Comme chacun fait (fait fait...) c'qui lui plaît (plaît plaît...), est-il vraiment utile d'écrire les gros mots que l'on voit sur les paquets de cigarettes ?
Mais là n'est pas le débat... (en plus, je ne fume pas!)
Par contre, pour ceux qui allaient au charbon, l'annonce qui donne bonne conscience devenait un ordre:
IL EST FORMELLEMENT INTERDIT DE FUMER AU FOND!
Après la dernière cigarette autorisée et infiniment savourée avant la descente, juste avant l'encagement, seul le tabac à chiquer était autorisé pendant les 8 ou 10 heures dans les profondeurs...
Pour des raisons évidentes, le moindre feu nu, la moindre étincelle, la moindre cigarette étaient les bons amis de Maître Grisou et les ennemis mortels des Gueules Noires...
Et c'est là qu'Epamine vous parle de douceurs...
Comme tout bon geste mérite récompense, M. et Mme VERQUIN, pâtissiers à Tourcoing, reçoivent de l'officier britannique qu'ils ont hébergé durant la première guerre mondiale, une recette!
Pas une recette de petits biscuits pour le thé ni celle de la jelly tremblotante rouge ou verte si prisée par nos amis d'Outre-Manche, non, non! Le couple VERQUIN reçoit une recette venue d'Inde pour fabriquer, avec des plantes, un sirop calmant la toux...
Mais quand on est pâtissier, on n'est pas apothicaire...
Plus tard, Jojo et Dédé, les deux frangins qui ont pris leur envol sur le dos de trois cigognes se séparent: Dédé fera des bons gâteaux et Jojo fera des bonbons tout beaux.
Et en 1957, Georges a l'idée d'aider les mineurs, très nombreux dans "sin coin", à mieux gérer leur addiction à la cigarette quand ils sont au fond, en leur offrant des boulets...
Mamie Verquin ressort la recette si longtemps délaissée et, en mélangeant eucalyptus, menthe et
anis étoilé, on fabrique les premiers petits coussins de sucre en forme de boulets de charbon.
Les mineurs adorent sa fraîcheur musclée et son goût fort qui dégage les bronches : ils les achètent par paquets de trois kilos...
Peu à peu, les autres, les visages pâles amateurs de sensations fortes se laissent tenter par la pastille du mineur.
En 2007, la pastille a fêté ses 50 ans!
♫Bin min p'tit Verquin Min p'tit malin Min gros gamin
Té nous fais du bin et t's pastilles j'aime bin!♪
Té nous fais du bin et t's pastilles j'aime bin!♪
(Mille excuses aux puristes ch'ti!)
Té nous fais du bin et tes pastil's j'aime bin!♪ (Correction avisée de Joe Krapov)
Té nous fais du bin et tes pastil's j'aime bin!♪ (Correction avisée de Joe Krapov)
Billet affectueusement dédicacé à Marité
La France contradictoire. À l'heur où ferme l'usine de cigarettes de Carquefou et où le gouvernement va déchaîner son énergie à conserver 600 emplois, la ministre de la santé va tout faire pour que l'on fume moins. Schizophrénie politique ou époque formidable ?...
RépondreSupprimerS'il n'y avait que ce sujet qui soit contradictoire... mais la liste est loin d'être exhaustive, hélas!
SupprimerMerci de ta visite Jeanmi et de ton commentaire!
Bon mercredi!
Rooh, et je ne te dis pas la forte teneur en goût de ces bonbons !!! Presque autant qu'une bonne brune :-)
RépondreSupprimerGROS BECS
Gourmande gourmette! Je savais que tu aimerais mon billet !
SupprimerJ'espère ne pas avoir trop malmené la langue du Ch'Nord avec mon improvisation!
Bises d'Ep'
Merci pour eule tiote dédicace... Et pis tu connos bin l'parlache eud min coin, ouais, ouais :-)
SupprimerJ'étais juste ennuyée par les déterminants mais j'ai trouvé une page wiki avec un tableau fort instructif...
SupprimerChuis bin contint d'rindre in ouvrage bin bieau, maîkresse! ;)
Tu sais, chuis plus capab' d'eul parler que d'l'écrire. C'est au contact des gins du village et de certains titiots. Mais aujourd'hui, les patoisants tendent à disparaître au profit d'chés parigots qui r'montent par chez nous !!! "Min dico" c'est ctylal !
SupprimerGROS BECS m'tiote Ep'
Te vois l'grin père e' d'mi, l'étion Porion du côté d'Conchy les mines. Ch'ti là y dévalo d'bon matin vec' sin briquet sur sin dos, kin ti descendo dans l'cage ,on chonnait à l' viande, por que l'machineur y fasse douch'min !
RépondreSupprimerJoli billet Epamin', tin bonbecs y ressemblo à des têtes e' d'monios !
Bien que pas ch'ti, j'ai tout compris (si, si! à la lecture, j'y arrive!) sauf "on chonnait à l'viande" et "des têtes e' d'monios"... Késako?
SupprimerPas de souci, tu auras toi aussi ton billet gourmand dédicacé, l'ami! ;)
Bises d'Ep'
En cherchant, j'ai retrouvé ça dans "Germinal":
Supprimer"Un ordre partait du porte-voix,un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine."
Je n'en avais pas gardé le souvenir: merci Andiamo de m'avoir rafraîchi la mémoire sur mes classiques...
Zola, quand même, Epamine, ça ne s'oublie pas!
;o)
J'ai compris ta chanson , presque tout aussi chez Andiamo .Les "monios " doivent être les moineaux Mais on " chonnait à l'viande "???
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ton article vantant le mérite des pastilles de mineurs.Mais dans ma ville , ce sont les magasins de cigarettes aux 35 parfums qui poussent un peu partout .
Je ne fume pas , mais cet article me passionne et la mine c'est tellement un dur boulot .Tu rends donc hommage aux pastilles et aux mineurs .
Bon aprés-midi Ep' et bises
Nicole
Comme tu le dis, Nicole, je rends hommage par ce billet aux travailleurs de force que sont - qu'étaient :( - les mineurs du nord et d'ailleurs et à leurs pastilles aussi noires que la tienne est blanche!
SupprimerMon cœur est étreint de compassion quand je songe aux conditions inhumaines dans lesquelles travaillent encore de nos jours certains mineurs de tous âges sur notre planète...
Bonne balade au milieu des bouchures, ma chère Nicole...
Bises d'Ep'
Ah, tu me fais penser à Renaud, là !
RépondreSupprimerhttp://grooveshark.com/s/Tout+In+Haut+De+Ch+terril/4G1AWH?src=5
;-)
L'mineur-campeur tout in haut de ch'terril... y'a que Renaud pour chanter ça sur un air d'accordéon.
SupprimerMerci du souvenir!
;o)
Très beau billet d'où comme d'habitude, j'ai appris l'histoire de ces fameuses pastilles dont j'ignorais l'existence. Leur histoire est intéressante et le sort des mineurs m'a toujours émue. Quel dur métier ! Hélas je ne connais pas le langage du nord mais il est vrai qu'on arrive à comprendre le sens des phrases. Le petit Quinquin t'a inspirée je suppose ...
RépondreSupprimerBravo comme toujours et BIZZZ de DOUCY.
Pour sûr que le petit Quinquin m'a inspirée!... Ma grand-mère et ma mère me chantaient cette chansonnette quand j'étais gamine bien que nous n'ayons aucune origine "nordique"...
SupprimerCe qu'il y a de bien avec mes billets-friandises, c'est qu'on peut les lire autant de fois qu'on veut sans prendre un gramme...
Bises d'Ep'
Bravo!
RépondreSupprimerMerci!
SupprimerTu as un talent de "raconteuse" extraordinaire. Tes élèves doivent adorer les leçons d'histoire avec toi...
RépondreSupprimerD'où te vient ce goût pour les petites histoires vraies qui émaillent la grande Histoire de mille anecdotes?
En tous cas, depuis que je te lis, j'ai appris plein de nouvelles choses, et ça, c'est tip top!
Bises célestes
"raconteuse", ooohhh, comme ce titre me plaît!
SupprimerUn grand merci à toi, Célestine, de m'anoblir de si belle manière ! Epamine...raconteuse...
Ce goût des petites histoires, inaperçues dans la grande, me vient de ma rencontre avec ma trisaïeule dont la vie écrite nulle part est intimement liée aux grands et graves moments de notre Histoire européenne. Depuis, j'aime à savoir le pourquoi du comment des évènements...
Sache, que moi aussi, en écrivant mes billets, j'apprends plein de trucs que j'aime à partager avec vous...
Bises d'Ep'
PS: "Je vois du "pédagogique" par chez toi... une anim péda? J'y cours....
Epamine : on chonnait à l'viande lorsque les hommes étaient dans la cage qui devait les descendre au fond du trou, le machineur en charge du treuil, descendait plus lentement que lorsque c'était des machines ou tout autre chose.
RépondreSupprimerLes têtes "d 'moniots étaient des petits boulets bien plus petits que les boulets bien connus, et ils ressemblaient à des têtes de moineaux ! Voilà )
Bises itoument .
Merci tout plein, Andiamo, pour ces précisions qui rendent le charbon plus clair à mes yeux... ;o)
SupprimerBelle soirée, l'ami!
Sourire d'Ep'
Oui, c'est vrai, comme le dit Célestine, tu es une vrai " raconteuse d'histoires" et là, je pense à ton petit fils, qui doit certainement grandir et s'en mettre plein les oreilles de ces histoires merveilleuses. De quoi en faire un homme sensible aux bonheurs de la vie comme sa grand mère.
RépondreSupprimerJe te souhaite un bon weekend et je t'embrasse bien amicalement.
Roger
Il est donc faux de dire que les gens heureux n'ont pas d'histoires... à raconter!
SupprimerMerci de tes mots amis, Roger ! Ils font partie de mes petits bonheurs.
Bises d'Ep'
Moi aussi je fais partie de la bande des Ch'tis. Je pense même me souvenir d'avoir goûté à tes boulets dans mon enfance chez les "Boïaux rouches" (les boyaux rouges = les habitants du Pas-de Calais).
RépondreSupprimerSi je puis me permettre, je corrigerais bien la fin de ta version "Té nous fais du bin et t's pastilles j'aime bin!♪" en "Té nous fais du bin et tes pastil's j'aime bin!♪
Merci de m'avoir offert cet instant de nostalgie. En voici un autre en retour (tout l'album, que j'adore, pourrait y passer !) :
http://www.dailymotion.com/video/x4d87j_du-qui-sont-renaud_music
Moi qui voulais te dédicacer un futur billet gourmand breton! ... ;)
SupprimerMerci, Maître, d'avoir si aimablement corrigé ma copie!
Bon lundi au milieu des iris bleus...
Sourire d'Ep'
J'ai oublié de te remercier pour le lien vers Renaud.
SupprimerIci, dans le Pays Haut lorrain, les Gueules n'étaient pas noires mais rouges...
Ep'