolue sur l'évènement, elles crurent vivre là leurs derniers instants...

Mais de quoi s'agit-il ?
Du débarquement des Anglais, pour sûr !

J'ignore si les damoiselles d'aujourd'hui utilisent encore cette expression environ tous les vingt-huit jours mais nombreuses furent les générations qui usèrent et abusèrent de la métaphore...
Et c'est en préparant ma leçon sur notre célèbre Corse que j'ai découvert que cela ne datait pas du débarquement de 1944 mais bien de celui de 1815.
Dans la langue verte et imagée des quartiers populaires de Paris du XIXème siècle, on assimila aisément l'arrivée des uniformes rouges des ennemis anglais à l'arrivée régulière et ô combien pénible des non moins célèbres "ragnagnas"...

Vous vous sentez mieux, hein, les filles ?

Bises à toutes et prenez soin de vous!


PS1: Une bise également aux messieurs qui passent par là ! ;)
PS2: Je débarque après de longues semaines de silence... mais je ne suis pas anglaise!

17 commentaires:

  1. Ah, mais...que voilà une perspective historique intéressante qui nous apprend quelque chose ...
    Si les rouges anglais avaient su d'avance ce qu'il en resterait...deux siècles plus tard...auraient-ils débarqués ? ;-))

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    1. Coucou, belle Licorne!

      Si seulement les expressions induites par des évènements tragiques avaient un pouvoir rédhibitoire par anticipation...
      Dans ma belle Lorraine, quand il pleut beaucoup, on dit "ça tombe comme à Gravelotte" en souvenir des combats des 16 et 18 août 1870. Durant ces batailles, balles et obus d'artillerie tombèrent de manière si drue sur le petit village proche de Metz que les pertes furent terribles. On en fit une expression bien triste !

      Une pensée pour tous les disparus de tous les combats (fichtre, ça fait du monde!).

      Bises d'Ep'

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  2. La bise à toi, belle guerrière !

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  3. Elle est superbe ton Histoire, Ep'.
    Mais quand j'ai voulu employer l'expression "débarquement des anglais" en parlant à ma petite fille.Elle m'a regardée comme si j'avais été une extra-terrestre.Elle n'emploie jamais cette expression,mais appelle un "chat " , un "chat " ;o)
    Ce qui me fait rire en te lisant, c'est d'avoir appris l'origine de l'expression, comme toi, en préparant une leçon.Tu vois,c'est utile de préparer les leçons, MaiKresse!
    Trop contente de te retrouver sur le blog .J'espère que tout baigne .
    Heureusement que Napo est encore au programme !!!!
    Bises bourbonnaises Ep' et bravo pour ton billet

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    1. Coucou, ma très chère,

      On dira que la Maikresse a des jours longs et fastidieux à gérer: 31 CM1/CM2, ça occupe les soirées; un adorable Tilutin, ça remplit joyeusement la pause méridienne et la direction d'école, ça prend une grande part du temps qui reste... Certains jours, j'ai hâte que l'heure de la retraite (pas de Russie mais la mienne) sonne! Mais je vais bien et te remercie de t'en soucier ♥
      Notre langue est vivante et bon nombre d'expressions utilisées par nos aïeux voire par nous-mêmes sont de plus en plus désuètes et remplacées par d'autres. On est d'une autre époque, ma bonne dame, il faut en convenir ! ;)
      Je t'embrasse fort !

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  4. Très chère amie débarquant après une longue campagne scolaire sachez que cette préoccupation est également masculine, mais localisée, géographiquement s'entend. Un ami me racontait que chaque matin son grand-père, après s'être étiré à la fenêtre, revenait à la table du café en déclarant :
    - bonne journée en prévision, y'a pas d'anglais sur la mer !
    Le grand-père était Dunkerquois, la mer, celle du Nord, les anglais synonymes de débarquement conquérant et certainement sanglant.
    Amitiés et bonnes vacances si tu es dans la zone.

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    1. J'oubliais, question débarquement, ou plutôt invasion "régulière", vous lorrains avez pâti d'autres voisins. Ont-ils droit à une formule quelconque rappelant leur mauvaise habitude ?

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    2. Bonjour, très cher ami ! bien heureuse de te retrouver...

      Ma génération (la tienne) et celle de nos enfants ne connaissent pas la peur de l'envahisseur, qu'il vienne de la mer, de la terre ou de l'air. Souhaitons qu'il en soit longtemps ainsi.

      Ainsi que tu le précises, ma chère Lorraine fut dès l'Antiquité, victime d'invasions et de combats terribles.
      Pour répondre à ta question :
      L'expression "Qui s'y frotte s'y pique" est assimilée à la devise de la ville de Nancy ("Non inultus premor" = « Ne me touche pas, je pique » ) après la bataille qui opposa le duc de Bourgogne Charles le Téméraire à René II de Lorraine (qui fut vainqueur!).

      Au tout nouveau musée de Gravelotte concernant la guerre franco-prussienne de 1870/1871, on évoque l'expression "ça tombe comme à Gravelotte", douloureux souvenir des combats d'août 1870.

      En 1873, quand les derniers soldats prussiens eurent quitté la Lorraine, 30 000 pèlerins vinrent sur la colline de Sion pour prier devant une Croix de Lorraine brisée qui portait une inscription en patois signifiant : "Ce n'est pas pour toujours!". En 1920, on masqua la brisure avec une palme et on changea l'inscription en "Ce n’était pas pour toujours!".

      Mais l'usage de ces expressions reste très localisé, évidemment...

      Oui, je suis en vacances et ça fait du bien ! Vivement que ce soit pour toujours!
      Amitiés et bises d'Ep'

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  5. Hey !? Mais qui vois-je ? Mais c'est ma copine qui vient nous apprendre encore et toujours de nouvelles choses pour agrandir notre culture...
    C'est chouette de te voir ici. J'attends toujours ton mail enfin j'espère qu'il ne s'est pas perdu dans les limbes cosmiques d'internet...
    Bisous bisous ♥︎
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. Voui, c'est moi !
      Merci pour tes mots gentils... Mon mail est parti...
      Bises d'Ep'

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  6. Beau billet...
    C'est pour ma part une expression que j'ai employée.
    Ravie d'en connaître plus exactement l'origine !

    Belle journée et ravie de t'avoir lue...
    Bises de Leeloo

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    1. Merci beaucoup Leeloo pour ton commentaire amical.
      Je te souhaite une belle journée pleine d'images jolies.
      Bises d'Ep'

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  7. Tu n'es pas Anglaise ni en argile du reste !
    Je le subodorais depuis belle burette, que les Anglais et leurs uniformes rouges, étaient en étroite corrélation avec les "carolines" (expression picarde) Tu viens de le confirmer... merci ! ];-D

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    1. Ben voui, l'ami... Tu ne crois pas si bien dire quand tu parles de "carolines" et d'Anglais... Dans leurs colonies britanniques d'outre-atlantique, les British avaient même créé la Province de Caroline.
      J'ajoute que la Caroline du Sud n'est guère éloignée de la Floride et que c'est heureux pour les balançoires à Mickey du Parc Disneyworld (comprendra qui pourra!) ;)

      Des bises pour toi !

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  8. Quel bonheur de te retrouver !
    Tes explications toujours fournies en toutes choses m'ont bien amusée. Etant arrière grand-mère, j'ai bien connu ces"débarquements d'Anglais" et .....même la" balançoire à Mickey" . Comme je suis ravie que notre temps moderne épargne à nos filles et petites filles ces périodes bien difficiles à vivre.
    Les pauvres Anglais associés à cet état ne doivent pas se sentir glorieux !!!
    "Lutine" bien avec ton petit fils et profite au maximum de ces quelques jours de repos. Avec le printemps et la sève nouvelle, tu vas pouvoir faire le plein d'énergie pour la rentrée.

    BIZZZ de DOUCY.

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    1. Hello, Doucy !
      J'ai eu le plaisir de garder mon Tilutin depuis samedi et c'est un amour. Il lit désormais tout ce qui lui passe entre les mains (comme faisait sa mère au même âge!) et écrit des phrases adorables.

      Comme tu le dis, bienheureuse est la gente féminine du XXIème siècle qui bénéficie des progrès dans de nombreux domaines.

      Je t'embrasse.

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