- Je crois bien que je l'ai vue jaune!
- Elle était encore debout ou bien elle était déjà couchée?
- Eh bien, très chère, il me semble l'avoir vue à terre...
- Est-ce que le jaune était plutôt doré ou plutôt pâle?
- A vrai dire, j'ai souvenance d'un jaune plutôt doré...
- C'est bien ce que je pensais: ce n'était pas de l'herbe, mais du blé, ma p'tite dame!
- Aaaah!
- Eh oui!
Couper le blé, ça s'appelle "faire la moisson": on récolte les épis pour faire de la farine. La paille, ramassée et mise en bottes, servira comme litière au bétail (ou comme nourriture en cas de disette!)
Couper l'herbe, ça, ça s'appelle "faire la fenaison": on laisse sécher l'herbe, on la retourne de temps en temps (on dit "faner") puis on la ramasse et on la stocke (autrefois dans le fenil). Le foin, c'est de l'herbe sèche. Il servira de fourrage pour les bêtes durant la mauvaise saison. On peut même couper l'herbe qui repousse après la fenaison et la récolter: c'est le regain..."
Enfant, j'ai eu l'immense bonheur d'être, chaque été, une petite faneuse. A cette époque, la fenaison se faisait en vrac, sans roundballeur (vous savez, ces grosses machines qui font des énormes bouchons de foin qu'on voit dans les prés...): avec un petit râteau spécial, fabriqué par mon grand-père, tout léger et tout bien poncé pour éviter les échardes, je ratissais et rassemblais les herbes séchées oubliées par les grands ou envolées pendant le chargement à la fourche. De temps en temps, on faisait une pause et on buvait de la limonade dans des bouteilles avec des bouchons qui faisaient "pop" et on mangeait du pain et du saucisson.
A la fin de la journée, les grands nous faisaient monter en haut de la charrette de foin et nous rentrions à la ferme, tous très fiers d'avoir bien travaillé...
Râteau-faneur (Photo Curson)Couper le blé, ça s'appelle "faire la moisson": on récolte les épis pour faire de la farine. La paille, ramassée et mise en bottes, servira comme litière au bétail (ou comme nourriture en cas de disette!)
Couper l'herbe, ça, ça s'appelle "faire la fenaison": on laisse sécher l'herbe, on la retourne de temps en temps (on dit "faner") puis on la ramasse et on la stocke (autrefois dans le fenil). Le foin, c'est de l'herbe sèche. Il servira de fourrage pour les bêtes durant la mauvaise saison. On peut même couper l'herbe qui repousse après la fenaison et la récolter: c'est le regain..."
Enfant, j'ai eu l'immense bonheur d'être, chaque été, une petite faneuse. A cette époque, la fenaison se faisait en vrac, sans roundballeur (vous savez, ces grosses machines qui font des énormes bouchons de foin qu'on voit dans les prés...): avec un petit râteau spécial, fabriqué par mon grand-père, tout léger et tout bien poncé pour éviter les échardes, je ratissais et rassemblais les herbes séchées oubliées par les grands ou envolées pendant le chargement à la fourche. De temps en temps, on faisait une pause et on buvait de la limonade dans des bouteilles avec des bouchons qui faisaient "pop" et on mangeait du pain et du saucisson.
A la fin de la journée, les grands nous faisaient monter en haut de la charrette de foin et nous rentrions à la ferme, tous très fiers d'avoir bien travaillé...
Fenaison dans les Cévennes (Photo Franck Servière)
Tracteur et charrette de foin (Photo Olloix)
Et moi, ce sont des souvenirs si heureux chez nos cousins dans l'Ain. Je grimpais sur le tracteur près d'eux. Quelle trouille la première fois où ils m'ont laissée seule, jeune ado rougissante et pas peu fière d'être en hauteur. Bonjour les coups de soleil mais on ne m'enlèvera pas ces petits bonheurs! Ils trônent allègrement dans mon sac à jolis cailloux blancs.
RépondreSupprimerJe connais un paysan.. Il ne dit pas "moissonner".. Non ! Il dit "battre le blé" ou "battre l'orge".. l'orge se battant avant le blé..
RépondreSupprimerL'important pour un paysan étant certainement que l'orge et le blé soient battus et à l'abri des intempéries.